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Eh déconne plus, Manu

  • Manu Tuilagi était quasiment perdu pour le rugby mais a réussi à vaincre ses démons pour redevenir l’incroyable joueur que l’on sait. Photo Miidi Olympique - Patrick Derewiany
    Manu Tuilagi était quasiment perdu pour le rugby mais a réussi à vaincre ses démons pour redevenir l’incroyable joueur que l’on sait. Photo Miidi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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manu tuilagi - centre de l’angleterre Pendant près de cinq ans, Manu Tuilagi avait disparu des radars et, s’il est aujourd’hui redevenu indiscutable en équipe d’Angleterre, il pense le devoir à quelqu’un...

Manu Tuilagi a quatre mois de plus qu’Owen Farrell. Outre-Manche, ces deux hommes ont commencé leur carrière au même moment (2010) et pourtant, neuf ans plus tard, le meneur de jeu des Saracens compte deux fois plus de sélections en équipe nationale (79 sélections contre 37) et 85 matchs de plus au niveau professionnel que le casse-briques de Leicester. De juin 2014 à février 2019, Manu Tuilagi a donc disparu des radars, abandonné Welford Road et Twickenham, la faute à une série de blessures (genou, épaule, aine…) dont on pensait alors qu’elle n’aurait jamais de fin. Dans un article du Daily Mail, son colocataire de l’époque, le Samoan Logovi’i Mulipola, expliquait : "En ce temps-là, Manu était déprimé, au plus bas. Le soir, j’essayais de lui changer les idées : on jouait de la guitare, on faisait des parties de billard et parfois, on sortait dans Leicester jusqu’à 3 heures du matin. Un jour où l’on buvait des bières au pub, il m’a dit en avoir marre et vouloir tout envoyer balader. Il m’a fallu du temps pour le convaincre de ne pas baisser les bras…" Persuadé que la médecine moderne était inapte à le guérir, Manu Tuilagi décida un jour de se tourner vers la médecine traditionnelle, celle à laquelle on fait parfois appel aux Samoa, quand les anti-inflammatoires et les corticoïdes n’ont plus vraiment d’effet.

Des esprits, deux Samoanes, une Hawaïenne

C’est en 2018 que le petit dernier des Tuilagi (la fratrie compte sept garçons, dont six ont été rugbymen professionnels) a donc décidé de recourir aux services d’une sorcière, d’une rebouteuse ou d’une énergéticienne, appelez-la comme vous voudrez. Dans le petit village d’Alafua, à 16 000 kilomètres des Midlands, Manu Tuilagi a rencontré à plusieurs reprises la guérisseuse "Fofo Samoa", 58 ans. C’est sur les conseils de son frère aîné Olotuli (un "troisième genre" ayant vécu toute sa vie comme une femme et étant désormais connu sous le prénom de "Julie") que le trois-quarts centre de Leicester avait choisi Fofo Samoa. Dans cette même interview au Daily Mail, celle-ci expliquait : "Mon but est de définir la maladie et de vérifier, dans la foulée, si celle-ci n’est pas causée par des démons. Ce don, je l’ai depuis mes 14 ans".

À Alafua, Fofo Samoa passa donc quatre jours au chevet de Manu Tuilagi, le couvrant d’onguents des Fidji, priant pour chasser de ce corps détruit ce qu’elle avait défini comme des mauvais esprits : "J’ai vu que trois Tamaitai (des esprits de jeunes filles) poursuivaient Manu : deux Samoanes et une Hawaïenne. L’Hawaïenne était la pire. […] Ces jeunes filles étaient réellement attirées par lui -elles aiment les hommes beaux et talentueux- et le pourchassaient depuis des années. Ces femmes me disaient que Manu leur appartenait. Je répondais qu’il n’appartenait qu’à Dieu et à ses parents. Après plusieurs jours de prières et de traitements, je suis à parvenu à les chasser. Désormais, Manu est libre et protégé". On ne juge pas. On constate simplement qu’en 2019, Tuilagi a débuté neuf des onze derniers matchs du XV de la Rose et, les fois où il fut mis à l’écart du groupe (contre l’Italie en match de préparation et les États-Unis en Coupe du monde), c’est parce qu’Eddie Jones avait tout simplement choisi de lui accorder quelques jours de repos…

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