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La fumée noire !

  • Le demi de mêlée Aaron Smith marque le premier essai. Les All Blacks ont inscrit sept essais après une démonstration magistrale. Photo Icon Sport
    Le demi de mêlée Aaron Smith marque le premier essai. Les All Blacks ont inscrit sept essais après une démonstration magistrale. Photo Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Comment qualifier la production des champions sortants ? Une leçon ? Un récital ? Une symphonie ? L’espace d’un quart de finale, on les a sentis vraiment seuls au monde. samedi, personne sur la planète n’aurait pu leur résister.

Ils avancent au pas de charge en déblayant tous les obstacles d’une pichenette. Les All Blacks sont toujours les All Blacks, qu’on se rassure. Pour la troisième fois de leur histoire, ils ont marqué sept essais ou plus en quart de finale d’une Coupe du monde. Aucune autre équipe ne peut en dire autant. Même leur bête noire de ces dernières années, les Irlandais n’ont pas su trouver les digues pour échapper au tsunami.

Il est exact que pendant plus d’une heure, tout, absolument tous les faits de la rencontre ont tourné en faveur des Néo-Zélandais, les rebonds, les approximations adverses dans les passes où le jeu au pied. Par deux fois, on a vu des All Blacks sauver des coups de pied en touche adverse par des gestes de volleyeur en suspension au-delà de la ligne. Deux manchettes magistrales de Richie Mo’Unga et de George Bridge qui comptent à nos yeux presque autant que des essais. La première fut particulièrement décisive, à 10-0, les Irlandais pouvaient encore revenir. Mo’Unga s’en vint donc couper la chique à Jonny Sexton, l’un des grands naufragés de la rencontre. La seconde fut trop tardive pour avoir une incidence, mais le geste de Bridge fut d’une beauté saisissante.

Ces deux moments illustrent à merveille l’euphorie qui s’était emparée de ces All Blacks, une addition de talents supérieurs qui, en plus, évoluent en pleine confiance.

La rengaine n’est pas nouvelle, mais on ne l’attendait pas à pareil volume samedi. On ne pensait pas que Ardie Savea puisse, avec autant de facilité, gratter un ballon dans un ruck, puis courir dans la foulée avec ce même ballon et mettre son talonneur Dan Coles dans l’intervalle par une passe impeccable (sixième essai de Bridge en suivant). Même le plus pénible des travaux d’Hercule semble à la portée du premier venu, à condition qu’il porte un maillot noir. Quand on pense qu’avant la rencontre, on s’est inventé des raisons de se faire peur : le match annulé contre l’Italie, le faible temps de jeu de Brodie Retallick, le positionnement de Mo’Unga à l’ouverture pour installer Barrett à l’arrière… Autant d’arguments balayés par le premier courant d’air qui a pu s’infiltrer dans le stade couvert de Oita.

Aaron smith, maître des enfers

Les All Blacks étaient trop adroits, trop vifs, trop rapides, trop endurants. Dans sa première prise de parole après le match, Steve Hansen a été interrogé sur la forme physique de ses hommes. Alors, il en a profité pour rendre hommage à son préparateur physique : "Oui, Nic Gill est l’un des meilleurs dans sa spécialité et, croyez-moi, nous avons bien travaillé dur dans son sillage. Mais je crois que nos dix dernières minutes un peu hésitantes, peuvent s’expliquer par le match de poule annulé."

On ne remettra pas en cause, la préparation des All Blacks. Mais à bien y réfléchir, on n’est pas sûr que ce soit qui ait fait la différence. Les Irlandais aussi étaient bien préparés, la preuve, ils ont fini par marquer trois essais dans les vingt dernières minutes (dont un refusé).

Les All Blacks ont gagné par leur force collective, leur science de la transmission, surtout les passes après contact, sujet sur lequel Kieran Read a été questionné : "Les passes après contact ? Elles viennent naturellement parce qu’on arrive à bien conserver le ballon et à attaquer la ligne d’avantage. On peut gagner de l’espace comme ça. C’était sacrément compliqué sur le terrain mais, je peux vous le dire, mais c’était un super match à vivre."

À ces analyses généralistes, on ajoutera la classe individuelle de leurs joueurs. Si l’on devait faire émerger un seul joueur de cette symphonie, ce serait peut-être le demi de mêlée Aaron Smith, 30 ans, 89 sélections.

Y a-t-il un demi de mêlée plus rapide que lui dans ses transmissions ou ses démarrages sur la planète Terre ? Il a marqué les deux premiers essais, le premier en prenant le trou dans l’axe sous les poteaux. après une séquence de ses avants. Sur le second, il a pris le petit côté sur un ruck qui s’était formé en bout de ligne. Avec lui, chaque ruck est un volcan en éruption et le jeu s’enchaîne. C’est le maître des enfers.

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