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« Demaulition men »

Par Julien LOUIS
  • Les Héraultais ont misé sur les mauls et ce fut concluant : quatre des cinq essais ont été inscrits à la suite de groupés-pénétrants.Photo Fabrice Chort
    Les Héraultais ont misé sur les mauls et ce fut concluant : quatre des cinq essais ont été inscrits à la suite de groupés-pénétrants.Photo Fabrice Chort
Publié le Mis à jour
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(33-8) En décrochant son second succès bonifié, le MHR trouve son match référence sur le plan de la constance. Et s’empare aussi de la quatrième place du Top14. Le plan parfait, illustré par une démonstration de puissance des avants.

Ce succès marquant est né de la frustration d’hommes agacés et enfin déterminés à changer. "On avait gagné contre Gloucester, mais il y avait de la frustration dans l’équipe car on aurait dû faire beaucoup mieux. Et on s’est servi de ce sentiment pour construire la semaine. Depuis le début de la saison, nous n’avions pas trouvé ce match avec de la continuité dans l’agressivité et dans notre abnégation à ne rien lâcher." Louis Picamoles et ses coéquipiers l’ont trouvé face au Lou. Et c’est le capitaine qui a insufflé ce souffle de colère à son équipe. Toute la semaine, il a poussé ses troupes à se révolter. Une froide rébellion (12 pénalités, mais aucun carton pris face au Lou), menée par des avants déchaînés qui ont croqué samedi leurs homologues lyonnais à pleines dents. En dirigeant toute leur rage dans un secteur gagnant : les mauls. Derrière lesquels le MHR scorait plus du tiers de ses essais, déjà, par le passé.

Quatre essais consécutifs à des groupés pénétrants…

Un retour aux sources du combat. Bismarck du Plessis en sourit de plaisir : "Nous l’avions très bien travaillé cette semaine. Mais c’est facile après le match de dire que nous avons fait une bonne performance en touche et sur mauls. C’est simple une fois ou deux. Moi, je veux qu’on le garde sur la saison. Ce sera difficile. Lyon était, par exemple, vraiment fort avec les mauls depuis le début de saison…" Pourtant samedi, le Lou a pris une leçon sur groupé-pénétrant. Le capitaine poursuit : "On a su adapter notre stratégie et notre jeu en fonction de la météo et effectivement, nous voulions faire des bons ballons portés. Ça a toujours été une de nos forces à Montpellier et on voulait le montrer." Mission accomplie : quatre des cinq essais héraultais marqués samedi sont consécutifs à des mauls. Le MHR a donc inscrit vingt-huit points grâce à cette phase de jeu, si l’on ajoute les transformations de Paillaugue. Une recette gagnante dans un proche passé, remise au goût du jour face au Lou. Un plan à conserver pour engranger de la confiance ? "Je pense que nous avons plusieurs cordes à notre arc. On a de la puissance et nous l’avons fait parler ce soir (samedi, N.D.L.R.). Mais nous sommes aussi capables de jouer et de faire les deux." Mais pour négocier avec brio ce tournant mortel, les Cistes avaient besoin de revenir à un rugby de pression qu’ils maîtrisent.

… La défense lyonnaise piégée sur le «devant»

La stratégie ? L’idée était de maintenir au maximum les visiteurs dans leurs vingt-deux mètres grâce à un jeu au pied long (lire macro), pour les forcer à sortir le ballon de l’aire de jeu. Tout en les "agressant" dans les rucks et en défense (lire match), afin de récolter des pénalités. Et aller ensuite en touche, pour multiplier les "cocottes". Simple ? Certes mais respectée à la lettre. Et ça fait toute la différence ! Restez alors à conserver ses lancers en touches (onze sur douze) et désorganiser la défense adverse des mauls. Comment ? Le flanker Galletier explique : "On savait que Lyon défend très souvent le fond de touche et laissait le devant. Car ils aiment mettre beaucoup de pression sur les mauls quand on saute devant, avec tous leurs joueurs derrière nous. Il fallait donc très bien résister à leur premier impact pour rester debout et ne pas se faire pousser vers la touche ou écrouler."

Une partie d’échecs remportée par les Cistes. Le Lyonnais Julien Puricelli le reconnaît : "C’est une zone qu’on avait volontairement laissée, pour défendre d’une manière sur maul. Mais on n’a pas réussi à la mettre en place. À mon sens, on les prenait un peu trop haut et hors timing. On était en retard sur nos prises de position, sur une équipe qui nous rendait dix ou quinze kilos. Du coup, nous les avons souvent retrouvés dix mètres derrière, pour ne pas dire à l’essai." Inarrêtables ou presque, ces "Demaulition men" !

Duo de « ruckers fous »

Auteurs de prestations trois étoiles, le capitaine Louis Picamoles et le talonneur Bismarck du Plessis ont écœuré les Lyonnais dans les zones de rucks. Une des clés du succès. Après seulement un quart d’heure de jeu, les Cistes avaient déjà glané trois pénalités au sol grâce à ses deux leaders (deux pour Du Plessis). Avant que le capitaine ne récupère encore une munition au retour des vestiaires dans ce secteur. Les Cistes se sont également appuyés sur des montées défensives rapides et agressives pour oppresser les Lyonnais et récupérer des turnovers. À l’image de Galletier qui termina la rencontre meilleur plaqueur (12). Un jeu de « destruction » parfaitement orchestré qui a maintenu les visiteurs sous pression constante. Grâce aussi, à des sorties de camps propres et une charnière Bouthier-Paillaugue inspirée dans l’alternance. Camara fut suractif dans le combat au pré, Nadolo pesa de tout son poids en premier attaquant et Vincent livra encore une prestation très aboutie. Au Lou, hormis Ngatai et Mignot qui ont surnagé, le tandem Wisniewski-Couilloud a déjoué derrière un pack constamment chahuté. Là où Nakaitaci n’a lui fait que des mauvais choix. 

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