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Fabien Galthié...

  • XV de France - Le sélectionneur Fabien Galthié qui participe à l'entraînement d'une école de rugby à Cahors
    XV de France - Le sélectionneur Fabien Galthié qui participe à l'entraînement d'une école de rugby à Cahors Icon Sport - Icon Sport
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L’indésirable devenu patron

Il y a dix ans, au bas mot, que le nom de Fabien Galthié circulait pour reprendre l’équipe de France. Lorsque Bernard Lapasset nomma Marc Lièvremont fin 2007, on a raconté dans le milieu que le Bigourdan fit ce jour-là payer à Galthié un antagonisme remontant au Mondial 2003. Philippe Saint-André le doubla quatre ans plus tard et, au moment où l’ancien Columérin se présenta en 2015 devant le grand jury censé nommer le successeur du Goret, il se murmure que l’un des quatre décideurs présents cet après-midi-là s’endormit au bout de quelques minutes d’exposé et finalement, ce fut Guy Novès qui fut choisi par la FFR : à ce sujet, un « camouïste » des premières heures raconta même que Serge Blanco, alors vice-président de la fédé, reçut peu après la nomination de Novès ce message de la part de Fabien Galthié : « Errare humanum est. »

Si erreur il y eut, elle est désormais réparée. Warren Gatland recalé par le référendum, Fabien Galthié a donc enfin été nommé sélectionneur du XV de France et, qu’on l’aime ou le déteste, les premiers effets se sont déjà fait sentir sur la sélection au fil du dernier Mondial, que ce soit au niveau de la circulation des joueurs sur le terrain, du système défensif ou des lancements de jeu. Partant d’une copie quasi blanche, Galthié a ainsi donné, en greffant son expertise technique au staff de Jacques Brunel, un cadre aux Tricolores et à ce sujet, on espère aujourd’hui que le meilleur reste à venir. De fait, le mal-aimé sera-t-il celui qui réapprendra aux Bleus à gagner ?

Laporte suit sa base qui ne veut pas d’un sélectionneur étranger

La France fait encore partie des nations qui n’ont jamais confié le destin de leur équipe à un technicien étranger. Seules la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud peuvent en dire autant. Mais le coup n’est pas passé loin, Bernard Laporte était prêt à faire confiance au Néo-Zélandais Warren Gatland pour redresser la maison bleue, après son expérience triomphale avec le pays de Galles et les Lions. Il le rencontra même après le Tournoi. On évoquait aussi les options de Joe Schmidt et d’Eddie Jones. Dans la perspective de 2023, rien ne semblait trop beau pour la FFR.

Mais en bon politique, il ne voulait pas non plus prendre son électorat à rebrousse-poil, Bernard Laporte était parfaitement conscient que l’idée d’un entraîneur venu d’ailleurs n’était pas forcément populaire. Il prit donc la précaution de lancer une sorte de référendum par vote électronique et d’indiquer qu’il se rallierait au verdict de sa base. Environ la moitié des 1 800clubs donna son avis et il fut négatif à 59pour cent. Résultat certifié par voie d’huissier.

À noter que dans ces colonnes, une enquête avait indiqué un avis diamétralement opposé des présidents et des entraîneurs du Top 14.La majorité d’entre eux étaient prêts à faire le grand saut.

En bureau fédéral, le 12 avril, le patron de la FFRcommenta officiellement : « C’est important pour moi de donner la parole aux clubs.Depuis deux années, la FFR a pris un tournant de démocratisation, nous avons installé la démocratie directe… Je me réjouis de cette expression et bien sûr, je respecterai ce choix… »

Voilà comment le chemin de Galthié vers le sommet s’est trouvé largement dégagé. Évidemment, on peut penser que Bernard Laporte s’est aussi trouvé soulagé par le verdict de ses clubs et qu’il a senti le retrait d’une belle épine de son pied, car une « pointure » de la dimension des hommes cités plus haut aurait été très gourmande sur le plan financier. Elle serait peut-être venue avec plusieurs adjoints de son choix. Pour les caisses de la FFR, la note aurait été très salée, surtout après le licenciement coûteux de Guy Novès (un million d’euros) et le déficit de 7, 3 millions d’euros reconnus pour l’exercice 2017-2018.

La fin d’une union de 15 ans

Il y avait quinze ans que Labit et Travers, plus connus comme « les deux Laurent », faisaient la route ensemble, d’abord à Montauban, puis à Castres et enfin au Racing. Au jour où Fabien Galthié a été nommé sélectionneur national par Bernard Laporte, le successeur de Jacques Brunel a aussitôt souhaité responsabiliser Laurent Labit, à qui il a donc confié une partie de l’animation offensive tricolore. Du coup, « Toto » et « Lolo », sous contrat dans les Hauts-de-Seine jusqu’en 2021, ont été contraints au divorce et, si leurs relations se sont aujourd’hui apaisées, la séparation fut au départ difficile, pour ne pas dire houleuse. « Je ne suis pas leur témoin de mariage, nous confiait en fin de saison dernière Jacky Lorenzetti, le président du Racing. Mais je suis leur chandelle. Je vis avec eux. On se voit tous les matins, on prend un café ensemble et ces dernières semaines, je n’avais pas besoin de scruter pour constater les regards qui se détournent, les yeux qui se fuient. Cette séparation a été douloureuse pour l’un et pour l’autre… »

La fin brutale de treize années à la tête du RCT

On avait beau l’entendre, le sous-entendre et pourquoi pas s’y préparer, pas grand monde ne s’attendait au séisme qui allait secouer le RCT ce 22 décembre, à savoir la passation de pouvoir entre Mourad Boudjellal et Bernard Lemaître, désormais actionnaire majoritaire du club. Après 13 ans de présidence marqués un recrutement quatre étoiles, une occupation incessante de l’espace médiatique, l’historique triplé européen entre 2013 et 2015 sous l’égide de Bernard Laporte et une incessante valse des entraîneurs le reste du temps, Boudjellal laisse donc la place vacante à un président paradoxalement plus âgé, souhaitant pourtant rompre avec la politique de court terme de son prédécesseur. Une véritable révolution de palais dont on mesurera fatalement l’impact au fil des prochains mois… 

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