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XV de France : C’est déjà demain...

  • Romain Ntamack, Grégory Alldritt, Antoine Dupont, Cyril Baille, Vincent Rattez, des visages que l’on va revoir en Bleu dès le prochain Tournoi des 6 Nations. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Romain Ntamack, Grégory Alldritt, Antoine Dupont, Cyril Baille, Vincent Rattez, des visages que l’on va revoir en Bleu dès le prochain Tournoi des 6 Nations. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Éliminés dès les quarts de finale par le pays de Galles, les Bleus quittent le Japon avec un bilan contrasté. L’assise de cette équipe, construite sur une nouvelle génération, laisse toutefois entrevoir des jours meilleurs.

Voilà, c’est fini. Ce n’était pas franchement bien, avec une élimination dès les quarts de finale, plus mauvais résultat historique pour une équipe de France en Coupe du monde (avec 1991 et 2015). Ce n’était pas catastrophique non plus, quand on repense aux craintes estivales sur la seule qualification des Bleus pour les phases finales. À l’heure du bilan, on sera donc bien embarrassé pour livrer un avis tranché. Plutôt un verdict tiède, en rapport avec cette équipe capable tout à la fois d’être enthousiasmante, inquiétante et navrante dans un même match. Jacques Brunel ne disait d’ailleurs pas autre chose que ce paradoxe, se contredisant dans la même phrase, hésitant sur la teneur du bilan à présenter. D’abord : "Le résultat n’est pas positif : on avait l’ambition d’aller plus loin. Quelque part, c’est un échec." Ensuite : "Personne ne nous voyait sortir de la poule et gagner ce quart de finale. On est sorti de la poule et on a montré qu’on avait la possibilité de gagner ce quart." Nous voilà bien avancés.

Penaud : "Redonner des couleurs à cet écusson"

Plus sûrement, le véritable succès de ce Mondial tient en l’avenir, et les promesses de jours meilleurs. "On était une des équipes les plus jeunes de la compétition. Les garçons vont apprendre et grandir à travers cet échec. J’espère que ça va servir de leçon. Moi j’envisage de beaux lendemains pour cette équipe-là." Le sélectionneur, à l’avenir encore flou (il est sous contrat avec la FFR jusqu’en 2020), n’était pas le seul à livrer ce message de confiance. "Franchement, si ce groupe adhère, dans les prochaines années, au plan de jeu, je suis persuadé que cette équipe de France aura de très bons résultats. Même dans un avenir à court terme", promettait aussi Camille Lopez. Et c’est certainement le véritable intérêt que revêtira, bientôt, cet épisode japonais.

En s’évitant l’échec de sortir dès les phases de poule, en rivalisant et plus face aux Gallois, la génération déjà en place s’est acheté un peu de paix, dont ceux de 2015 n’avaient jamais profité après la rouste néo-zélandaise en quart de finale (62-13). L’intégration dès le mois de mai de Fabien Gatlhié, futur sélectionneur, aura aussi permis de gagner du temps. Le plan de jeu ne devrait plus évoluer dans les grandes largeurs et les jeunes joueurs, qui seront encore là demain, le maîtrisent déjà. Comme Damian Penaud, qui admet : "désormais, on se connaît tous bien. Petit à petit, on a construit quelque chose de fort et les jeunes ont pris de plus en plus de place dans le groupe. Sans leur manquer de respect, on pousse un peu les plus vieux vers la sortie. Désormais, c’est à nous de nous prendre en mains. Et de redonner des couleurs à cet écusson qu’on porte sur le cœur."

La rengaine des tensions Ligue-FFR

Dans le meilleur des mondes, tout se passerait effectivement ainsi. Les jeunes français, pour certains champions du monde junior, écloraient rapidement au plus haut niveau, s’installeraient en Bleus et rendraient au XV de France ses lettres de noblesse. Mais le rugby français, bien souvent, à ce talent pour compliquer les choses. Ntamack, séduisant ouvreur de ces Bleus au Japon à l’animation entreprenante, n’est pas encore un "produit" fini. Quoi de plus normal, à 20 ans ? En Irlande, en Nouvelle-Zélande ou en Afrique du Sud, il bénéficierait de quatre mois de préparation physique et technique, chaque année, pour se parfaire. Il jouerait, dans son club, autant que sa progression le réclame. En France, Ntamack va rentrer à Toulouse, où l’attend la concurrence de Zack Holmes. S’il joue ouvreur. Pita Ahki, s’il joue centre. Sans certitude d’être fixé à un poste. L’intérêt supérieur de l’équipe nationale est une chimère, matraquée par l’intérêt privé des clubs. Et sur ce point, les échanges entre décideurs de la LNR et la FFR se tendent. Jacky Lorenzetti, par exemple, dans nos colonnes au mois de juillet : "Vous savez, la Ligue Nationale de Rugby et les clubs pros ont déjà beaucoup donné à la fédération ces derniers temps. On parle de dix millions d’euros pour l’indemnisation des internationaux, ce n’est pas rien. […] Désormais, les joueurs du XV de France passeront quasiment autant de temps en sélection qu’en club. On ne peut pas donner plus." Voilà qui a le mérite d’être clair. Et qui assombrit quelque peu les belles promesses de cette jeunesse émergente.

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