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D’où on vient

  • Arthur Iturria (France) après le match contre les États-Unis avec les supporters français
    Arthur Iturria (France) après le match contre les États-Unis avec les supporters français PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... Sûr que ce n’était pas génial. Évident qu’il n’y a rien de glorieux dans un XV de France qui perd deux tiers de ses duels pendant quarante bonnes minutes, qui subit les rucks, régurgite ses ballons au contact et souffre, en diable, pour enchaîner cinq temps de jeu face à la treizième nation mondiale. On s’est ennuyés ferme, mercredi au Fukuoka Hakatanomori Stadium. Difficile de dire le contraire. Et encore, on peut le dire, maintenant que l’essentiel est préservé : on remercie les Américains de leur belle résistance, qui nous aura au moins filé le frisson de la trouille pendant une heure. Sans quoi, ce match aurait été définitivement à maudire.

Deux jours plus tard, que reste-t-il de cette douce bouillie ? Un certain apaisement, bizarrement. Le recul permet cela. C’est aussi le paradoxe et la beauté de cette compétition. On ne se souviendra que de la victoire. Aussi laborieux qu’ils aient pu être pendant tout ce match face aux états-Unis, les Bleus ont finalement gagné et pris, en sus, un bonus offensif tombé de nulle part. Cinq points, donc, qui les maintiennent en bonne position pour rêver des quarts de finale. Que demande le peuple ? Rien d’autre ne compte, en effet. Les Néo-Zélandais, en 2011, avaient soulevé le trophée Webb-Ellis au terme d’un des plus mauvais matchs de leur histoire récente. Ils s’en foutaient pas mal.

Avec un peu de mémoire, on se souviendra que personne, dans cette délégation bleue, n’aurait craché sur un "neuf points en deux matchs" au moment d’embarquer pour son vol Paris-Tokyo, il y a bientôt un mois. Qu’à l’époque, on aurait bien pu parler à chaque supporter français d’un début de compétition pas franchement convaincant, mais franchement victorieux, les grincheux auraient été rares.

Sans insulter la vérité, il ne serait donc pas aberrant de voir, dans ces deux premiers matchs bleus, le verre à moitié plein. Parce que cette équipe, dans ses derniers faits d’armes, avait été débordée en Italie, humiliée en Angleterre et en Irlande, châtiée à la piaule par les Fidji. Parce qu’elle est souvent imparfaite, parfois désespérante, mais toujours en vie. Parce qu’il y a trop longtemps qu’elle ne faisait plus envie et que, soudain, on se prend à rêver au plus cinglé des scénarios à la française : où une équipe proche du vide et prendra soudain feu, quand on l’attendra le moins. Pour tout cela, on signe pour ce scénario jusqu’ici un brin dégueulasse.

Reste, désormais, à lui donner une raison d’être. Ce week-end, l’occasion est belle, presque trop belle, de terminer la première phase du boulot. Avec un brin d’engagement et une bonne dose de jugeote supplémentaires, battre les Tonga n’aura rien d’impossible. Et si cela veut sourire, l’Angleterre dominera l’Argentine, comme la logique le promet. Viendrait alors ce temps assez irréel : une équipe sans grand talent collectif, mais qualifiée avant même la fin des phases de poule. Pas grave. Puisque seul le résultat compte, on oubliera vite la manière.

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