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La stratégie clermontoise des petits pas

  • À l’image de Peter Betham, soutenu par Apisai Naqalevu, les Clermontois, sans briller, ont su rester réalistes. Photo Vincent Duvivier
    À l’image de Peter Betham, soutenu par Apisai Naqalevu, les Clermontois, sans briller, ont su rester réalistes. Photo Vincent Duvivier
Publié le Mis à jour
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Dans des conditions de jeu difficiles et face à une équipe invaincue avant le coup d’envoi, l’ASMCA n’a pas vraiment paniqué, s’en remettant à un jeu pragmatique et efficace.

Match pluvieux, match heureux ? Après la petite claque reçue à Bordeaux-Bègles une semaine plus tôt, avec il faut le reconnaître de la bleusaille envoyée au front, Clermont était attendu au tournant devant ses supporters pour un choc promis de haute volée. Si pour le spectacle, on repassera, cela n’enlève en rien à la très sérieuse prestation de Morgan Parra et de ses partenaires. Fort du retour de ses titulaires habituels - Franck Azéma et son staff avaient opéré cette fois-ci treize changements - les Auvergnats ne se seront pas non plus montrés flamboyants mais ce n’était pas vraiment l’idée principale de ce dimanche de derby de la grande région Aura.

Face au leader du championnat, qui se présentait avec une confiance au beau fixe et la sérieuse envie d’en découdre - une seule fois vainqueur en terres auvergnates, c’était en 1933 - les Clermontois auront été malgré les seaux d’eau qui leur tombaient sur la tête plutôt appliqués, faisant justement perdre la tête à des Lyonnais, indisciplinés au possible. Tout s’est décanté en fait au cours du second acte où le champion de France n’a pas cédé un pouce de terrain (six petits points encaissés). Acharnés en défense où les Timani, Fritz Lee et compagnie ne donnaient aucun passe-droit, les Jaunards ont sauté aussi sur la moindre opportunité qui s’offrait à eux. On pourra toujours leur reprocher de ne pas avoir franchi une seule fois la ligne d’en-but rhodanienne , ce qui constitue une première depuis trois ans et demi et le 30 janvier 2016 dans leur antre de Marcel-Michelin, soit 48 matchs consécutifs avec un essai inscrit, mais cela n’enlève en rien aux qualités démontrées.

Parra royal à la baguette, une touche de gala

Pas totalement libéré par rapport au début de match, comme le concédait Franck Azéma sur le banc de touche au micro de Canal +, Clermont s’en est remis à son chef d’orchestre Morgan Parra, toujours aussi précieux dans un tel contexte. L’international bleu a pesé sur le jeu par ses choix, toujours judicieux. Défenseur vertueux, et quelque peu "kamikaze", il a mis plusieurs fois la tête dans les rucks, alors que la bataille faisait rage au sol. Juste avant la mi-temps, il tentait même d’emballer la partie cadenassée en jouant rapidement un coup-franc au cœur de la défense du Lou. Cela aboutirait sur une pénalité convertie par Jake McIntyre et une avance bienvenue de six points (15-9). Ces accélérations au moment opportun comme sur la prise en l’air de Samuel Ezeala à la 47e qui mettait à la faute Liam Gill ou sur un ballon porté de vingt mètres à la 49e auront vraiment donné des respirations essentielles à l’AMSCA. L’après-midi n’était pas vraiment propice à voir les ailiers briller mais il faut à ce titre noter la partition propre de Peter Betham et de Samuel Ezeala donc. Après avoir créé quelques différences à Bordeaux-Bègles, Ezeala, découvert à Barcelone, est en train de se faire sa place dans un effectif terriblement dense. "Il faut monter aux adversaires que gagner ici c’est complexe", déclarait-il dans la semaine dans ces colonnes. Clermont n’aura rien laissé aux hommes de Pierre Mignoni comme en atteste sa prestation en touche. Efficace sur ses lancers depuis le début de l’exercice (92%, le meilleur pourcentage du Top 14 avant la rencontre), l’alignement conduit par Alexandre Lapandry, Paul Jedrasiak et Judicaël Cancoriet aura brillé sur les contres, perturbant la touche adverse, six ballons perdus et un non exploité. Face à la référence des derniers exercices, et même si Julien Puricelli, le commandeur et stratège des Lyonnais, était placé sur le banc au coup d’envoi, ce n’est pas négligeable.

C’est aussi une manière de se rassurer, et de réaffirmer son autorité à domicile. L’accroc subi face à Pau mi-septembre, accident industriel s’il en est, s’éloigne petit à petit des esprits auvergnats. La saison serait-elle lancée ?

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