Abonnés

Couilloud : « J’attends beaucoup plus de moi-même »

Par Midi Olympique
  • Baptiste Couilloud, nommé co-capitaine du Lou avec Félix Lambey cet été, s’affirme match après match comme l’un des meilleurs demis de mêlée français.
    Baptiste Couilloud, nommé co-capitaine du Lou avec Félix Lambey cet été, s’affirme match après match comme l’un des meilleurs demis de mêlée français. Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Mercredi, le Lou a repris l’entraînement. Après le déjeuner et avoir salué quelques louveteaux, Baptiste Couilloud, demi de mêlée et capitaine de Lyon, a pris le temps de revenir sur le début de saison, ses premiers pas dans la fonction de capitaine et ses ambitions personnelles et collectives.

Avec du recul, comment jugez-vous la défaite à Clermont, et la fin de la série victorieuse du Lou ?

Nous aurions pu espérer un résultat plus positif. Cela montre que tout n’est pas parfait dans notre jeu. Nous avons beaucoup de travail à effectuer pour être au niveau de ce genre d’équipes. Nous avons pêché dans plusieurs domaines…

On pense notamment à la discipline. Depuis trois saisons, vous êtes très sanctionnés à Clermont. Comment l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas… Il y a une atmosphère particulière au Michelin, mais ce n’est pas une raison. Nous étions venus avec des intentions. Nous avons été très agressifs sur ce match. Il n’y a rien à reprocher sur l’état d’esprit et sur l’envie. Nous sommes peut-être allés trop loin. Nous n’avons pas su nous maîtriser, nous contrôler. Clermont a également bien joué et a su nous faire sortir du match. Ce n’est pas dramatique mais nous devons prendre conscience que nous avons du travail.

Vous allez recevoir La Rochelle et vous déplacer à Montpellier puis Castres en Top 14, le tout entrecoupé de quatre matchs de Coupe d’Europe. Le plus dur commence ?

C’est clair. Nous entamons un bloc de douze matchs d’affilée. Les semaines vont être très chargées. Il y aura des moments difficiles. Nous devons garder le cap. Nous ne gagnerons pas tous les matchs mais nous voulons rester motivés et réguliers.

Quels sont les objectifs du Lou en Coupe d’Europe ?

Nous n’en avons pas encore discuté entre nous. Je ne peux pas parler pour le club ou l’équipe. Personnellement, je souhaite transmettre mon envie de la jouer à fond. Ces matchs de haut niveau nous apporteront l’expérience qui nous manque peut-être encore en phases finales. Le club n’a pas disputé beaucoup de matchs serrés, à élimination directe. Cela peut servir pour les phases finales. Nous avons progressé la saison dernière mais nous n’avons pas pris un point en Coupe d’Europe. Je pense que c’était un vrai échec.

Il y a un esprit de revanche ?

Personnellement, je n’ai pris part à aucun match de Coupe d’Europe, j’ai déjà juste envie de bien rentrer dans cette compétition. D’un point de vue collectif, nous sommes tous un peu déçus. Jouer ces matchs nous a fait grandir, mais il y a un peu de honte au fond de nous d’avoir pris zéro point la saison dernière. Si nous voulons jouer le haut du tableau en Top 14, nous devons être capables de rivaliser avec les meilleures équipes du Royaume-Uni, d’Irlande et d’Italie.

À titre personnel, êtes-vous impatients de découvrir la Coupe de d’Europe ?

Oui ! Cela fait partie des plus grands matchs à jouer en Europe, avec le Tournoi des 6 Nations. J’espère en profiter un maximum, me servir de ces matchs pour engranger de l’expérience et prendre du plaisir. J’ai encore beaucoup à apprendre. Le Top 14 est relevé et oblige à se remettre en question chaque semaine. Mais ces matchs européens sont d’une intensité supérieure.

Vous êtes le capitaine du Lou, avec Félix Lambey, depuis l’été dernier. Qu’est-ce que cela change pour vous au quotidien ?

Cela change déjà l’attitude à avoir vis à vis du collectif et du corps arbitral pendant les matchs. Cela demande aussi de réfléchir à la direction à prendre pendant les semaines d’entraînement. L’objectif est toujours le même : gagner. Mais être capitaine implique d’être bien au courant du message que veut faire passer le coach et ce que nous, dans le groupe, voulons faire. Cela demande plus d’investissement. Pour le moment cela se passe bien. C’est évidemment lié au fait que nous gagnons les matchs. Nous verrons comment cela se passe dans les prochaines semaines avec un enchaînement de matchs plus difficile.

Antoine (Dupont) et Baptiste (Serin) sont très performants. Pour être honnête et lucide avec moi-même, je ne pense pas être encore à leur niveau. [...] J’ai besoin de bosser. Je pense être capable d’être meilleur que je ne le suis aujourd’hui.

Comme demi de mêlée, vous êtes déjà forcément sensible à la performance collective. Être capitaine implique-t-il d’être encore plus soucieux du collectif et de réfléchir sur le jeu ?

Oui. Aujourd’hui, je ne peux pas me satisfaire d’un match si la performance n’a pas été bonne. Cela m’arrive d’être déçu après une victoire, si nous n’avons pas été bons collectivement. La difficulté est que je suis jeune. J’ai très peu de recul par rapport au passé. La saison dernière, j’ai été longtemps blessé. La saison précédente, je découvrais le Top 14. J’apprends tous les jours. Heureusement, nous avons beaucoup de joueurs au sein du club qui ont l’expérience du plus haut niveau. Je peux m’appuyer sur eux.

Êtes-vous comme en formation pour devenir véritablement capitaine ?

Exactement. J’ai beaucoup à apprendre sur ce rôle. Avec Félix, nous ne sommes pas arrivés à maturité. Nous avons encore besoin de quelques saisons pour que ce soit le cas. Nous apprenons, prenons nos marques petit à petit.

Vous échangez sur la manière de faire, de parler ?

Nous échangeons beaucoup, débriefons après les entraînements. Nous sommes très amis dans la vie, cela aide. Félix et moi sommes différents et c’est un point positif. Nous avons deux discours, exprimés de façon différente. Et nous faisons en sorte que les lignes directrices soient les mêmes, pour que le message soit clair et compris de tous.

Vous partagez la déception de ne pas avoir été du voyage au Japon. Que pensez-vous de la performance de l’équipe de France durant cette Coupe du monde ?

Elle est riche d’enseignements pour les générations futures. Nous avons fait plus que rivaliser contre le pays de Galles, numéro 1 mondial il n’y a pas si longtemps. C’est positif. Le contenu du match est très intéressant. Une jeune génération s’affirme. Concernant la tournure des événements… À Clermont, Liam (Gill) a pris un carton rouge. Nous ne l’avons pas blâmé. C’est la vie d’une équipe, d’un sportif. Il y a des hauts et des bas.

Vous faites partie de la jeune génération que vous évoquez. Pensez-vous à 2023 ?

Pour l’instant, j’ai besoin de refaire mes preuves. Je peux être meilleur que je ne le suis aujourd’hui. J’ai besoin d’être performant avec mon club, de m’affirmer ici, à Lyon.

Vous avez été longtemps blessé la saison dernière. N’êtes-vous pas encore au top ?

Cette blessure, qui m’a éloigné des terrains très longtemps, a été un frein. Je suis satisfait de la performance collective. Mais j’attends beaucoup plus de moi-même. Je sais que je peux faire beaucoup mieux. J’ai des objectifs dans un coin de ma tête. Mais la priorité est de travailler les fondamentaux et d’être performant avec Lyon.

Que devez-vous travailler en priorité ?

Je veux être meilleur physiquement, techniquement, mais aussi stratégiquement. Dans certains matchs, nous avons eu un peu de mal à gérer la rencontre, nous avons manqué un peu de lucidité. Cela a toujours été un peu mon problème. J’en prends conscience maintenant, avec mon nouveau rôle de capitaine. L’objectif est d’être capable de mieux gérer des rencontres un peu plus difficiles.

À votre poste, chez les Bleus, comment jugez-vous la concurrence ?

Deux joueurs sont bien en place en équipe de France, à mon poste : Antoine (Dupont) mais aussi Baptiste (Serin). Tous les deux sont très performants. Pour être honnête et lucide avec moi-même, je ne pense pas être encore à leur niveau. Sinon, j’aurais participé à la Coupe du monde. J’ai besoin de bosser. Je pense être capable d’être meilleur que je ne le suis aujourd’hui. Je dois le prouver et il arrivera ce qui arrivera.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?