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Des cadres en souffrance

Par Guillaume Cyprien
  • Simon Zebo (Racing 92) en souffrance contre Lyon
    Simon Zebo (Racing 92) en souffrance contre Lyon Icon Sport - Icon Sport
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Il présentait une équipe très jeune, il a failli dans sa ligne de trois-quarts. Trop d'erreurs ont été commises par ceux qui sont censés porter cette équipe en souffrance.

C’est officiel : les Racingmen sont embarqués dans une saison tout à fait aléatoire. Cette deuxième défaite subie à domicile un mois après la première enregistrée contre Bayonne au départ du championnat, les ont maintenus tout au fond du classement. Et où en seront-ils, le 17 novembre, quand les géants des Saracens viendront les défier dans leur salle de l’Arena, pour y disputer le premier tour de la Coupe d’Europe ? Le calendrier déroulera devant eux avant cette grande confrontation, trois déplacements pour une seule rencontre programmée chez eux. La possibilité existe d’aborder la compétition européenne dans une situation d’urgence absolue, et la question se pose immédiatement de savoir si cet effectif pourra courir, comme il en avait l’habitude, les deux lièvres à la fois. "Nous n’en sommes pas là", a botté en touche Laurent Travers, qui a d’autres chats à fouetter. Son souci principal du moment tient à la difficulté de maintenir ses joueurs les plus expérimentés à leur niveau de pratique moyen. Si cet effectif est amputé gravement dans toutes ses lignes par le mondial Japonais - le pilier Cedate Gomez-Sa est le onzième de la liste des mondialistes depuis dimanche - ceux qui sont restés en France se sont montés incapables d’apporter à leurs jeunes coéquipiers la sérénité nécessaire à leur éclosion accélérée. Le pilier Hassan Kolingar (21 ans), le talonneur Teddy Baubigny (21 ans), et l’ouvreur Antoine Gibert (21 ans), rejoints depuis samedi par le seconde ligne Ewan Thomas Jonhson (20 ans), qui a signé contre Lyon sa première feuille de match, forment à ce jour une classe biberon trop laissée en liberté hors du lit parapluie d’un cadre de jeu sécurisant.

Diaz-Bonilla se fait attendre

Dans le fond, passe encore que Teddy Iribaren s’oublie en deux occasions dans deux moments importants. Dans son style tête de lard, écopant en premier lieu d’un carton jaune stupide, pour un piétinement qui a privé les siens d’une mêlée à cinq mètres et d’une supériorité numérique, puis tapant en touche directement une pénalité en ballon mort, qui a provoqué un renvoi aux vingt-deux mètres plutôt qu’une pénaltouche, il a d’abord péché par agacement, puis par manque de concentration. Mais quand Simon Zebo et Brice Dulin, deux arrières qui faisaient figure de référence dans leurs équipes nationales, se trouent chacun à leur tour, le premier fautant sur un placage manqué en bout de ligne, le second à la réception d’une chandelle anodine, et offrent deux essais aux Lyonnais, c’est la garde nationale mise en défaut sur ses impératifs qui bat la retraite face au danger. On rajoute à leurs bévues cet en-avant tout à fait inhabituel commis par Juan Imhoff en fin de match, et on obtient une faillite de la plupart de ceux qui sont censés porter sur leurs épaules le fardeau du moment. La dernière pièce manquante de ce puzzle de joueurs cadres en panne d’inspiration, est un autre Argentin. Le demi d’ouverture Joaquim Diaz-Bonilla est arrivé depuis un mois après une finale de super rugby disputé contre les Crusaders. Non retenu dans le groupe argentin par Mario Ledesma, il devait combler au pied levé les absences de Finn Russell et Ben Volavola augmentées de celle de François Trinh-Duc de nouveau blessé au bras. Mais après un mois, son manque de maîtrise du plan de jeu l’écarte toujours d’une première titularisation. Et ce n’est pas son entrée brouillonne contre Lyon qui poussera en sa faveur. Antoine Gibert présente à ce jour davantage de garanties que lui. C’est ici que le bât blesse. Les aînés doivent se reprendre.

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