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La défiance et l’envie

  • Wenceslas Lauret
    Wenceslas Lauret Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito du lundi d'Emmanuel Massicard... Images et vidéos tournent sur les réseaux sociaux, censées raconter la vie des Bleus en version originale. Comme si vous y étiez, avec eux au Japon. Mais sans jamais quitter la France et votre canapé. Deux, trois prises de vues à l’entraînement, à l’hôtel et quelques clichés dans les bus du staff ou des joueurs du XV de France pour autant de discours sans paroles. C’est du Chaplin des temps modernes !

Vous en attendiez plus, vous n’aurez rien. Ainsi en a décidé le staff du XV de France, validé par la Fédé. Ce mode "sourdine", c’est tout l’art de la communication de la sélection dans sa version commando "Coupe du monde 2019", gâchant une occasion formidable de redorer le blason d’une équipe à la cote de popularité si basse.

Dans les faits, pas ou très peu d’interviews accordées, des conférences de presse surtout pour ne rien dire, la chasse aux sorcières en interne et la guerre faite aux journalistes pour protéger les compositions d’équipe (avant de les dévoiler quelques jours plus tard), le remplacement de Bamba par Atonio lui-même déclaré inapte, l’empressement à renvoyer Ramos en France et lui permettre de jouer dix jours plus tard avec Toulouse…

Tout cela serait presque drôle, au fond, si on en restait là. Même la sortie potache de Wenceslas Lauret après le succès fébrile remporté face aux Tonga, aurait pu prêter à sourire avec un peu plus de légèreté et si le troisième ligne n’avait pas déjà été l’auteur d’une sentence brillante, en novembre 2018, quand il affirma vouloir "faire fermer la gueule à tout le monde, aux journalistes aussi." Sa nouvelle tirade répétée en boucle pour seule réponse face aux questions de la presse ("Je s’appelle Groot" ; extraite du film "Les gardiens de la galaxie"), témoigne de la défiance d’un groupe qui tente de se construire dans l’adversité. La ficelle est classique, mais le risque est grand de se couper des soutiens qui l’entourent.

Cette semaine au Japon, on a ainsi vu un cameraman se faire arracher son outil de travail par un membre de la délégation pour avoir osé demander à Guilhem Guirado quelle image il garderait de ses deux semaines à Kumamoto. Question hautement polémique, vous en conviendrez. Le dimanche précédent, un autre cameraman qui filmait le bus des Bleus, avait subi l’insulte anonyme d’un joueur caché derrière les vitres fumées…

Pour ajouter au trouble autour d’une équipe qui vogue pourtant vers un quart de finale bien mérité, la communication tricolore est apparue plus confuse que jamais avec le cas Guilhem Guirado pour tendre les choses. Imaginez donc que le capitaine en manque de temps de jeu devrait être le seul joueur poussé à prendre la parole cette semaine, selon un "deal" que Midol a refusé : une seule question autorisée sur son rapport au staff et relecture d’un haut responsable fédéral pour validation. Drôles de méthodes…

Cette semaine au Japon, sans match des Bleus à se mettre sous la dent, plus de trois mille supporters français ont cherché en vain à "voir les joueurs." Réponse : nulle part. Aucun entraînement ouvert. Nous étions alors très loin de la formidable liesse populaire qui a porté les Brave Blossoms jusqu’à la victoire, face à l’écosse, et la qualification historique en quarts de finale. Pour apercevoir Guirado, "Je s’appelle Groot" et tous les autres, rendez-vous dimanche prochain face au pays de Galles. Un quart comme un défi ; celui de tous les possibles. Puissent-ils le faire, les Bleus, retrouver le sourire et l’envie de partager leur bonheur. C’est tout ce qu’on leur demande et tout ce qu’on leur souhaite. Le plus longtemps possible...

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