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La Rochelle : Qui s’y frotte, s’y pique

Par Paul ARNOULD
  • Levani Botia a apporté une nouvelle fois toute sa puissance au centre de l’attaque rochelaise.
    Levani Botia a apporté une nouvelle fois toute sa puissance au centre de l’attaque rochelaise. Xavier Leoty
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Obligés de s’imposer devant leur public pour la dernière de l’année, les Rochelais ont fait le travail tout en montrant un visage puis séduisant offensivement.

Passer 80 minutes sans voir le ballon ou presque, les Rochelais l’ont vécu la semaine dernière à Bordeaux. Pour la dernière de l’année, qui plus est devant leur public qui termine l’année comme il l’avait commencé, c’est-à-dire à guichets fermés, la bande à Romain Sazy avait envie de retoucher le cuir, de monopoliser la balle, de faire plaisir en somme. Il faut reconnaître que les Maritimes ne se sont pas loupés. "Quand les avants font le job, même si on doit encore travailler la touche en première mi-temps, une fois qu’on a les ballons, ce n’est que du plaisir, réagissait Valentin Tirefort. On a pu jouer sans pression et sur les extérieurs. Dès que ça avance, on peut mettre de la vitesse et l’ADN de La Rochelle, c’est de mettre beaucoup de vitesse."

Contre de valeureux Agenais, ce n’était pas encore le grand Stade rochelais, celui qui marchait sur beaucoup d’équipes à domicile il y a quelques mois. En tout cas durant les 20 premières minutes. Comme souvent depuis le début de la saison, les Rochelais ont balbutié leur rugby, la dernière passe ne trouvant jamais preneur, le dernier geste étant souvent raté. Ainsi, plusieurs occasions d’essais ont été gâchées et les difficultés en touche n’ont pas forcément aidé à installer le jeu. Mais cette équipe a de la ressource. Et l’a une nouvelle fois démontré cet après-midi en ne paniquant pas, en repartant sur du jeu dans l’axe autour d’un Kerr-Barlow très bon dans l’animation avant de lâcher les cheveux, d’emballer tout Marcel-Deflandre et redonner le plaisir aux 16 000 supporters dans le second acte.

Jeu dans l’axe

En présentation du match, nous vous parlions de la charnière rochelaise, en difficulté au Matmut Atlantique contre l’UBB. Alexi Balès avait eu des complications pour renverser la pression et animer l’attaque de son équipe. Remplacé par Tawera Kerr-Barlow ce dimanche, l’ancien demi de mêlée all black a endossé son meilleur costume. Observant l’agressivité de la défense agenaise, celui qui a récemment prolongé son contrat, a changé de stratégie, portant beaucoup plus le ballon pour travailler avec ses avants dans l’axe. Dans ce domaine, La Rochelle ne manque pas de solution. Victor Vito, Kevin Gourdon, Paul Boudehent, Levani Botia, la troisième ligne et le centre se sont régalés en se proposant avec beaucoup de vitesse, rendant inoffensif le rideau blanc et bleu. Le premier essai de l’ancien Agenais Facundo Bosch en est d’ailleurs la parfaite illustration. "C’est un système qu’on travaille beaucoup, petit à petit c’est de mieux en mieux, expliquait Mathieu Tanguy. En portant un peu le ballon dans l’axe, on a vu qu’ils étaient friands dans la zone proche des rucks et on a voulu insister là-dessus." "Le rideau d’Agen était en place, on a ajusté et on a trouvé des solutions plus directes. C’est aussi la qualité de ses joueurs, ils s’adaptent dans la partie et c’est positif", expliquait le manager Jono Gibbes.

Le match référence ?

Si en conquête, tout n’a pas été parfait avec quatre touches perdues et des mêlées parfois sanctionnées, les Rochelais ont réalisé sans doute leur meilleur match depuis le début de la saison. Avec 19 essais au compteur en championnat, ils étaient bons derniers en termes d’attaque. Les six du jour ont changé la donne. Les passes qui n’arrivaient pas il y a quelques semaines ont cette fois-ci trouvé preneur, les choix de jeu furent bons et Agen, qui vendait pourtant chèrement sa peau à l’extérieur, a fini par craquer. Dans les grandes largeurs. Peut-on parler de match référence pour autant ? Le deuxième ligne Mathieu Tanguy ne voulait pas s’emballer. "En termes de confiance, ça peut nous faire que du bien. Mais il ne faut pas pour autant s’emballer, on ne s’affole pas. On a dès la semaine prochaine un gros match à Pau." Une victoire qui pourrait également faire du bien au crédit du duo Gibbes-O’Gara, qui ne cesse depuis des mois de s’afficher confiants, sûrs du système de jeu et de la progression du groupe. "J’avais dit avant la rencontre que c’était important d’améliorer les deux côtés du jeu, offensivement et défensivement, confiait Jono Gibbes. Ce soir, j’ai aimé les 15 dernières minutes, le score était acquis et on a continué à bien défendre. C’était un match plus équilibré. L’ADN de La Rochelle, c’est l’attaque. On a amélioré le côté offensif, on a pris les opportunités et ce soir il y a eu plus de précision dans la dernière passe." Les Maritimes ont en tout cas offert un joli cadeau de Noël à leurs supporters. De bon présage avant une année 2020 qui pourrait s’annoncer plus joyeuse qu’une saison de transition comme on peut l’entendre ici et là.

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