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Les «Off du Midol» : la Toyota fracassée d’Hishiko

Par Marc DUZAN
  • Les «Off du Midol» : la Toyota fracassée d’Hishiko.
    Les «Off du Midol» : la Toyota fracassée d’Hishiko.
Publié le Mis à jour
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A Osaka, l’Argentine vient de battre le Tonga et aux abords de 17 heures, alors que la nuit tombe sur le Japon, les deux envoyés spéciaux du Midol quittent l’un des plus beaux stades du Mondial pour rejoindre la gare principale, située à une douzaine de kilomètres de là. Patrick, le photographe, est chargé. Et puisque son "matos pèse une tonne", on décide de faire appel à un taxi. Cinq minutes passent, puis dix et bientôt trente : à Hanazono, la lointaine banlieue où est construite l’enceinte, les rares taxis qui passent sont tous occupés et, résignés, on se décide alors à marcher en direction du centre-ville. Au bout d’une demi-heure, convaincus de s’être perdus, on tombe sur trois sexagénaires débonnaires tapant le carton dans ce qui semble être un café. Tant bien que mal, on leur explique vouloir rejoindre la grande gare, celle des Shikansen, le train grande vitesse qui nous ramènera à Kobe, au Sud du pays. Passé quelques minutes, l’un d’eux finit par comprendre, dégaine son portable et, d’une main ouverte, nous fait signe d’attendre. Trois minutes plus tard, un homme d’une cinquantaine d’années se gare à proximité du café et, d’un sourire, nous invite à entrer dans sa voiture. Ce que l’on fait, après avoir mille fois remercié nos joueurs de cartes.

La gentillesse d’hishiko

D’un anglais rudimentaire, notre hôte, qui dit s’appeler Hishiko, nous fait maintenant comprendre qu’il nous conduit à une gare, située deux kilomètres plus loin et où nous pourrons facilement trouver un taxi. Arrivé là-bas, il embarque sa Toyota dans un parking, se rend compte qu’il s’est trompé de route et, au moment où il souhaite sortir de là, empale violemment son véhicule hybride sur un îlot de béton. La Toyota est fracassée. Elle gît, les quatre roues dans le vide, sur le cube de ciment. Affolé, le chauffeur se tourne aussitôt vers nous, demande si tout va bien, se confond en excuses, se frappe même la tête de la main droite, tout à coup persuadé de n’avoir pas été un hôte à la hauteur. On lui répond que tout va bien, que tout est de notre faute, qu’il a juste voulu nous aider et que nous sommes profondément désolés. On lui propose alors quelques milliers de yens pour payer la dépanneuse, il les refuse et, après nous avoir pris par le bras, nous fait monter dans un taxi, garé à trente mètres de là. Deux mois plus tard, il nous arrive encore, au Midol, de penser à Hishiko, à son extrême gentillesse et au sens de l’accueil qui caractérisa, six semaines durant, cet incroyable peuple japonais. Arigato gozamaisu * !

 

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