Abonnés

Les révolutions de Rassie

  • Rassie Erasmus (coach de l'Afrique du Sud)
    Rassie Erasmus (coach de l'Afrique du Sud) PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

En prenant la sélection sud-africaine en mars 2018, Rassie Erasmus se retrouvait devant un immense défi et une course contre la montre. Pari tenu. Et de quelle manière!

Il s’est passé dix-sept mois entre son premier match à la tête des Springboks à Washington (Etats-Unis) face au pays de Galles (défaite 22-20) le 2 juin 2018 et le titre suprême à Yokohama ce 2 novembre 2019. Rassie Erasmus a réussi un petit miracle, lui qui avait été appelé à la rescousse après deux ans d’une dégringolade vertigineuse depuis la prise de fonction d’Allister Coetzee en 2016. Alors, malgré un contrat avec la province du Munster, l’ancien troisième ligne des Springboks a accepté ce défi complètement fou. Dès la première réunion avec les joueurs, il a dicté les règles de cette course contre la montre : l’institution springbok est au-dessus de tout. "Beaucoup d’entre nous gagnaient beaucoup d’argent et faisaient tout ce qu’ils faisaient en dehors du terrain, essayant d’inspirer les gens, mais sans faire du rugby l’essentiel", a ainsi expliqué le capitaine Siya Kolisi. Il fallait en terminer avec tout ce qui parasite la carrière d’un international, à commencer par l’importance grandissante des réseaux sociaux. Le message du nouveau sélectionneur était clair. Les francs-tireurs et les opportunistes n’étaient plus les bienvenus.

Les joueurs n’étaient pas là pour se faire une renommée sur le dos des Springboks mais pour servir l’équipe. C’était la première des convictions de Rassie Erasmus qui a mené plusieurs révolutions de front. Il a ensuite choisi son staff et a imposé ses hommes, notamment Jacques Nienaber et Matt Proudfoot. Il connaît le premier, médecin de son état, depuis l’armée. Il est devenu avec Erasmus un des meilleurs entraîneurs de la défense au monde, puisque les Sprinboks n’ont encaissé que quatre essais lors de la Coupe du monde. Il avait été pourtant écarté du staff d’Allister Coetzee. Il est allé chercher le second au Japon chez les Kobelco Steelers. Ancien entraîneur des avants des Stormers, il a notamment pris en charge la conquête des Boks, qui a été la plus régulière de la compétition. Son plan était donc de revenir à un jeu simple et efficace.

Coup de maître

Ensuite, Rassie Erasmus a enterré la règle qui lui interdisait des joueurs évoluant à l’étranger. Il a persuadé tout le monde qu’il serait capable de remporter la Coupe du monde avec eux. La Fédération a donc accepté : Cheslin Kolbe, Vincent Koch, Franco Mostert, Faf de Klerk, François Louw, Willie le Roux, François Steyn et Cobus Reinach se sont envolés pour le Japon, tout comme Duane Vermeulen, rappelé alors qu’il jouait à Toulon. Le sélectionneur n’a pas non plus respecté le quota de 50 % de joueurs noirs voulu par ses patrons. La Fédération a fermé les yeux et l’a même félicité d’avoir été l’homme qui en a convoqué le plus. Il faut dire que Rassie Erasmus a réalisé un coup de maître en confiant le capitanat à Siya Kolisi, premier noir à endosser ce costume si prestigieux en Afrique du Sud.

Enfin, si le plan de jeu était simple, Rassie Erasmus a démontré qu’il se fichait des préjugés. Il est celui qui a donné sa chance à Cheslin Kolbe pour apporter cette folie qui fait cruellement défaut aux Boks. C’est aussi lui qui a donné sa première cape à Makazole Mapimpi alors âgé de 27 ans. Les deux marqueurs d’essais de la finale, achevant ainsi une année 2019 exceptionnelle avec une seule défaite en douze matchs.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?