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Hansen : « Tout ça n’est qu’une blague »

Par Arnaud Rey
  • "Tout ça n’est qu’une blague" "Tout ça n’est qu’une blague"
    "Tout ça n’est qu’une blague"
Publié le Mis à jour
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À l’approche de leur demi-finale, Steve Hansen et Eddie Jones, sélectionneurs de la Nouvelle-Zélande et de l’Angleterre, se sont livrés à une savoureuse guerre des nerfs par conférences de presse interposées. Sur fond de rumeur d’espionnage, l’homme fort des All Blacks a répondu à son ami de près de vingt ans.

Eddie Jones a dénoncé une tentative d’espionnage de l’entraînement anglais, qu’est-ce que vous en pensez ?

Eddie n’a rien inventé. Il a été très précis dans ses propos. Il a dit que quelqu’un avait filmé leur entraînement. Au final, il semblerait que c’était un supporter. Rien de mieux que de lancer un pavé dans la mare, c’est un très bon coach et il a réussi son coup mais tout ça n’est qu’une blague.

Avez-vous été en contact depuis ?

J’ai reçu un texto de sa part me demandant comment j’allais, cela m’a fait beaucoup rire. Est-ce qu’il y avait un smiley ? Non, car il n’est pas du genre à en utiliser. J’ai répondu "très bien Eddie et toi ?". Nous avons tous les deux ri, c’est de bonne guerre. Il tente de réduire la pression sur son équipe.

La Nouvelle-Zélande est-elle vraiment sous pression avant cette demi-finale ?

Je parle de pression depuis que j’entraîne les All Blacks. Nous sommes constamment sous pression car on est supposé gagner à chaque match que ce soit une demi-finale, un quart de finale ou n’importe quelle rencontre internationale. Nous n’avons pas besoin d’Eddie pour le savoir.

Toujours dans cette idée, le sélectionneur anglais s’est clairement positionné en tant qu’outsider, cela doit aussi vous faire sourire…

Je ne sais pas quelle pression ils exercent sur eux-mêmes mais je sais qu’ils en auront aussi, les deux camps sont dans cette position. Si nous gagnons ce match, nous essaierons de faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant (la Nouvelle-Zélande peut être championne du monde pour la troisième fois de suite, ce qui n’est jamais arrivé N.D.L.R.). Rien que cela amène de la pression comme Eddie l’a souligné. Il y a quatre ans, l’Angleterre est sortie très tôt de la compétition alors quand il dit qu’il n’y a aucune attente sur eux, il ne le croit pas. Ils ont beaucoup à perdre car ils risquent de balayer quatre ans de travail acharné. Tout repose sur un seul match.

Le XV de la Rose a impressionné en demi-finale face à l’Australie, comment abordez-vous ce duel ?

Vous vous préparez juste à quelques scénarios qui peuvent arriver mais vous ne pouvez pas tout anticiper. Notre credo c’est de ne rien présumer, d’être prêt à tout et de le confirmer sur le terrain. Nous avons envisagé quelques changements dans la composition anglaise avec un travail sur différentes associations possibles derrière, Ford-Farrell, Farrell-Tuilagi… Nous sommes prêts dans plusieurs cas de figure.

Vous avez décidé d’aligner Scott Barrett d’entrée en numéro 6, pourquoi l’avez-vous préféré à Sam Cane, habitué du poste ?

Je ne vais pas entrer dans les détails car cela donnerait trop d’informations à Eddie (il sourit et rigole). C’est stratégique, Sam Cane est en forme mais ce que nous voulons faire implique que Scott doit démarrer et Sam glisser sur le banc.

C’est-à-dire ?

Sam est très efficace mais Scott est un joueur de touche et il apporte aussi de par son activité ballon en main, il est très habile. La seule différence pour lui c’est qu’il aura le numéro 6 dans le dos sinon le rôle qu’il va jouer sera exactement le même que s’il entrait en cours de jeu. Nous avons besoin que nos titulaires soient aussi impactants d’entrée.

Vous avez quand même prévu un banc très solide avec des joueurs expérimentés comme Dane Coles, TJ Perenara ou encore Sonny Bill Williams…

Le banc est énorme mais c’est tellement important dans le rugby d’aujourd’hui. C’est pour ça que nous ne parlons pas uniquement des 15 titulaires. Vous avez besoin de 23 joueurs pour faire le boulot. Souvent, les gens croient que les meilleurs joueurs commencent systématiquement. Non, certains des meilleurs joueurs ne démarrent pas. Ils doivent le comprendre. Nous avons de la chance d’avoir de sérieux atouts sur notre banc.

Un mot sur votre capitaine, Kieran Read, qui était touché au mollet après le quart de finale contre l’Irlande, comment va-t-il ?

Il va bien, très très bien même. Sérieusement, il va vraiment bien (il rigole).

Pour beaucoup cette demi-finale est la finale avant l’heure, n’est-ce pas le piège à éviter dans l’approche psychologique de ce rendez-vous ?

C’est la demi-finale la plus difficile que nous ayons, déjà car c’est la prochaine. Ensuite, l’euphorie peut prendre le pas sur les individus qui se projettent avec un peu trop d’impatience sur la finale. C’est une erreur que nous avons commise dans le passé, peut-être même en 2007. Cela vous rend vulnérable car vous pouvez commencer à envisager l’opportunité (d’une finale N.D.L.R.) avant d’avoir gagné le droit de le faire.

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