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Stade français : Le rose aux joues

Par Guillaume Cyprien
  • Sekou Macalou a livré une performance majuscule et permet à son équipe d’accrocher un succès précieux. Photo Icon Sport
    Sekou Macalou a livré une performance majuscule et permet à son équipe d’accrocher un succès précieux. Photo Icon Sport
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Les Parisiens ont remporté une très belle victoire malgré quelques éléments contraires. Dans le sillage d'un excellent Sekou Macalou, la révolte eu lieu à Jean-Bouin.
 

Et pour la première fois depuis que cette saison horrible a débuté, les quelques fidèles regroupés en miroir dans les deux virages et qui composent le maigre public de Jean-Bouin, se sont pris de passion pour leur équipe, et de la voix, lui a rendu l’émotion véhiculée par elle sur le terrain. On disputait la vingtième minute quand la clameur s’est élevée, d’abord sur les percussions et les déblayages rugueux de Willem Alberts et Yoan Maestri transfigurés, ensuite sur les charges de Jonathan Danty et les changements d’appuis d’Adrien Lapègue. Le stade Français vivait, et le meilleur était à venir, puisque de cette partie qui est leur plus convaincante de toutes celles disputées depuis le départ de la saison, la victoire est tombée malgré des coups du sort très contraires. La 35e minute devait être fatale à cette formation rongée de doutes. D’un essai de Jonathan Danty invalidé sur le terrain et non revu à la vidéo, malgré les agacements théâtraux d’Arthur Coville, était venu celui de Mathieu Smaili. Le Stade Français qui pouvait s’envoler en tête, se faisait rattraper. Il se fera distancer ensuite au retour des vestiaires sur une interception de Julian Savea sur Morné Steyn. Jonathan Danty avait déjà quitté le terrain à cet instant en raison d’une blessure, la ligne était désorganisée, et l’ouvreur Joris Seconds positionné premier centre, devait assumer un poste qu’il n’a jamais occupé pendant trois ans à Aurillac, ni depuis qu’il est posé à Paris. Et quand l’inégalable Sekou Macalou a été contraint de quitter le terrain faute de carburant, accompagné quelques instants plus tard par Willem Alberts — colossal hier en seconde ligne — le Stade français s’est trouvé dans une position inconfortable, pressé au score alors qu’il était muni d’une configuration d’équipe qui n’était pas sa plus percutante. Reprendre les commandes du match dans ces conditions et dans les dernières minutes après l’essai inscrit par Raphaël Lakafia ? Les Parisiens l’ont fait, et ce n’est pas un hasard si Sekou Macalou, à cet instant, se trouvait sur le terrain.

Macalou superstar

Revenu sur le pré pour suppléer Zac Strauss en manque de souffle, c’est le troisième ligne international qui est venu arracher ce ballon à Gabin Villière, un peu trop naïf sur sa relance pour son premier match en top 14. La dernière accélération de Kylian Hamdaoui a été permise par cette dernière intervention magistrale du troisième ligne parisien. On l’a vu partout, dans tous les coins du terrain. Il a inscrit deux essais de ses accélérations qu’il est le seul au monde à pouvoir fournir à son poste. Il s’était fait ovationner à sa première sortie du terrain. Il se fera encore ovationner plus tard pour cette intervention qui a donné le succès. Avec lui, Yoan Maestri et Willem Amberts, et dans une moindre mesure, Zac Strauss, tous ceux qui rassemblaient la plus grande expérience de ce paquet en construction, ont joué enfin à leur niveau qui les avait élevés aux rangs d’internationaux. Tout n’a pas été parfait, loin de là. On peut même dire que tout avait très mal commencé. Alors que la semaine de travail avait été consacrée à la mobilité défensive, le premier essai des Toulonnais inscrit sur deux petits mouvements collectifs garnis de seulement trois passes, avait laissé penser que la leçon n’avait pas du tout été apprise. Et quand Morné Steyn a tapé en touche la dernière pénalité de la première mi-temps, pour l’abréger, l’exaspération de Yoan Maestri qui voulait jouer ce dernier ballon, en a dit beaucoup sur l’état de nerf dans lequel se trouvait cette équipe. Elle a dépassé toutes ces insuffisances en se dépassant collectivement comme elle ne l’avait encore jamais fait. Pour la première fois, son souffle a embrasé Jean-Bouin.

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