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Racing 92 : terminé les blagues

Par DUZAN Marc
  • Cette passe après-contact sublime du centre du XV de France Virimi Vakatawa a abouti sur l’un des trois essais de Teddy Thomas. Photo Icon Sport
    Cette passe après-contact sublime du centre du XV de France Virimi Vakatawa a abouti sur l’un des trois essais de Teddy Thomas. Photo Icon Sport
Publié le Mis à jour
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(9-25) À Jean-Bouin, les Racingmen ont étouffé le Stade français et démontré, s’il le fallait vraiment, qu’ils seraient pour les Saracens de très sérieux concurrents...

Dans une semaine, les Racingmen recevront à Nanterre les champions d’Europe en titre, les Saracens et leur masse salariale gonflée à l’hélium, les Sarries et leur cohorte de vice-champions du monde, Maro Itoje, Owen Farrell, les frères Vunipola et consorts. Convenez que le défi est de taille, le challenge énorme, tant les Franciliens ont fait, cette saison encore, de cette compétition européenne, après laquelle ils courent depuis quatre ans, l’objectif majeur du printemps 2020. Mais alors, sont-ils prêts pour rivaliser avec le plus bel effectif du vieux continent ? Peuvent-ils vraiment regarder dans les yeux des rugbymen dont la dimension physique avait fait exploser les Leinstermen l’an dernier, lors de la finale de Murrayfield ? Passé ce derby de la « muerte », remporté avec les tripes du côté de la Porte d’Auteuil, on serait enclin à répondre par l’affirmative. Parce qu’on a bien vu la même chose, n’est-ce pas ? On a bien tous remarqué que cette équipe francilienne, dès lors qu’elle peut compter sur ses internationaux, est une tout autre machine que la locomotive à vapeur qui se traînait jusque-là dans les bas-fonds du classement, non ?

Ici, rendons déjà à César ce qui lui appartient. Au milieu du terrain, Virimi Vakatawa a en effet électrisé l’attaque francilienne et prouvé, s’il le fallait encore, qu’il demeurait à l’heure actuelle l’un des tout meilleurs trois-quarts centre au monde. Explosif, percutant, intelligent dans ses courses et toujours prompt à passer les bras, le Franco-Fidjien, que l’on avait noté comme le meilleur Tricolore du dernier Mondial, a retrouvé en Teddy Thomas un complément idoine sur les extérieurs. Sur la pelouse de Jean Bouin, le club des Hauts-de-Seine s’est aussi retrouvé une charnière de dimension internationale : dans le « 92 », on avait donc quitté Finn Russell sur un échec majuscule, un match raté face à La Rochelle en barrages et une fin de saison en eau de boudin. Et puis ? L’Écossais a animé le jeu du Racing de façon magnifique, maintenant les soldats roses dans leur camp grâce un jeu au pied long, distribuant quelques caviars (dont une passe décisive à Teddy Thomas) via des coups de pied à suivre bien dosés, dominant de façon générale Nicolas Sanchez de la tête et des épaules. Aux côtés de l’international écossais, Maxime Machenaud, visiblement frustré par une Coupe du monde mi-figue mi-raisin, s’est quant à lui montré très vif sur les libérations, solide dans sa défense au près et quasi parfait dans ses tirs au but. Et devant, dites-vous ? Antonie Claassen, aussi insupportable qu’indispensable, reste le meilleur numéro 8 du club et, s’ils veulent un jour détrôner le grand blond, Yoan Tanga-Mangene et Jordan Joseph, deux vrais espoirs du rugby français, devront montrer de tout autres dispositions.

Un effectif bâti pour gagner

Passé un début de saison douloureux, le Racing 92 ne blague plus et bande les muscles, jetant désormais au visage du Top 14 un effectif bâti pour gagner, un squad évidemment capable d’exister sur les deux tableaux, domestique et européen. Dimanche, lorsque Ali Oz, Finn Russell, Boris Palu ou Juan Imhoff quittaient la pelouse du Stade français, ils étaient aussitôt remplacés par trois internationaux, qu’ils se nomment Cedate Gomes-Sa, Dominic Bird ou Simon Zebo. Dimanche, dans la froideur de cette tristounette soirée de novembre, on n’oubliait pas non plus que Laurent Travers et son staff pleuraient encore les absences de Leone Nakarawa (il est attendu ce lundi à l’entraînement), Bernard le Roux et Ben Tameifuna, qui ne manqueront pas, en forme, d’ajouter de la plus-value à cet effectif déjà fort bien doté. La question initiale, vous dites ? Elle était de savoir si, oui ou non, le Racing était prêt à recevoir le champion d’Europe en titre. Au crépuscule de cette performance aboutie, cohérente et maîtrisée de bout en bout, Mark McCall et les Sarries seront bien obligés de reconnaître que oui…

Le Racing bonifie à l’extérieur

Il n’y a pas eu de match. Ce derby de la peur a viré très rapidement en faveur des hommes de Laurent Travers, dont la cohésion collective est apparue beaucoup plus évidente. Et il a suffi de trois éclairs dans cette partie qu’ils on maîtrisée, pour s’adjuger sans trembler leur deuxième bonus offensif de la saison, une nouvelle fois capté à l’extérieur. Ils avaient inscrit leur premier il y a un mois à Pau. Ce deuxième pris à Jean Bouin le doit à un réalisme détonnant. Malgré sa domination, le Racing 92 n’a pas eu beaucoup d’autres occasions de passer la ligne. On compte une action chaude sans lendemain à cinq mètres de l’en but parisien. Il a donc suffi de deux inspirations individuelles, un jeu au pied très précis de Finn Rusell, et un passage de bras de Veremi Vakatawa, pour libérer deux fois en bout de ligne la flèche Teddy Thomas. Un ballon relâché en toute fin de match par Jonathan Danty, sur une passe d’Arthur Coville, a offert à l’ailier international sa troisième réalisation de la soirée. Contraint dans ses entreprises offensives par des manquements techniques récurrents, ce dernier essai abandonné sur sa propre possession, a résumé toute les insuffisances du Stade Français.

G.C.

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