Daret : « Devenir froid et précis »

Par Baptiste Barbat
  • Rugby à 7 France
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Publié le Mis à jour
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Ce week-end, à Dubaï, l'équipe de France de rugby à 7 a obtenu une bonne mais frustrante 6e place. Son entraineur Jérôme Daret revient sur la performance de son groupe, la saison à venir. Il donne également son avis sur le nouveau format de la compétition qui pourrait changer la hierarchie de cette discipline. 

Midi Olympique : Quel est votre ressentit après cette première étape des Sevens Series à Dubaï ?

Jérome Daret : Mon sentiment est partagé. Il y a pas mal de frustration mais aussi des satisfactions. Mais ce qui ressort, c'est qu'il faut prendre des décisions plus justes dans les moments clés.

Vous parlez évidemment des derniers instants du quart de finale contre l'Angleterre ?

J.D. Oui mais pas que. Ce match il faut qu'il nous serve. Nous avons tous les indicateurs au vert, mais il faut tuer ces rencontres. En face, ils ont de l’expérience mais on peut les battre. On le fait à Moscou, ils nous battent à Colomiers. On était revanchard mais il faut franchir ce cap. Au moment ou on doit cadenasser cette rencontre, on se fait contrer. Mais on a les armes.

Sur le quart de finale, l'Angleterre ne touche quasiment pas la balle...

J.D. On les domine mais le moindre détail coûte cher. On veut se frotter au top 6. Quand on y est, on se rend compte qu'on doit encore apprendre. On a du travail.

Éternel débat, vous obtenez une pénalité en fin de rencontre. Fallait-il la tenter ?

J.D. Bien sûr qu'elle se tente ! Mais le buteur doit la sentir, elle n'est pas si évidente. Elle est au-delà des 22 mètres, décalée. On est dans le money-time, avec la fatigue et l'intensité, la communication n'est pas bien passée. Mais une possession à cet endroit-là et à ce moment-là, c'est aussi une opportunité de scorer...

Une autre rencontre de haut niveau vous opposait aux Fidji en phase de poule. Une équipe qui devait s'imposer largement pour se qualifier. Comment avez-vous abordé cette rencontre ?

J.D. C'est la meilleure équipe du monde. Mais quand on rentre sur le terrain, on a à cœur de les battre. On sait comment les jouer. Mais de la même manière, le match se joue sur quelques moments, quelques situations de jeu qu'on doit contrôler. Ce jour-là, on doit pouvoir gagner. On n'est pas encore totalement libéré sur les moments ou on les bouscule vraiment. Par manque d'expérience, on n'est pas assez tueur-gagneur, il faut avoir ce déclic. Si on prive les Fidjiens de ballon, on est capable de les battre. On a les clés, mais il faut faire un match plein. Les Argentins les ont fait déjouer et ont gagné grâce à un match plein.

Manquez-vous de lucidité ?

J.D. Ce n'est pas vraiment ça, c'est plus de la gestion de l’émotion. Il faut être froid, précis, dans les moments clés.

Si ce format est viable et durable, il a vocation a bousculer la hiérarchie mondiale

Que pensez-vous des nouveaux formats des tournois ?

J.D. C'est très particulier. Ça donne une importance capitale aux matchs de poules. Ce sont déjà des rencontres de phase finale. Il est inconcevable de lâcher une rencontre, ça met une pression énorme, même sur le coaching, qui nous impose d'être très pragmatique, très efficient. En une minute on peut prendre deux essais au rugby à 7. Il ne faut pas se tromper. Ce qui est très perturbant, c'est qu'une fois que tu perds en quart de finale, tu ne disputes plus de match. C'est assez particulier. Si ce format est viable et durable, il a vocation a bousculer la hiérarchie mondiale. Les équipes qui ont joué 6 rencontres ce week-end à Dubaï, risquent d'être fortement affaiblies le week-end prochain au Cap si elles n'ont pas de rotation d'effectif. Cela va ouvrir des brèches comme nous par exemple, qui avons éliminé les Fidjiens. Le niveau est de plus en plus élevé et ce format peut bousculer la hiérarchie en place. Est-ce pérenne, est-ce viable ? Je ne sais pas, mais ça peut-être une très bonne opportunité pour nous.

La gestion des physiques est complètement changée ?

J.D. Nous découvrons en direct. Tout le monde se regarde, s'observe. Comme c'est une année particulière puisqu'elle est olympique, tout le monde cherche la bonne rotation pour être performant toute l'année mais surtout lors du dernier TQO et aux J.O. eux-mêmes.

En parlant des Jeux Olympiques, votre adversaire principale du TQO sera les Samoans. Ce week-end ils ont marqué les esprits en accédant aux demi-finales...

J.D. On connaît très bien les Samoa, on sait les manœuvrer. Ils sont redoutables, mais certaines équipes ne leur conviennent pas. On va essayer d'en faire partie. Mais avant toutes choses, à ce jeu, il vaut mieux être sur de ses forces plutôt que d'essayer de profiter des faiblesses de l'adversaire.

Le week-end prochain au Cap, vous composerez avec une poule plus abordable ?

J.D. L'Espagne reste une équipe redoutable et l’Écosse dispose de plusieurs joueurs confirmés. Ensuite, nous avons un adversaire très sympa à jouer : l'Angleterre. Cette rencontre, c'est plus qu'une revanche, c'est une étape importante à franchir.

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