Le fait du week-end : la magie noire s’est éteinte

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    La magie noire s’est éteinte PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
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Ils ne réaliseront pas l’incroyable triplé. Après l’avoir conquis en 2011 et 2015, les All Blacks doivent se résoudre à abandonner le trophée Webb-Ellis, battus par des Anglais magnifiques au terme d’un match que les Néo-Zélandais n’ont jamais été en mesure de gagner.

La "magie noire" qui a porté les hommes de Steve Hansen sur le toit du monde n’a eu aucune prise sur un XV de la Rose impressionnant de bout en bout, tant sur le plan de la dimension physique que sur celui de la qualité du rugby proposé. Du Haka défié par le "V" des tout Blanc au premier essai de la rencontre inscrit par Manu Tuilagi au bout d’une action d’anthologie ; de l’incapacité des All Blacks pris à la gorge à répondre au défi physique et à installer leur si séduisant fonds de jeu fait de passes justes et de vitesse ; du calvaire de Brodie Retallick dominé de la tête et des épaules par le géant Maro Itoje, de l’impuissance de Steve Hansen à prendre la mesure de l’étau tactique mis en place par Eddie Jones ; ce match nous dit quelque chose d’un rapport de force qui s’est inversé en faveur des Anglais. Les coéquipiers d’Owen Farrell n’ont pas eu peur de la bête noire et ont osé croire en leur chance, précipitant l’effondrement de leur prestigieux adversaire. Les Anglais ont gagné la bataille de la confiance.

Alors, la chute de la proclamée "meilleure équipe du monde" était-elle prévisible ? N’y avait-il pas quelques signes avant-coureurs annonçant la fin du règne all black ? On pourrait épiloguer sur le dernier Rugby Championship pas très abouti des All Blacks, terminé à la troisième place. Il y eut aussi cette tournée européenne de novembre 2018, ponctuée par une défaite contre les Irlandais au sommet de leur art (16-9) et une victoire très étriquée contre les Anglais (16-15) et prouvant que l’écart entre les All Black et les autres nations du top 3 mondial devenait de plus en plus ténu.

Lors de cette Coupe du monde au Japon, les Néo-Zélandais avaient quelque peu rassuré les observateurs en livrant deux matchs dantesques. Contre les Springbok au premier tour (23-13) puis contre les Irlandais, pulvérisés 46-14 en quarts de finale. À cet instant, la voie vers le troisième titre consécutif semblait toute tracée. Des Anglais majestueux sont passés par là. Sur le pré de Yokohama, les cadres néo-Zélandais ont fait leur âge. Après la petite finale, Steve Hansen quittera son poste auréolé d’un bilan exceptionnel de 92 victoires en 106 matchs (à cette heure) après 16 ans d’exercice. Les meilleures choses ont une fin. Merci messieurs !

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