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Derby parisien : Peur sur Jean-Bouin

Par Guillaume Cyprien
  • Entre les Parisiens de Jonathan Danty et les Racingmen d’Antoine Gibert, le derby francilien s’annonce électrique. Au tiers du championnat, le vaincu sera lanterne rouge et devra revoir ses ambitions sportives à la baisse. Photos Icon Sport
    Entre les Parisiens de Jonathan Danty et les Racingmen d’Antoine Gibert, le derby francilien s’annonce électrique. Au tiers du championnat, le vaincu sera lanterne rouge et devra revoir ses ambitions sportives à la baisse. Photos Icon Sport Icon Sport - Icon Sport
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Les deux équipes franciliennes s'affronteront dans deux semaines. Alors que leurs situations au classement sont très mauvaises. Une erreur plongerait les Parisiens du Stade français dans leur abîmes.

Et que dira Hans-Peter Wild, quand il prendra la parole, lors de la conférence de presse qu’il a décidé d’organiser la semaine précédant ce derby électrique contre le voisin du Racing 92 ? Expliquer un peu mieux son choix porté sur Thomas Lombard, placé au poste de directeur général ? Soutenir publiquement Heyneke Meyer, dont la démission était demandée sur une banderole déployée à Jean-Bouin lors du match contre Toulon ? Ou placer encore des annonces supplémentaires en gage sur l’avenir ? En décidant de retarder son allocution jusqu’en amont de ce match complètement dingue, le propriétaire du Stade français réaffirmera les prétentions de son club comme on regonfle une machine mécanique au moment de la lancer dans une course périlleuse. C’est que l’heure est grave, très grave. Le Stade français se trouve réellement en danger, et puisque le Racing 92 est à peine mieux loti, ce match programmé entre ces deux équipes à ce point de la saison, dépassera complètement le folklore traditionnel de leur rivalité surdouée. Coincées aux deux dernières places dans des positions inversement proportionnelles à leurs moyens économiques, leur confrontation directe est devenue un moment charnière, un instant de grande crispation, qui sera précédé pendant quinze jours du bruit strident des bouts de craie rayant les tableaux noirs. Qui le jouera ? Lesquels des mondialistes seront alignés sur le pré ?

Une concurrence plus rude

À quelques kilomètres de distance, les deux staffs gambergeront jusqu’au dernier moment avant d’annoncer leurs groupes pour établir leur meilleur équilibre, balancé entre l’incorporation expresse de leurs internationaux, et la nécessité de conserver a minima les ossatures collectives construites sans eux depuis le départ de la saison. Sept Parisiens et onze Racingmen sont revenus du Japon assez meurtris par leurs campagnes inachevées. Bien qu’assez décevants avec leurs équipes nationales, faut-il sélectionner Finn Russell ou Ben Volavola à l’ouverture, à la place du jeune Antoine Gibert qui tient la baraque du Racing 92 depuis deux mois ? Faut-il faire sa place à Gaël Fickou comme le messie aux capacités miraculeuses ? Au poste de premier centre, comme en équipe de France, ou deuxième centre, là où Heyneke Meyer l’avait placé la saison dernière ? Tous ces choix, auxquels seront soumises toutes les autres équipes du Top 14 pourvoyeuses des équipes nationales, prendront ici une dimension formidable.

Le temps est devenu pressant, et le droit à l’erreur interdit. Le tiers du championnat sera dépassé à l’issue de cette neuvième journée, et nous ne sommes plus en 2011, quand le Biarritz olympique amputé de ses poutres maîtresses, avait subi la période du Mondial jusqu’à traîner dans la zone rouge durant quinze longues journées. Le Lou à cette époque figurait encore un promu très tendre, et Brive se trouvait à la peine. Biarritz avait fini par se maintenir sur la faiblesse trop prononcée de ses deux opposants. Aujourd’hui, la trajectoire inimaginable des Bayonnais, la ténacité des Agenais, ou la très bonne tenue des Brivistes à Amédée-Domenech, disent que le renversement des positions au classement demandera un effort constant et tout à fait considérable. En perdant ce match de reprise, en confirmant ses incapacités, le Stade français se trouverait vraiment tout seul au fond du classement, et vraiment très loin de la zone de survie. Le Racing 92 sombrerait piteusement à la place de son concurrent dans la position de lanterne rouge, une semaine seulement avant de recevoir les Saracens pour le compte de la première journée de la Coupe d’Europe. Attention danger, ça clignote de partout et sur tous les tableaux de bord. Après une semaine de congés, les Racingmen lanceront leur préparation à partir de demain mardi au Plessis-Robinson. Les Parisiens ont décidé de laisser leurs joueurs souffler jusqu’à jeudi. Eux ont coupé plus longuement, comme pour prendre un maximum de distance avec leur début de championnat totalement manqué.

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