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Dulin : « C’est impensable, inconcevable… »

Par Rugbyrama
  • BRICE DULIN - Arrière du Racing.
    BRICE DULIN - Arrière du Racing. Icon Sport
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Face à Montpellier (29-25), il a probablement signé l'un de ses meilleurs matchs cette saison. Après la rencontre, il a aussi pris le temps de revenir, pour nous, sur des dernières semaines douloureuses et l'ayant vu perdre un ami très proche, Ibrahim Diarra...
 

Après la rencontre, votre entraîneur Laurent Travers parlait d’une « victoire laborieuse ». Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

Sur les dernières semaines, voire les derniers mois, nous avions beaucoup de mal à gagner ces matchs là. En clair, on paniquait un peu sur les ultimes minutes… Contre Montpellier, nous avons eu du déchet, rendu des ballons et manqué des plaquages. Mais nous avons surtout su gérer la fin de match. C’était primordial.

Avant ce match, lorsque la minute de silence en hommage à Ibrahim Diarra a été sifflée, vous étiez au bord des larmes. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Ibou était un ami très proche. J’avais passé deux années exceptionnelles à Castres (2012-2014) grâce à lui, au début de ma carrière. (il coupe) Je n’ai pas de mots. C’est très dur. Je crois que je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui lui est arrivé, en fait…

Ibrahim Diarra était hospitalisé au centre Pompidou. Aviez-vous été le voir, là-bas ?

Oui. Il n’était pas loin du centre d’entraînement du Plessis-Robinson. J’avais été mis au courant de ses soucis cardiaques il y a quelque temps déjà. Au départ, ce n’était pas forcément très grave. Puis tout s’est enchaîné très vite. J’ai essayé de le soutenir jusqu’au bout, d’être présent au maximum. Mais j’étais impuissant. (il s’arrête) C’est impensable, inconcevable que tout ait pu aller si vite…

Que vous restera-t-il d’Ibrahim Diarra dans quelques années ?

Ibou, c’était un million d’histoires, un surnom pour chaque mec du vestiaire, une façon de saluer qui lui était propre, ce sourire immense qui a marqué tout le monde… À mon arrivée à Castres, il m’avait pris sous son aile avec Joe Tekori et Antonie Claassen. Pfff, j’en ai fait des vadrouilles avec lui, après les matchs… Après ça, on avait beau ne pas se voir pendant des mois, je lui tombais toujours dans les bras de la même façon à nos retrouvailles. C’était un grand frère, quelqu’un de pur, de profondément bon… Ibou, il ne laissait personne indifférent. Cet homme, vous étiez obligé de l’aimer. Ces dernières semaines, les mecs avec qui il avait joué au CO ont d’ailleurs tous traversé la France pour se relayer à son chevet : Rémi Talès, Thomas Sanchou, Rémi Lamerat, Brice Mach, Pilua Faasalele… Il y a même Marcel Garvey et Max Evans qui ont traversé la Manche pour venir le voir une dernière fois, à l’hôpital.

Était-il encore conscient, les derniers temps ?

Après le deuxième AVC, tout a été beaucoup plus compliqué. Nous étions tous dépendants de ce que les médecins disaient. C’était dur. À des moments, c’était même insupportable. Tu perds un pote, quoi…

Revenons au terrain. Comment vous sentezvous à titre personnel depuis le début de la saison ?

Depuis fin septembre, je retrouve mes sensations sur le terrain. Franchement, il y a très longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien, sportivement parlant. Je reprends du plaisir. Je retrouve mon jeu.

Pourquoi dites-vous ça ? L’aviez-vous perdu ?

Mes douleurs au genou étaient persistantes, constantes, très gênantes. Elles m’empêchaient de prendre de la vitesse, de monter en puissance… Elles ont aujourd’hui disparu et mon jeu s’en ressent. Il y a plus de prises d’initiatives, moins de questionnements.

Que vous êtes-vous dit pendant la Coupe du monde, quand d’autres que vous occupiez le poste d’arrière en équipe de France ?

(il soupire) Ce sont juste des opportunités de carrière, je l’ai toujours dit. Il faut être bon au bon moment. Mon opération du genou (printemps 2018, rupture d’un ligament du genou, N.D.L.R.) m’a beaucoup freiné dans ma carrière. J’ai mis plus d’un an avant de revenir à mon niveau. J’ai raté le wagon du Mondial, c’est sûr. Mais rien n’est terminé. Aujourd’hui, je reprends la route, étape par étape. Le plus important, c’est que je me régale.

C’est un secret de Polichinelle : vous ne serez pas conservé par le Racing 92 à l’issue de cette saison. Avez-vous dit oui au Stade rochelais ?

Il n’y a encore rien de sûr. Je prends un temps de réflexion supplémentaire. Il y a des choix de vie, audelà du rugby… On verra ce qui est le mieux pour moi…

Espérez-vous encore convaincre le staff du Racing 92 ?

Je n’ai personne à convaincre. Je vais être honnête : maintenant, je pense à moi et à mon plaisir personnel.

Vous êtes hors-jeu !

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