Abonnés

Typhon : Une heure comme un jour sans fin...

  • Partout, comme au stade de Yokohama (page de gauche) ou ci-contre dans les rues de Tokyo, l’eau a submergé le centre du pays.  Photos MaxPPP, Icon Sport et SV
    Partout, comme au stade de Yokohama (page de gauche) ou ci-contre dans les rues de Tokyo, l’eau a submergé le centre du pays. Photos MaxPPP, Icon Sport et SV
Publié le Mis à jour
Partager :

Après de longues heures d’attente, le typhon Hagibis a frappé la capitale nippone samedi aux alentours de 21 heures. Voici le récit du passage du super typhon vécu de l’intérieur...

C’est ce que l’on appelle le calme avant la tempête. Longtemps, on a cru que ce qui était présenté comme un super-typhon (c’est quoi d’ailleurs au juste, un super-typhon ?) allait fondre sur la capitale nippone comme un rapace sur sa proie. Il n’en fut rien. Le typhon Hagibis était un mastodonte qui ne se déplaçait qu’à 25 km/h de moyenne. Et comme il avait fait la une des journaux depuis le jeudi midi, on se demandait s’il allait finir par arriver. Samedi matin, il faisait même beau sur Tokyo et peu de choses laissaient présager son arrivée. Les Japonais oscillaient entre confiance et inquiétude. "Je pense que cela va aller, nous confiait un sexagénaire croisé dans la rue, j’ai confiance en nos équipements, en nos autorités. Il ne faudra pas sortir mais cela va aller." D’autres étaient moins sereins, comme Tetsuya, un ingénieur d’une trentaine années : "Les Japonais des provinces du Sud comme Kyushu, Okinawa ou Shikoku ont l’habitude des typhons, c’est vrai. Mais pas nous. Contrairement à ce que l’on croit, les typhons sont rares à Tokyo. Et celui-là est particulièrement gros. Le plus gros de l’année, selon les informations. C’est pour cela que les gens sont inquiets et qu’ils ont fait des provisions." C’est vrai. La veille, vendredi, certains rayons de magasins étaient déjà vides. Et au matin du passage du typhon, les gens faisaient la queue devant les commerces pour acheter des victuailles supplémentaires. Comme si, en ce 12 octobre, les Nippons avaient subitement perdu une partie de leur sang-froid légendaire.

Un tremblement de terre en entrée

Le vent a commencé à forcir vers 14h30. La pluie tombait depuis deux heures. Étrangement, celle-ci n’avait pas refroidi l’atmosphère. Le thermomètre affichait toujours 26 degrés. Les commerçants avaient calfeutré leurs magasins et rares étaient les gens qui s’aventuraient dans les rues. Les trains de grandes lignes étaient coupés, et environ 1600 vols avaient été annulés. L’après-midi fut toutefois calme dans les rues de Tokyo. Trop calme. En voyant cette fine pluie tropicale, on ne pouvait imaginer ce qui arrivait sur les côtes nippones. Ce que l’on ne savait pas, non plus, c’est que la Terre allait trembler. Aux alentours de 18h30, un séisme de 5,7 sur l’échelle de Richter secoua Tokyo, et accessoirement l’appartement situé au 12eme étage de l’immeuble dans lequel nous nous trouvions. Un appartement qui tangue, ça fait bizarre. On vous l’assure. Et puis plus rien pendant deux bonnes heures.

Seulement les chaînes d’info qui diffusaient alertes sur alertes, des images de crues, de glissements de terrain et autres inondations ailleurs dans le pays. C’est aux alentours de 21 heures que le vrai Hagibis passait au dessus de Tokyo. Et là, on a pu se rendre compte de la violence des vents qui oscillaient entre 180 et 250 km/h. Notre immeuble de quatorze étage tanguait encore une fois, pour de bon. Imaginezce qu’il devait en être au sommet de la tour située juste en face de nous, haute d’au moins soixante-dix étages.

Les averses redoublaient d’intensité et les médias parlaient de 90 centimètres de pluie tombés d’un coup. Il était dangereux de mettre un pied dehors, alors on est resté à l’intérieur, devant la télé et l’ordinateur. Puis, le mastodonte Hagibis a fini par passer. Le soir venu, on a même eu droit d’un coup à un beau ciel entièrement dégagé et à une pleine Lune. Mais le lendemain, les Japonais poussaient tous un grand ouf de soulagement. à commencer par Yoh, croisé dans le quartier : "Si j’ai eu peur ? Bien sûr que j’ai eu peur... Depuis le milieu de la semaine, tout le monde en parlait. Nous avons aussi vecu un tremblement de terre en fin d’après-midi... ça faisait beaucoup quand même. Mon appartement a bougé c’était dingue. Cette heure a été très longue..." Hagibis a donc fait vivre aux Tokyoïtes des minutes particulièrement angoissantes. Jusqu’au prochain...

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?