Clermont, pack au tison

  • Plus que secoués et énormément sanctionnés en mêlée fermée dimanche à Toulon, les Clermontois de Mike Tadjer voudront remettre les pendules à l’heure. Mais les Castrais ont aussi des arguments dans ce secteur de jeu...
    Plus que secoués et énormément sanctionnés en mêlée fermée dimanche à Toulon, les Clermontois de Mike Tadjer voudront remettre les pendules à l’heure. Mais les Castrais ont aussi des arguments dans ce secteur de jeu... Icon Sport - Alexandre Dimou
Publié le Mis à jour
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Dominés dans le combat et la conquête directe la semaine dernière à Mayol, les avants auvergnats se doivent une revanche, dès cette semaine contre Castres.

On a trop souvent écrit, au sujet de la difficulté à basculer d’une compétition à une autre, à quel point il était difficile de rebondir dans l’ordinaire du championnat, une fois le sentiment du devoir accompli en Coupe d’Europe. Autant dire qu’on ne se faisait guère d’illusions la semaine dernière quant au résultat final du déplacement de Clermont à Toulon. Reste qu’à Mayol, bien au-delà du résultat, c’est la manière qui a interpellé. Ou plutôt l’absence de manière, tant le pack auvergnat s’est fait manger tout cru par les avants varois emmenés par un Etzebeth de gala. "C’est agaçant car on savait qu’ils voulaient nous prendre dans le jeu d’avants, pestait Didier Bès en direct au micro de Canal +. Alors, c’est embêtant de se voir dominés autant dans certains secteurs."

Ces secteurs ? Ils concernent, bien entendu, tous les registres de la conquête directe, entre une touche qui a eu un mal fou à trouver des solutions face au contre varois et une mêlée qui a inhabituellement souffert. On pourrait évoquer le large turnover, bien sûr, qui a pu conduire à un certain manque d’automatismes. Reste que le cinq de devant auvergnat était fort de quatre internationaux français et qu’à ce titre, on pouvait au moins attendre qu’il fasse meilleure figure… "Nous n’avons pas existé, déplorait le manager Franck Azéma. Quand tu viens à Toulon, tu sais que c’est conquérant. Mais nous avons été absents sur ces bases-là. Ça m’agace de voir une telle attitude. Certes, nous avons manqué de liant mais c’est surtout de combativité collective dont nous avons manqué. Le minimum, c’est de s’y filer ensemble. Mais encore une fois, je mets tout le monde dans le même bateau. Moi le premier, je me demande qu’est-ce que j’ai mal fait dans la semaine pour qu’on soit à ce niveau-là. Je me pose des questions : est-ce qu’on ne m’entend pas ? Je suis certainement le premier fautif."

Les ballons portés, le mal profond

La manœuvre de communication est habile de la part de Franck Azéma, qui relève de la protection de son groupe. Mais à dire vrai, au-delà du manque collectif de combativité qui fut patent à Toulon, certains problèmes s’avèrent autrement structurels. à commencer par des difficultés à défendre sur les ballons portés, où sa volonté de monter au contre dans n’importe quelle zone du terrain lui joue régulièrement des tours. Un mal profond, qui ronge l’ASM même lorsqu’elle présente son meilleur visage, ainsi qu’on a pu s’en apercevoir en Coupe d’Europe. De quoi découvrir une faille et offrir un angle d’attaque à tous ses adversaires qu’il s’agira de très vite corriger, sous peine de s’exposer à de drôles de déconvenues… Car les Castrais en plein renouveau ne sont pas aveugles et l’on peut faire confiance à Mauricio Reggiardo pour préparer ses hommes à porter le fer dans la plaie des mauls après touche. De quoi appeler, une fois de plus, à une sainte révolte. "C’est frustrant de manquer autant de consistance quand on voit ce dont nous sommes capables de développer dans certains matchs, grinçait Azéma. Nous avons trois jours pour nous poser les bonnes questions, afin de bien préparer le match de dimanche prochain face à Castres. Je veux voir comment, dans chaque secteur de jeu, chaque joueur va vouloir se remettre en course parce que nous n’avons pas de marge et des points à rattraper."

Parce que Clermont, l’air de rien, est sorti des six premières places à la défaveur de son dernier revers. Un Noël au balcon qui doit beaucoup à ce pack au tison, qui se doit une revanche devant ses supporters. Lesquels verraient forcément d’un très mauvais œil de ne pas attaquer 2020 en dehors des places qualificatives, tout comme le staff d’ailleurs, qui aimerait logiquement disputer les prochaines échéances européennes avec l’esprit un tant soit peu libéré…

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