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Changements de costume pour les Toulousains

  • Yoann Huget et les trois-quarts toulousains ont une nouvelle fois offert un grand spectacle. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Yoann Huget et les trois-quarts toulousains ont une nouvelle fois offert un grand spectacle. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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(45-10) Relancés en Top 14 et désormais dans les hauteurs du classement, les Stadistes ont surtout prouvé ce dimanche qu’ils pouvaient compter sur de précieuses ressources, avec la montée en puissance de joueurs qui doivent être plus que des doublures à l’avenir.

C’est ce qui peut être affublé du fameux "tout bénéf’". Le Stade toulousain n’a pas rendu une copie parfaite, loin de là, et s’est parfois montré brouillon. N’empêche, grâce à sa victoire bonifiée et malgré une entame de saison poussive durant la fameuse période de doublons avec la Coupe du monde, il pointe aujourd’hui à la troisième place du classement, à égalité avec trois autres écuries, derrière les intouchables Lyon et Bordeaux-Bègles. Voilà pour la bonne opération comptable du week-end, pour une équipe toujours invaincue sur ses terres et qui attend de réaliser un coup à l’extérieur pour définitivement lancer son exercice domestique. Le champion de France en titre, lequel savait pertinemment qu’il partirait avec du retard à l’allumage, a donc changé de braquet et montré qu’il faudrait compter sur lui. Ce dont peu de monde ne doutait. Qui plus est depuis le retour aux affaires des internationaux et les deux victoires européennes.

« Régénérer l’effectif »

Justement, le staff avait laissé quelques participants au Mondial, ainsi que plusieurs cadres, au repos. Pour les premiers, cela répondait à la nécessité de leur accorder une dernière semaine de vacances obligatoires, dont ont profité Baille, Ntamack et Médard, ainsi que le Springbok Cheslin Kolbe. Guitoune et Huget solderont les comptes après les deux prochaines journées de Champions Cup. Mais, dès les minutes qui avaient suivi le succès contre le Connacht, le manager Ugo Mola avait pointé le besoin de faire souffler de nombreux hommes très sollicités ces récents mois : "Il est évident que des garçons ont déjà beaucoup donné et sont bien mâchés. À certains postes, nous sommes en danger. Il faut qu’on arrive à régénérer l’effectif." Avec le risque, qu’il redoutait publiquement, de connaître une mauvaise surprise face à Bayonne. Pourtant, l’encadrement est allé au bout de ses idées en laissant Faumuina, Tekori, Kaino et Elstadt en tribunes, et en plaçant Bezy sur le banc de touche. La bonne nouvelle, c’est que les habituels suppléants ont fait plus que remplir leur tâche ce dimanche. Le meilleur exemple ? Peut-être celui de Pierre Pagès.

Sortir du rôle d’impact player

En l’absence d’Antoine Dupont pour une durée encore indéterminée, ses entraîneurs attendaient de lui qu’il réponde présent alors que Bezy avait démarré les onze rendez-vous de la saison jusque-là. "Pierre a réussi une très belle entrée face au Connacht", s’était réjoui Mola. Devant Bayonne, Pagès a joué juste, a animé avec autorité et s’est même permis une initiative audacieuse et concluante sur le deuxième essai des siens. "Ça me sourit, note-t-il. Il faut gagner la confiance des coachs et ça vient de nous sur le terrain." D’autres avaient pour défi de sortir du simple rôle d’impact player pour endosser celui de titulaire à part entière. C’était le cas pour Selevasio Tolofua. La combinaison qui voit Kaino débuter avec le numéro 8 et lui prendre le relais fonctionne à merveille, tant l’international moins de 20 ans apporte sa percussion. La raison pour laquelle il n’a commencé que dix-sept de ses quarante-neuf rencontres disputées sous le maillot rouge et noir. Là, il fut un des meilleurs. À l’instar d’Alban Placines qui avait le même challenge à relever. "Il n’y a pas deux équipes ici, celles des internationaux puis celle des autres, rappelle Julien Marchand. Personne n’est irremplaçable et on l’a prouvé."

En première ligne, Dorian Aldegheri, revenu récemment de sa grave blessure à un genou, est resté près d’une heure sur la pelouse et s’est imposé comme une alternative crédible à Faumuina à droite de la mêlée, quand, derrière, Matthis Lebel a encore marqué des points sur un triangle d’attaque pourtant ultra-concurrentiel. "On compte sur tout le monde", clame l’entraîneur de la défense Laurent Thuéry. Alors que la saison va être plus longue et parsemée d’embûches que jamais pour un Stade toulousain ambitieux sur les deux tableaux et qui devra affronter le douloureux épisode du Tournoi des 6 Nations, il a cette fois engrangé bien plus de cinq points.

Le bonus, seul mini-suspense

Il faut bien le reconnaître : déjà que le suspense était maigre à la demi-heure de jeu quand le Stade toulousain, pourtant maladroit par moments, menait 17- 0 grâce aux essais de Guitoune (18e ) et Lebel (23e ), il fut carrément inexistant lorsque Luamanu a reçu le premier carton rouge de ce dimanche (33e ). Dommage pour les Bayonnais qui avaient réussi une entame intéressante et se sont montrés courageux durant l’ensemble de la rencontre. Mais c’était clairement insuffisant pour résister à un champion de France, certes remanié, lequel avait toutefois fière allure. Et, assez rapidement, la question fut de savoir à quel instant les coéquipiers du capitaine Julien Marchand allaient finir par s’assurer le bonus offensif. Ils l’avaient en poche après l’essai de Castets (47e ), mais la réalisation de Luc (51e ), sûrement le meilleur joueur basque, est venue les en priver. Ce n’était que partie remise, avec cette fois Galan qui franchissait à son tour la ligne d’en-but. Et, après la deuxième expulsion du jour de Taofifenua (64e ), le dernier quart d’heure s’annonçait terrible pour les hommes de Yannick Bru. Il le fut en un sens, même si cela aurait pu être pire avec davantage de justesse côté stadiste. Un essai de Tafili (69e ), puis un autre de pénalité (80e ) et les Rouge et Noir l’emportaient logiquement 45-10.

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