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Pierre-Henry Broncan : Le lâcher-relever "à l’initiative des joueurs"

Par Simon VALZER
  • Pierre-Henry Broncan, entraîneur adjoint de Bath, évoque cette nouvelle technique. Pierre-Henry Broncan, entraîneur adjoint de Bath, évoque cette nouvelle technique.
    Pierre-Henry Broncan, entraîneur adjoint de Bath, évoque cette nouvelle technique. Icon Sport - Manuel Blondeau
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D’où vient cette technique du "lâcher-relever" ?

Elle vient du rugby à VII mais elle est encore inégalement répandue en rugby à XV. Ici, à Bath, par exemple, nous n’avons jamais fait le moindre atelier dessus. Pour autant, cela n’empêche pas quelques-uns de nos joueurs de le faire spontanément car ils l’ont vu à VII mais je veux dire que cela n’entre pas dans le cadre d’une stratégie ou d’une tactique d’équipe. Les joueurs y ont recours dans deux grands cas de figure : d’abord parce que l’attaquant est isolé, qu’il n’a pas de soutien et qu’il cherche à gagner quelques secondes supplémentaires afin que ses coéquipiers arrivent. Dans l’autre cas de figure, le joueur cherche à gagner la ligne d’avantage et de faire quelques mètres dans le camp adverse.

Pourquoi cette manœuvre n’est pas populaire à Bath ?

Parce qu’elle ne donne pas de vitesse au ballon. Le temps que l’attaquant se fasse plaquer, tombe, relâche le ballon et reparte ne se fait pas un claquement de doigt. Alors, certes, cela laisse du temps à ses soutiens d’arriver mais cela en laisse aussi à la défense pour se replacer. Mais la vraie raison, c’est que cette technique ne donne pas de vitesse au ballon. Or, c’est une des priorités dans le jeu pratiqué ici. On le voit peu en Top 14 aussi car en France, on a l’habitude de disputer beaucoup les zones de rucks.

Pourtant, on le voit de plus en plus souvent en Coupe d’Europe...

C’est vrai et c’est lié au fait que les défenses délaissent peu à peu l’axe du ruck pour muscler leur premier rideau afin de faire déjouer l’adversaire. Et puis en Coupe d’Europe, on voit de nombreuses équipes qui ne vont jamais contester dans l’axe et qui préfèrent se replacer dans la largeur. C’est le cas des équipes irlandaises qui misent tout sur des libérations rapides en passant par le sol et essayent de déborder les adversaires. Cela peut donc être utile contre ce genre d’équipe mais cela doit rester à l’initiative des joueurs, qui s’adaptent à ce qu’ils voient en face d’eux.

Faut-il attendre plusieurs séquences de jeu avant d’avoir recours à ce "lâcher-relever" ?

Pas forcément car comme je le disais, certaines équipes délaissent vraiment l’axe du ruck dès les premières phases. Si un attaquant voit une opportunité, il doit la saisir. On peut aussi le voir sur des ballons de contre-attaque, quand les joueurs s’isolent. Ce peut aussi être un bon moyen de pousser l’adversaire à la faute car la règle dit que dès que l’attaquant relâche le ballon, il doit être relâché par le plaqueur. Mais ce n’est pas toujours aussi simple à voir à vitesse réelle...

Est-ce difficile à arbitrer ?

Parfois oui car les attaquants sont parfois sanctionnés alors qu’ils ont bien relâché le ballon : cela peut donc se retourner contre eux ! Je pense qu’il faudrait systématiser le fait de relâcher la balle avant de se relever, pour plus de clarté. Malgré tout, je trouve que les arbitres sont de plus en plus vigilants sur ce point.

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