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Lyon : Petit point, grande déception

Par Sébastien Fiatte
  • Carl Fearns et les Lyonnais n’auront jamais su trouver la solution pour se défaire de la pression défensive des Leinstermen. Photo Marc Galaor
    Carl Fearns et les Lyonnais n’auront jamais su trouver la solution pour se défaire de la pression défensive des Leinstermen. Photo Marc Galaor - Marc Galaor
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(6-13) Le premier point du Lou en Coupe d’Europe ne console pas les Lyonnais d’avoir encore perdu face à un adversaire continental. Dominateurs, ils ont cruellement manqué de réalisme.

La grande histoire du rugby fera sûrement peu de cas de ce match entre Lyonnais et Irlandais. La petite retiendra, elle, le premier point au classement marqué par le Lou en Coupe d’Europe. Il aurait pu satisfaire Pierre Mignoni et ses joueurs s’il avait été décroché la saison dernière ou même la semaine dernière, à Northampton. Samedi, après la rencontre, il avivait surtout les regrets des Lyonnais. Face aux finalistes de la dernière édition, ils se sont donné les moyens de gagner avec treize points encaissés — un score digne de leurs standards défensifs en championnat de France (avec malgré tout une pénalité sur le poteau et un essai refusé pour Jonathan Sexton) -, une domination territoriale (64 % d’occupation) ballon en main (62 % de possession), une bonne discipline (10 pénalités concédées contre 12 aux Irlandais) et une conquête propre (un seul ballon perdu en mêlée, aucun en touche). Mais il y a un "mais". "Je n’ai rien à reprocher aux joueurs sur l’état d’esprit, convenait Pierre Mignoni. Ils se sont livrés, ils ont tout donné. C’est le minimum dans ce genre de match. Sur le plan stratégique, c’était bien. Nous avons plutôt respecté ce que nous voulions faire. Après… À ce jeu, il faut marquer sur les temps forts !" Ce truisme résume le seul manquement lyonnais samedi après-midi.

La première attaque lyonnaise donna le La d’un après-midi où les Lyonnais se cognèrent la tête sur la muraille bleue, terminant avec six petits points au tableau d’affichage, le plus mauvais total depuis que l’ancien demi de mêlée est à la tête du club, à égalité avec le match perdu la veille de Noël 2016, à Brive (6-22).

Après une mêlée, ils enchaînèrent les temps de jeu devant la ligne des vingt-deux irlandais, pendant deux minutes, avant de conclure l’action par un drop raté de Jonathan Wisniewski. On ne critique pas le choix de tenter le drop, mais l’action montra les difficultés qu’auraient les Lyonnais à trouver l’ouverture.

Un constat d’impuissance

Un peu plus tard, en supériorité numérique, ils n’eurent guère plus d’espaces. Après une mauvaise transmission sur du jeu au près (29e), ils n’eurent à nouveau pas plus de réussite en conservant et écartant le ballon, avec un nouvel en-avant (36e). "Nous avons fait tomber les ballons, dès que nous avons dépassé les huit ou dix phases de jeu, regrettait Baptiste Couilloud. C’est ce qui est difficile dans cette compétition : il faut être capable d’enchaîner énormément de phases de jeu pour marquer des points."

Le Lou a seulement été capable par séquences d’en enchaîner beaucoup, pas énormément, sans non plus pouvoir emballer le match, mettre ce petit grain de folie, forcer la réussite, marquer l’essai qui donne confiance. Il a semblé aussi souffrir d’atermoiements dans la boîte de vitesses, entre la nécessité de ne pas jouer trop vite pour ne pas se livrer, tout en jouant assez vite pour mettre le rythme nécessaire à son jeu. En première mi-temps, quand il a voulu accélérer, il a frôlé la correctionnelle en contre (16e). Ensuite, à partir de phases plus statiques, il a semblé subir son déficit de puissance devant, sans trouver finalement de solutions collectives. "Nous savons que nous ne faisons pas tous cent vingt kilos non plus, rappelait Pierre Mignoni. Mais nous savons que nous pouvons être beaucoup plus forts, si nous sommes bien organisés, si nous sommes bien structurés. Ce sont des petits détails sur le jeu d’avants, où nous avons cruellement manqué de précision. La structure, nous la travaillons. Et, croyez-moi, nous allons la travailler deux fois plus."

Cela paraît nécessaire pour combler ce qui le sépare encore des meilleures équipes européennes, dont certaines évoluent en Top 14… Ce serait dommage que leur incapacité à marquer contre les Bleus d’Irlande soit en fait leur plafond de verre.

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