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Le Racing 92 se tire ne balle dans le pied

Par Arnaud Beurdeley arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr
  • Top 14 - Teddy IRIBAREN et Juan IMHOFF (Racing 92).
    Top 14 - Teddy IRIBAREN et Juan IMHOFF (Racing 92). Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Malgré une prestation séduisante, les Racingmen se sont inclinés en raison d’un déficit de gestion et d’un jeu au pied défaillant.

Trois défaites à domicile et un match nul en seulement dix journées, ça la fiche mal. Surtout pour un candidat officiel au Brennus. C’est aujourd’hui la situation du Racing 92. Paradoxalement, le club francilien, encore battu sur sa pelouse synthétique si propice au jeu de mouvement, a offert avec l’Union Bordeaux-Bègles un très joli spectacle. Huit essais, quatre de part et d’autre, du rythme et de l’intensité, des gestes de classes mondiales, c’étaient les fêtes de fin d’année avant l’heure à la Paris-La Défense Arena. Seulement, à l’heure des comptes, les hommes de Laurent Travers sont dans le rouge. "Pour les deux premières places, c’est mort, a lâché le manager ciel et blanc à la fin de la rencontre. Le plus important sera d’être dans les six. Mais pour le moment, on n’y est pas."

Certes, les joueurs de Laurent Travers sont tombés sur une équipe bordelaise de qualité et de caractère, ne refusant jamais le jeu. Au contraire. Seulement, ce Racing-là, profitant de quelques erreurs adverses et de l’état de grâce de Virimi Vakatawa, aurait pu largement gagner cette rencontre. Après l’essai de son jeune talonneur Teddy Baubigny (48e) – le premier de sa carrière professionnel – la formation des Hauts-de-Seine avait dix points d’avance. Sans doute aurait-il été pertinent alors de chercher à ralentir le rythme, à poser davantage le jeu. Las, les Racingmen n’ont pas su gérer cette confortable avance, la faute à une charnière Iribaren-Russell dont on connaît l’appétence pour le jeu de mouvement. Peut-être ces deux-là se sont-ils laissés griser par le rythme endiablé de la rencontre. Le capitaine Henry Chavancy au repos, personne n’a eu l’idée de faire passer le message de ralentir un peu la cadence. "C’est vrai que ce sont des matchs plaisant à jouer, a avoué le troisième ligne Baptiste Chouzenoux. C’est difficile de le dire à chaud, mais peut-être qu’on a mal géré le match."

Du pied pas maîtrisé

Par-delà la mauvaise gestion stratégique, le jeu au pied est également à stigmatiser. Sept points laissés en route facilement face aux perches par Teddy Iribaren, c’est trop. Beaucoup trop dans une rencontre aussi serrée. Et que dire des approximations dans le jeu au pied courant ? Finn Russell a beau être le plus bel attaquant du Top 14, il n’en demeure pas moins que ses coups de pompes déraillent parfois. À l’image de celui de la 55e, censé offrir une confortable pénaltouche qui n’a jamais trouvé sa cible et offert un énième ballon de relance aux Bordelais. L’arrière Brice Dulin y est aussi allé de ses trois coups de pied dans le fond de terrain sans que les situations de jeu ne s’y prêtent. Des ballons rendus trop facilement. "Sur les gestes les plus simples, nous avons été défaillants, a pesté Travers. Et paradoxalement, sur ce qui était plus compliqué, nous avons été performants. C’est d’autant plus rageant et frustrant."

Mais le pompon, c’est Teddy Thomas qui l’a décroché. Le jeu au pied, on savait que ce n’était pas son truc. Doux euphémisme. Déjà en quart de finale de la Champions Cup contre le Stade toulousain, bien mal lui avait pris de vouloir l’utiliser. Résultat, il avait offert un essai à Cheslin Kolbe. Samedi soir, c’est lui qui a délivré le ballon de la victoire aux Bordelais. Ce ballon de récupération glané dans les 22 mètres était précieux pour les Racingmen, Thomas n’a pas vraiment su quoi en faire. Ou comment expliquer autrement ce dégagement totalement raté, retombant malencontreusement dans les bras de Santiago Cordero, seul joueur de l’UBB replacé en fond de terrain. À tout dire, lui mettre le ballon dans les bras était sans doute plus difficile que de le déposer dans n’importe quelle autre partie du terrain… La faute à "pas de chance" assurent certains. Le manque de "jugeote" accusent les autres. Toujours est-il qu’entre la classe de Cordero et la finition de Semi Radradra, cet ultime coup de pied a fini par achever le Racing 92.

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