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Le gardien du temps

  • Saïd Hirèche est l’un des joueurs les plus expérimentés de l’effectif corrézien. Le troisième et capitaine briviste veut guider les Noir et Blanc vers le maintien.
    Saïd Hirèche est l’un des joueurs les plus expérimentés de l’effectif corrézien. Le troisième et capitaine briviste veut guider les Noir et Blanc vers le maintien. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Parmi les derniers mohicans ayant tout connu ou presque, Saïd Hirèche se pose en exemple d’investissement et en défenseur de valeurs.

Dans l’euphorie de la brillante victoire face au voisin auvergnat, la seule à ce jour côté corrézien, une voix s’était élevée depuis les coursives du stadium municipal de Brive. Celle de la sagesse, de l’humilité. Celle de Saïd Hirèche, capitaine sur le terrain et dans l’âme : "Contre une belle équipe de Clermont, nous avons prouvé que l’équipe avait le niveau. Mais comme je le dis souvent, c’est la régularité dans les performances qui prouvera que ce groupe a le niveau du Top 14, pas un coup d’éclat." Avant deux réceptions importantissimes devant Toulon puis Toulouse, après la débâcle de Lyon et au regard de la belle régularité des concurrents directs agenais et bayonnais, ses paroles prennent toute leur importance.

Le troisième ligne parle en connaissance de cause. Avec le CABCL, il a tout connu ou presque, depuis son arrivée en 2012 : des montées, des descentes et des batailles pour les places qualificatives. Alors quand ce meneur né s’exprime, le groupe écoute. Son discours de début de saison résonne encore dans les têtes : "Le principal est d’être conscient de notre chance d’évoluer en Top 14. Pour y avoir joué, c’est un privilège. Quand nous sommes descendus, je me suis dit que c’était peut-être la dernière fois que j’y jouais, d’ailleurs… On affronte des champions du monde presque tous les week-ends… Il faut être à la hauteur de ce championnat, mais aussi de l’histoire qu’on porte à Brive. On doit faire honneur à ce maillot." L’engagement et le respect : deux principes érigés en lignes de vie par l’espoir du Stade français devenu gardien du temple à Amédée-Domenech. Là où il a écrit les plus belles pages de sa carrière. Là où il a continué de forger son identité. Là où il espère quitter les terrains la tête haute : "Le club est en Top 14 et j’aimerais, quand j’arrêterai de jouer ici, qu’il y reste dans de bonnes conditions. Avec mes partenaires, je veux surtout laisser de beaux relais pour toutes les valeurs que l’on nous a transmises par le passé. Brive doit rester un club un peu particulier." Au quotidien, du lundi matin au vendredi soir, Saïd Hirèche y veille : "Oui, je suis un peu chiant avec mes coéquipiers, je le reconnais. Mais l’on m’a appris qu’il fallait respecter tout le monde, du bénévole de l’école de rugby à l’intendant ou le gardien qui fait le ménage, donc je tiens à le transmettre aux autres. Il faut que ça perdure."

"Je ne veux pas laisser une mauvaise image de moi"

Durer. La notion de temps se pose, inévitablement, au sujet du flanker. "À 34 ans, c’est forcément bientôt la fin", sourit l’intéressé, passé par le Stade français et Aurillac et comptant près de 300 matchs en professionnel. Physiquement, il n’en paraît pas moins étonnamment fringant et affûté. Comme si les années et les coups n’avaient pas d’emprise sur l’éphémère international algérien, capé à une reprise en 2017. La remarque, flatteuse mais sincère, dessine un sourire sur son visage radieux : "Alors, j’espère que ça va continuer. Sur le plan personnel, je me donne encore un ou deux ans, en fonction de ce que mon corps me dira. Peut-être que ce sera pour la fin de cette saison, peut-être celle d’après. Je ne veux pas aller trop loin, faire la saison de trop et laisser une mauvaise image de moi sur le terrain. Je tiens à rester performant."

En fin de contrat en juin 2020, Saïd Hirèche ne paraît en tout cas pas en fin de course. Plaqueur-gratteur par excellence, le troisième ligne n’en finit plus d’évoluer, avec toujours plus d’implication en touche et d’apport dans le jeu courant. L’évolution positive de cet athlète et de ce combattant émérite ne doit rien au hasard. Les sacrifices en valent bien la peine : "Je fais attention à ce que je mange et à la récupération. Au niveau des sorties aussi. J’essaye d’avoir une très bonne hygiène de vie pour répondre aux exigences." Hirèche, guide tout-terrain.

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