Courteix : « On peut regarder tout le monde dans les yeux »

Par Baptiste Barbat
  • David Courteix (entraîneur de l'équipe de France de rugby à 7)
    David Courteix (entraîneur de l'équipe de France de rugby à 7) Nolwenn Le Gouic / Icon Sport - Nolwenn Le Gouic / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L’entraîneur de l'équipe de France féminine de rugby à 7 David Courteix est revenu sur le bon début de saison de son équipe malgré des difficultés a remporter les matchs capitaux. 

Quel est à froid votre ressenti concernant ce week-end ?

On sort de deux très bons week-ends. Je sais qu’on ne retient que le résultat sec, mais on vient d’effectuer deux compétitions très denses avec beaucoup de consistance sur le terrain. L’équipe a montré beaucoup d’habileté et de contrôle dans les moments difficiles. Honnêtement, on voit dans ce groupe des choses qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, voire que je n’avais jamais vu.

À quoi pensez-vous ?

Certaines attitudes, de la maturité. Il nous faut de la constance maintenant à ce niveau-là. Il faut que ce qu’on a vu lors de ces deux derniers week-ends rayonne sur les autres membres du groupe qui n’étaient pas là.

Depuis le début de saison, vous réalisez d’excellentes phases de poule, vous faites tomber toutes les meilleures nations mondiales mais en phase finale vous échouez systématiquement contre ces nations-là. Comment l’expliquez-vous ?

On s’est fixé comme objectif de s’investir pleinement dans les phases de poules pour sortir premier. Pour le moment, on fait un 100%. On échoue contre le Canada à Dubaï, on a les cartes en mains, mais elles sont plus réalistes. Elles nous battent une nouvelle fois ce week-end pour la troisième place, mais je crois que les choses ont changé. Ce match, on l’a vraiment joué, on l’a dominé, malgré un début de match chaotique. Ces nations sont pour le moment devant nous, ce n’est pas un hasard. Elles ont une confiance qui n’est pas la nôtre, mais c’est en train de venir. Le fait d’avoir gagné durant des années contre nous les aide. On est en train de passer le cap psychologiquement. On peut les regarder tout le monde dans les yeux et les résultats vont finir par arriver.

Quels sont les signaux positifs qui vous indiquent que vous allez franchir ce cap ?

Pendant les 15 derniers jours, les joueuses avaient conscience qu’on pouvait gagner de grands matchs. Sans réaliser un exploit, ou en surjouant, juste en étant à notre niveau. En restant collectif dans les moments difficiles. Ce cap essentiel, nous l’avons franchi durant cette tournée.

Ce week-end, on a senti vos filles très fatiguées à la fin du tournoi...

Oui, oui, les matchs sont très intenses, le nouveau format met une grosse pression sur les matchs de poule. Tous les matchs ont saveurs de phase finale, tous se jouent pied au plancher dès le premier jour. Je confirme que malgré une grosse charge d’entraînement, les filles terminent les tournois fatiguées, mais comme nos adversaires. Sans compter un gros déplacement en avion... Il faut être conscient qu’on a à faire à de sacrées athlètes qui font des performances hors du commun.

Avoir un effectif dense est un objectif pour éviter cela ?

Oui c’est un objectif, nous avons des filles talentueuses qui disputent peu de minutes de jeu. Pour l’instant, elles engrangent de l’expérience mais l’objectif à terme, c’est que tout le monde réalise des performances régulières et que tout le monde se connaissent sur le terrain. Cela prend des années à mettre en place.

Plus des détails mais des faits de jeu

Jérôme Daret (entraîneur de l’équipe masculine) pense que les nouveaux formats vont révolutionner la hiérarchie mondiale. Quand est-il du circuit féminin ?

C’est un peu le contraire pour les filles, car les meilleures nations mondiales, sont celles qui ont les effectifs les plus fournis et à l’inverse, les nations derrière nous, ont de très belles équipes dans un circuit de plus en plus homogène, mais sans profondeur de banc. Pour l’instant le nouveau format va creuser l’écart entre les meilleures nations et les émergentes, qui vont subir ce format. J’espère me tromper car ce sport a besoin de toutes ces nations.

Où en êtes-vous dans votre démarche de progression pour intégrer les toutes meilleures nations mondiales ?

Je suis un éternel optimiste et je pense qu’aujourd’hui il y a 5 nations qui se détachent dont on fait partie. Sauf qu’on a plutôt tendance à être la cinquième de ces nations. Encore une fois, on est au niveau, maintenant, il nous faut de la constance. Les choses sont en train de changer et ça se sent.

Remporter un tournoi cette saison c’est utopique ?

Non c’est vraiment faisable. Ces deux dernières semaines on était des prétendants crédibles. Maintenant il faut le faire, ça passe de plus en plus près. Ce week-end, la demi et la petite finale ne se jouent par sur des détails mais sur des faits de jeu. Mais plus on maîtrisera et plus cette part d’incertitude ou de chance basculera du bon côté.

Quelle est votre marge de progression ?

Je crois beaucoup en cette équipe, je pense qu’elle finira par gagner. On en est tout proche. Elle a mis du temps, mais elle en avait sûrement besoin pour mûrir. C’est une équipe qui a son rythme a toujours progressé.

De quoi seront faites les 5 prochaines semaines sans compétition ?

Elles vont être studieuses. C’est une trêve des confiseurs sans confiseries. On reprend la préparation le 1er janvier. Les filles ont l’habitude de s’entraîner seules, on les accompagne mais elles travaillent beaucoup en autonomie. On ne va pas chômer d’ici le tournoi d’Hamilton, le 25 et 26 janvier prochain. 

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