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Agen - Bordeaux : un Jeu de massacre

  • Jean-Baptiste Dubié est entré en fin de match pour participer au festin bordelais. L’UBB est plus que jamais candidate à la qualification. Photo La Dépêche du Midi - Jean-Michel Mazet
    Jean-Baptiste Dubié est entré en fin de match pour participer au festin bordelais. L’UBB est plus que jamais candidate à la qualification. Photo La Dépêche du Midi - Jean-Michel Mazet La Dépêche du Midi - Jean-Michl Mazet
Publié le Mis à jour
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Le score se passe de commentaires. Avec professionnalisme, l’UBB a fait un pas vers la qualification. Le SUALG a lui sombré comme on ne le croyait pas capable de sombrer, même dans ce contexte.

Les travées désertes d’Armandie ne résonnaient que des encouragements du petit kop des supporteurs girondins. Cette soirée fantomatique et lugubre a forcément posé la question de l’inanité de cette deuxième Coupe d’Europe, au moins dans sa phase de poule. Les Girondins étaient venus clairement forger leur qualification, avec peu de "réservistes" sur la feuille de match ; les Agenais, ce n’est pas un secret, pensent surtout au maintien en Top 14. Ils avaient laissé trop de cadres au repos, alignaient un pilier qui s’essayait talon (Fernandez Corréa) et avaient garni leur banc avec de purs espoirs. L’inéluctable déséquilibre se dessina très vite mais sincèrement, on ne pensait pas qu’il atteindrait de telles proportions, jusqu’à infliger au SUALG la plus lourde défaite de son histoire à domicile (onze essais contre zéro). Un affront pour un club huit fois champion, ce qui motiva la sortie claire nette et précise de Christophe Laussucq : "Je ressens du dégoût et de la honte. Il y avait quand même quatorze professionnels sur le terrain au coup d’envoi, avec des jeunes sur le banc c’est vrai. Mais avec les pros, nous avons été tout de suite ridicules et inexistants." Difficile de lui donner tort, les Agenais étaient déjà menés 40 à 3 à la pause. L’apport des tendres Ricart, Conducher, Chabeaudie, Yahi et Pouzoulic n’a donc pas vraiment aggravé la situation...

UBB, une machine de guerre

Avouons-le, on a eu hâte que le match se termine pour les supporteurs lot-et-garonnais qui ne méritaient pas ce supplice. Christophe Laussucq nous a confronté dans nos pensées : "J’ai honte par rapport aux gens qui sont venus nous voir. Quelle que soit la compétition, quelle que soit l’équipe qui est en face, nous n’avons pas le droit de faire ça. Dans une carrière, on n’est pas toujours très bons, je parle aussi pour moi, mais il y a quand même un minimum à faire. Depuis que je suis entraîneur, je n’ai jamais subi une défaite aussi lourde. Il n’y avait rien ce soir, pas un plaquage, pas une mêlée, pas une touche, pas une attaque de la ligne." Puis le coach lâcha cette phrase terrible et bien sentie : "Si les Bordelais avaient affronté n’importe quelle équipe de Pro D2, je suis persuadé que le score n’aurait pas été aussi sévère." Essayons de rationaliser tout ça, sans doute que les Agenais, conscients que le Challenge n’est pas leur priorité, n’ont pas su proposer l’agressivité qu’ils auraient mise en championnat. On ne voit pas d’autre explication… sinon le professionnalisme impeccable des Bordelais.

Cette déconfiture historique souligne aussi à quel point l’UBB est devenue une vraie machine de guerre, portée par l’euphorie de Matthieu Jalibert, léger comme un colibri, inspiré comme un impressionniste mais on ne réduira pas la performance des Girondins à la production de leur demi d’ouverture. Le pack d’avants, par exemple, a immédiatement dévoré son pauvre vis-à-vis avec un essai de Paiva sur le premier déboulé. Le numéro 8 Marco Tauleigne l’a bien souligné, tout en sobriété et en lucidité : "Nous n’avons pas changé nos habitudes… La préparation avait été la même que pour le Top 14, sans aucune légèreté. Et finalement, nous avons pris du plaisir sur deux ou trois trucs que nous avions prévu de faire mais pas sur les ballons portés. Cela fera partie des choses à revoir. En revanche, si vous demandez ce qui a bien fonctionné, je vous répondrais la touche, sur nos lancers, tout s’est si bien enclenché."

De ce match des Bordelais, nous restera aussi le souvenir de l’apparition d’un nouveau colosse, Ian Kitwanga, un jeune Congolais aux mensurations d’armoire normande qui était devenu depuis quelques semaines l’attraction des habitués de l’entraînement de Musard. "Oui, il a été content de faire ses premiers pas dans le groupe pro, il est polyvalent, il peut jouer 8, deuxième ligne et flanker et il a eu droit à sa petite coupe de cheveux pour fêter ça."

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