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L’Angleterre en modèle

  • L'Angleterre en modèle
    L'Angleterre en modèle PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L'édito de Léo Faure... Mako Vunipola était là. Son frère aussi. Ben Youngs, Owen Farrell, Jonny May et Anthony Watson étaient déjà à l’ouvrage. Joe Marler, Dan Cole et Courtney Lawes débutaient la rencontre. George Ford et Joe Launchburry s’inscrivaient dans la rotation. C’est l’Angleterre qui défiera, ce samedi en finale à Yokohama, l’Afrique du Sud pour tenter de décrocher le deuxième sacre mondial de son histoire ? Exact. C’est aussi celle qui avait sombré, il y a quatre ans face au pays de Galles dès les phases de poule. Glacée sur la pelouse par le réalisme de Biggar et un Twickenham soudainement figé dans sa torpeur.

Si les larmes ont coulé, elles n’ont rien étouffé. Le rugby anglais en a nourri son envie de revanche, et les racines d’une équipe qui apparaît plus forte que jamais, renvoyant il y a une semaine les All Blacks à un improbable statut de nation comme les autres. Quatre ans après l’infamie, les Anglais s’avancent en grands favoris pour une finale de Coupe du monde. Avec les mêmes joueurs, ou presque. Ce n’est pas rien.

C’est même la grande force de ce qu’ont réussi les Anglais. Dans le chaos d’une élimination précoce de "leur" Coupe du monde 2015, ils ont coûte que coûte cherché du positif. Et des raisons de construire sur des ruines. Il en fallait, de la conviction, pour maintenir un cap que les critiques fendaient en deux, en même temps qu’une génération tôt jugée gâchée et qu’il aurait déjà fallu passer par le fil de l’épée.

La RFU n’a pas bougé. Pas cillé. Le travail de Stuart Lancaster, alors sélectionneur, avait mené au plus grand désastre de l’histoire du rugby anglais. Il serait aussi, demain, le socle de ses plus grandes heures. Pari pris et tenu. Le talent, quand il est grand, ne s’altère pas dans l’échec. Il se blinde et s’affirme, pour un peu qu’on veuille bien lui maintenir une pleine confiance.

Retour au prisme français. S’inspirant de ces couplets d’éloges, les Bleus auront tout pour jurer en des lendemains meilleurs qui les attendent, eux aussi. Avec dix ans de retard, les schémas se ressemblent étrangement. Les Français, après un désert de formation long de mille vies, ont retrouvé des résultats probants dans leurs catégories de jeunes. Double champion du monde junior, voilà qui exprime clairement un talent émergent.

Cette première jeunesse est déjà au pouvoir, en Bleu. Comme les Anglais il n’y a pas si longtemps, elle aura vécu une prise de pouvoir contrastée. Un Mondial tiède, après deux années franchement ratées. Et puis ? Tant mieux, après tout. À condition qu’on leur maintienne notre confiance, ces jeunes apprendront, progresseront et cimenteront dans ces déceptions leurs succès de demain. Mais le plus grand défi demeure ici. Les Bleus, comme les Anglais avant eux, installeront-ils durablement cette génération naissante et talentueuse, assumant ses échecs pour mieux construire ses succès ?

On peut le croire. On a envie d’y croire. L’intégration anticipée du futur staff pousse en ce sens. Penaud, Dupont, Alldritt, Ntamack et les autres, dont le talent ne fait pas grand doute, devront être les hommes de 2023. Qu’importent leurs chutes en chemin. La construction d’une grande équipe est à ce prix. Celui de la stabilité.

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