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Le nouveau jardin d’Eben

Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI
  • Eben Etzebeth a plané sur les débats dimanche soir notamment en touche.
    Eben Etzebeth a plané sur les débats dimanche soir notamment en touche. Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le Mis à jour
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Large vainqueur de Clermont, le RCT valide son bon début de saison. Bien aidés par un Eben Etzebeth dans tous les bons coups, les Varois s’emparent du bonus offensif.

De 2010 à -bientôt- 2020, Toulon aura marqué le rugby hexagonal de son empreinte. Des "déclas", des recrues superstars et surtout des trophées (trois titres continentaux et un Brennus). Comprenez bien que personne, sur la rade, ne voulait manquer la dernière de la décennie à la "piaule". Si on ajoute que cette réception de Clermont se muait en "jubilé officieux" de Mourad Boudjellal, qui avait annoncé, dans nos colonnes début décembre vouloir "fêter son départ le 22 décembre", et tout semblait réuni pour offrir du spectacle aux quelque 17 787 courageux qui avaient bravé le froid pour venir fêter leur RCT. D’autant que sur le plan sportif, cette rencontre s’avérait précieuse : les Toulonnais -invaincus depuis plus de deux mois- ayant à cœur de prouver qu’après avoir malmené des adversaires moins clinquants ces dernières semaines, ils étaient également capables de tenir la dragée haute à un prétendant direct au Brennus. "On est sur une dynamique qui est intéressante, confirmait Patrice Collazo. À nous de valider tout ce qui est fait depuis maintenant de nombreuses semaines." Alors s’il est coutume de dire que le match parfait n’existe pas, Toulon peut au moins se targuer d’avoir réalisé sa performance référence en ce début de saison. Une nouvelle fois aidé par un Louis Carbonel extrêmement inspiré, une mêlée ultra-dominatrice et un Jean-Baptiste Gros qui mettait au supplice Rabah Slimani, chaque lancement de jeu semblait pouvoir faire mouche. Mieux, la défense agressive des Varois n’offrait aucune solution à des Clermontois complètement dépassés. Il ne faudra ainsi pas plus de quatre minutes à Eben Etzebeth, l’ultime recrue étoilée de l’ère Boudjellal, pour intercepter une passe de Lopez et inscrire son premier essai en Rouge et Noir.

Jouer avec Eben, forcément, ça nous booste

De quoi finir de se faire adopter par le public toulonnais ? Certainement, mais pas de quoi, en revanche, rassasier l’appétit d’ogre de celui que les Anglophones du RCT s’amusent déjà à surnommer "Etze-Beast". Dans tous les bons coups, le champion du monde -qui disputait sa première rencontre de Top 14 (!)- volait deux lancers auvergnats près de sa ligne, mais était également lifté et se montrait habile sur les deux touches qui emmenaient les essais de Beka Gigashvili (25e) et Raphaël Lakafia (39e). S’il ne fut bien évidemment pas le seul Toulonnais à émerveiller Mayol dimanche soir, Etzebeth a en tout cas montré que de par ses attitudes, il pouvait sublimer un RCT déjà euphorique ces dernières semaines. "Jouer avec Eben, forcément, ça nous booste. On a tous envie de lui montrer qu’on est capables à ses côtés", souriait Emerick Setiano, au moment d’évoquer son coéquipier. Pour clôturer le festival, le géant sud africain (2,03 mètres, 122 kg et un tour de bras de 49 centimètres) échangeait même quelques amabilités avec Paul Jedrasiak, comme pour rappeler que s’il pouvait être funambule, il n’en demeurait pas moins un joueur à fort caractère.

Alors, même s’il ne cesse de répéter à qui veut bien l’entendre qu’il n’est en rien le nouveau Bakkies Botha, légende parmi les légendes sur la rade, chacun conviendra qu’il pourrait en devenir sa copie 2.0. Et sa sortie à la 69e, restera sans nul doute comme l’une des plus belles ovations de Mayol des trois dernières saisons. Désormais, c’est du côté d’Ernest-Wallon que les Toulonnais clôtureront l’année 2019, qui aura tantôt été la plus mauvaise des années Boudjellal, et tantôt celle du réveil varois. La meilleure preuve ? S’ils continuent leur bonne série (désormais 8 matchs sans défaite), les joueurs d’un Patrice Collazo dont le message passe de plus en plus au sein du vestiaire, pourraient égaler la série de 9 matchs sans revers du RCT de Bernard Laporte, de mars à juin 2014, année du… doublé ! Et si bien sûr chaque saison n’est pas comparable, et que personne ne veut céder à l’euphorie à Toulon, ce groupe confirme son retour au premier plan. Et peut partir, sans cogiter, sur des fêtes de Noël ô combien méritées.

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