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Laidlaw : « Mayol, c’est un challenge à part »

  • Greig Laidlaw (Clermont) contre Montpellier
    Greig Laidlaw (Clermont) contre Montpellier Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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En fin de contrat, le capitaine de l’Écosse, Greig Laidlaw, ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir. En attendant, il compte bien revivre une finale de Top 14, comme l’an dernier. Et cette fois la gagner.

Comment évaluez-vous le début de saison de votre équipe ?

Pour le moment, nous avons été un peu décrochés du wagon de tête. Lyon et Bordeaux-Bègles ont fait un début de saison très solide et ils ont pris de l’avance. De notre côté, nous aurons besoin de quelques victoires significatives pour recoller aux deux premières places mais je ne m’affole pas. Le chemin est long, dans ce championnat.

Que manque-t-il pour décrocher, enfin, ces "victoires significatives" ?

Nous devons nous inspirer de nos deux derniers matchs, en Champions Cup. Nous avons clairement élevé le niveau de notre rugby sur ces échéances européennes.

Ces deux matchs ont donné l’impression qu’après un début de saison en demi-teinte, perturbé par les absences des Mondialistes, Clermont était de retour…

Oui, c’est vrai. C’est assez habituel ici, à Clermont. L’arrivée de la Coupe d’Europe est souvent le moment où l’équipe monte en puissance. C’est peut-être un peu plus vrai encore cette année, avec notre retour dans cette compétition. Nous n’avons pas disputé la Champions Cup l’an dernier, cela a généré de l’attente et une certaine frustration. Nous étions impatients de retrouver cette compétition, et je crois que cela s’est vu. À nous, désormais, d’entretenir cette dynamique en exportant ce niveau de jeu sur les pelouses du Top 14.

Mayol, n’est-ce pas le meilleur endroit pour se tester en Top 14 ?

Se déplacer à Toulon, c’est toujours un challenge assez complet. Il y a le niveau de l’adversaire mais aussi l’ambiance particulière dans ce stade. Mayol, c’est un challenge à part. Mais je crois qu’en puisant dans la confiance emmagasinée sur ces week-ends européens, nous pouvons nous déplacer avec de l’ambition.

La défaite en finale du Top 14, l’an dernier, pèse-t-elle encore sur les esprits clermontois ?

Je ne sais pas si elle pèse mais elle est là, dans un coin. Il y a la déception de la défaite mais, plus encore, c’est la déception liée à notre prestation qui persiste. Ce jour-là, nous avons failli, tout simplement.

Faut-il tourner la page ?

Je ne réfléchis pas comme ça. Cette défaite existe, nous ne pouvons pas la supprimer tout bonnement de nos mémoires. En sport, vous devez vous servir de vos frustrations. Cet échec en finale doit être un fil rouge émotionnel de notre saison. Il doit nourrir notre envie d’y revenir et, cette fois, de gagner.

Vous avez aussi vécu une Coupe du monde ratée, avec l’Écosse éliminée dès les phases de poule. Est-ce lourd ?

Il faut surtout analyser les raisons de cet échec. Nous ne sommes pas bien rentrés dans la compétition. Notre premier match face à l’Irlande était décisif et au-delà du résultat, nous nous sommes ratés dans le contenu. Il y a eu une grande déception liée à notre performance que nous avons eu du mal à digérer. Vous avez pu le voir sur le dernier match, face au Japon. Notre entame est bonne mais ensuite, on doute trop vite. Défensivement, nous ne sommes pas efficaces.

Je crois être encore capable de jouer à un bon niveau, pour un grand club [...] J’ai envie de rester, le club le sait. Je suis désormais en position d’attente

Le Japon n’était-il pas, tout simplement, meilleur que l’Écosse ?

Le Japon a joué un grand match et une grande Coupe du monde, je ne leur enlève rien. Félicitations à eux. Mais il faut aussi reconnaître que l’Écosse n’a simplement pas été à son meilleur niveau. L’un n’empêche pas l’autre.

À 34 ans, allez-vous poursuivre votre carrière internationale ?

Je n’ai pas encore pris ma décision. Cela ne devrait pas tarder mais il faut d’abord que j’en parle avec les entraîneurs.

L’envie est-elle toujours présente ?

Toute ma vie, j’aurais envie de porter ce maillot de l’Écosse. Il faut aussi que j’écoute mon corps et, sur ce point, je me trouve plutôt en bonne forme. Malgré les années, j’ai réussi à garder une certaine fraîcheur. Je ne suis pas sûr d’en avoir encore fini. (il sourit)

Vous étiez également capitaine de cette sélection. Est-ce l’heure de passer la main ?

Je ne pense pas que ce soit au joueur de décider de cela. Être capitaine de sa sélection nationale, c’est un honneur immense et qui ne se refuse pas. Mais la décision appartient aux entraîneurs.

Vous êtes également en fin de contrat à Clermont, en juin. Il y a deux mois, vous disiez espérer prolonger. Alors ?

Il n’y a encore rien d’acté. Ce sera surtout au club de prendre sa décision. De mon côté, je ne peux faire que deux choses : réaffirmer que je suis bien ici, que j’ai envie de rester ; et être bon sur le terrain. Je crois être encore capable de jouer à un bon niveau, pour un grand club. Je vais bien physiquement, je me sens bien dans cette équipe, sur le terrain.

Avez-vous un échange direct avec le club ?

Oui, il y a eu quelques discussions. Chacun a pu exprimer ses positions. Il faudra qu’une décision soit prise et en attendant, je ne me "vends" nulle part. J’attends d’en savoir plus ici, à Clermont.

Les envies de départ de Morgan Parra sont publiques. Vos avenirs sont-ils liés ?

Oui, le club a confirmé un possible départ de Morgan. Cela ne me concerne pas directement, c’est plutôt au club de traiter ce dossier et d’envisager son effectif pour la saison prochaine. De mon côté, j’ai envie de rester, le club le sait. Je suis désormais en position d’attente. Mais je ne pourrai pas attendre éternellement.

Un vieux débat survit en France, sur le Top 14 qui ne préparerait pas correctement les joueurs au niveau international. Qu’en pensez-vous, avec votre regard d’étranger ?

Difficile pour moi de répondre alors que je ne suis pas directement impliqué avec la sélection française. Ce que j’en vois, c’est que les joueurs ne bénéficient pas de beaucoup de temps de repos. Cela a forcément un impact. Pour bien préparer un Tournoi des 6 Nations, par exemple, il vous faut du temps de travail. Il vous faut surtout des joueurs à 100 % physiquement, en pleine forme. Je ne sais pas si le Top 14 permet cette fraîcheur. Ce championnat est excitant, passionnant mais il est long. Aucun match n’est facile. J’imagine que cela a forcément un impact sur la sélection.

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