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Lombard : « Nous sommes en état d’alerte ! »

  • Thomas Lombard (Stade frnaçais) en compagnie de Jean-François Fonteneau (Président d'Agen) lors de La Nuit du Rugby
    Thomas Lombard (Stade frnaçais) en compagnie de Jean-François Fonteneau (Président d'Agen) lors de La Nuit du Rugby Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Thomas Lombard, directeur général du Stade français, en poste depuis le début du mois, l’ancien consultant de Canal + tente de remobiliser ses troupes. Objectif : le maintien !

Ce match face à Brive est-il déjà le match du maintien ?

Non, mais c’est un match important par rapport à tout ce qui s’est passé sur ces quinze derniers jours. Les joueurs vont être attendus. Nous sommes en état d’alerte mais très loin d’être morts. Les joueurs ont conscience que c’est à eux d’écrire leur propre histoire. À eux de savoir quelle trace ils veulent laisser dans ce club

Attendez-vous que les joueurs prennent leurs responsabilités ?

Au rugby, impossible de gagner sans les bonnes attitudes. Il y a donc une forme de responsabilisation dans la manière avec laquelle les joueurs vont collaborer avec Laurent (Sempéré) et Julien (Arias), qui sont des mecs hypermotivés, qui passent jour et nuit au club pour sortir l’équipe de cette situation. Ces deux-là ont un attachement viscéral au Stade français. Ils veulent réussir. Nous avons donc besoin d’une solidarité active entre eux et les joueurs. C’est là-dessus qu’on les attend. Dès l’instant où les joueurs sortent du terrain en ayant tout donné, je n’aurais rien à leur reprocher. Je sais d’où on part, je sais où on veut aller. Mais je sais aussi que ça ne se fera pas en un claquement de doigts.

Avez-vous trouvé un effectif fragilisé à votre arrivée au début du mois ?

Je n’ai pas trouvé une équipe en dépression lorsque je suis arrivé. Les joueurs subissaient beaucoup de choses avec l’ancien staff. J’ai donc surtout senti de l’appréhension chez certains eu égard à ce qui s’était passé pour ceux qui avaient osé remettre certaines choses en cause. Et puis, malgré tout, ça reste une équipe qui a beaucoup changé avec pas mal de jeunes, qui est peut-être moins solide en termes de caractère que par le passé. Néanmoins, ce qui est paradoxal, c’est que les joueurs avaient beaucoup de liberté, beaucoup de privilèges. À mon sens, au rugby, on donne avant de recevoir. Or, pour acheter la paix sociale, j’ai le sentiment, même si on leur demandait beaucoup, qu’on leur donnait beaucoup de choses. Et ce n’est pas un bon système car cela met en péril l’exigence légitime du staff. La situation n’était profitable à personne.

De nombreux joueurs se sont dits soulagés après le départ de Heyneke Meyer. Le temps du soulagement ne doit-il pas laisser place à celui de la responsabilisation ?

Le résultat et le comportement général lors du match face à Brive, l’absence de réaction, montrent que les blessures étaient profondes. La rupture a été dure à consommer. Habituellement, quand il y a une cassure violente, il y a un électrochoc la semaine suivante. Ça n’a pas été le cas pour nous. Il a donc fallu aller chercher un truc un peu plus cathartique…

Est-ce pour cela que vous avez poussé un coup de gueule après la défaite en Challenge contre Brive ?

Nous avons été sévères avec eux parce qu’on veut tirer le meilleur des joueurs. Nous sommes convaincus qu’ils valent mieux que ce qu’ils ont montré ce soir-là et parce qu’on a de l’estime pour eux. Quand ils ne sont pas à la hauteur, on leur dit. On se doit d’être honnête avec les joueurs. Je leur ai dit qu’ils pouvaient me demander beaucoup, que leurs problèmes, étaient aussi les miens. Seulement, on doit se faire confiance pour les résoudre. Le problème, c’est que la dernière fois qu’ils ont pris quarante points, on leur a expliqué que ce n’était pas si mal. Ce n’est pas très honnête. Là, ils ont pris trente points à la maison, ils ont pris une soufflante. J’ai la faiblesse de penser que ça leur a fait du bien, certains me l’ont fait comprendre.

Vous avez décidé de faire confiance à un duo d’entraîneurs inexpérimentés. Souhaitez-vous renforcer le staff à court terme ?

Ce n’est pas un cadeau que nous avons fait à Julien et Laurent. Mais ils n’ont pas hésité une seule seconde. Dans ce genre de situation, on apprend plus vite. Évidemment, nous avons mené une réflexion pour éventuellement les accompagner, pour leur apporter des compétences supplémentaires. Mais aucune de ces solutions nous a pleinement satisfaits. Nous resterons donc en l’état jusqu’à la fin de la saison. Nous avons pleinement confiance en Julien et Laurent. Et si certains en doutent, nous avons en interne de très nombreuses ressources.

Qu’attendez-vous du retour des internationaux, des arrivées de Tolu Latu ou encore Pablo Matera ?

Qu’ils apportent à l’équipe leur envie, leur expérience. Pablo Matera est arrivé avec le couteau entre les dents. Il voulait déjà jouer le week-end dernier contre les Zèbres en Challenge Cup. Maintenant, ces nouveaux joueurs doivent s’immerger dans le club. On a besoin de voir émerger des leaders dans cette équipe. Plus nous en aurons, mieux ce sera. Mais ce n’est pas simple ce qu’on leur demande. On va devoir faire appel à des vertus cardinales de survie. C’est ce que j’ai dit récemment aux joueurs. Si on s’en sort, ça restera gravé dans votre mémoire. Et on pourra construire sur des bases solides.

Ne regrettez-vous qu’aient été écartés ces derniers mois certains joueurs de caractère ?

On a une montagne devant nous ! Si on commence à regarder derrière, on ne la gravira jamais. Beaucoup de choses ont été faites ces derniers mois, je n’aurais pas agi de la même manière. C’est une certitude.

Avez-vous les moyens de gagner dimanche ?

On serait bien inconscient et présomptueux d’annoncer qu’on veut aller gagner à Brive. Cette saison, cette équipe a filé trente grains à tout le monde dans son stade, sans qu’il n’y ait photo. On veut savoir ce qu’on a dans le pantalon, on veut savoir si on a des hommes matures, on va être servi dimanche.

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