La déconfiture

Ce n’est pas une déception, c’est une déconfiture. La Géorgie se pensait sûrement capable d’assurer la troisième place de la poule, synonyme de qualification pour le prochain Mondial. Au lieu de ça, les hommes du Caucase ont été surclassés non pas de bout en bout mais à partir en gros de la demi-heure. Ils ont offert le spectacle d’une formation appliquée mais sans génie. L’exact opposé de son adversaire. Plus grave, les hommes de l’Aurillacois Sharikadze n’ont même pas fait la loi en conquête. Ils n’ont jamais mis les Fidjiens au supplice, ils se sont même fait sanctionner, à plusieurs reprises. Les fameux piliers de Montpellier (Nariashvili et Chilachava), Toulon (Gigashvili) et du Racing (Gogishavili) n’ont pas pesé très lourd dans ce match où il fallait courir comme des dératés.

Les trois-quarts enrhumés

On se souviendra aussi d’une défense totalement dépassée sur les extérieurs. Le pauvre ailier Giorgi Kveseladze (qui lui, joue au pays, à Gori) fut pris d’une hésitation coupable sur un petit coup de pied de Volavola et il était à la lutte avec… Radradra, voilà comment les Fidji ont marqué le premier essai (Waisea, 21e). Sur le premier essai de Radradra (61e), la ligne de trois-quarts fut aussi paralysée qu’un mulot hypnotisé par un boa avec cet arrière Soso Matiashvili qui tourna même le dos à l’action, tant il était tourneboulé par l’accélération de la cavalerie adverse. Lui aussi joue au pays (Lelo Saracens), c’est ce qui explique en partie l’effondrement des Géorgiens. Le fossé est trop énorme entre le niveau du championnat local et les standards internationaux, sauf quand on affronte des Fidjiens dans un mauvais jour. Mais ça ne peut pas arriver à chaque fois. À cette tombola, ce sont les Uruguayens qui ont tiré le gros lot cette année.