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Règlements : la réforme six mois après

  • Jusqu'en fédérale 2, comme ici lors du match Balma-Cahors, les nouvelles règles de plaquage dans le rugby amateur ont considérablement changé le jeu. Avec toujours des adeptes et des détracteurs.
    Jusqu'en fédérale 2, comme ici lors du match Balma-Cahors, les nouvelles règles de plaquage dans le rugby amateur ont considérablement changé le jeu. Avec toujours des adeptes et des détracteurs. DDM - FREDERIC CHARMEUX
Publié le Mis à jour
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La FFR a décidé d’instaurer de nouvelles règles dans le but de protéger les pratiquants. Le plaquage est désormais abaissé et interdit à deux, tandis que le pick and go est quasiment prohibé. Est-ce vraiment bénéfique pour la santé des joueurs ? Et le jeu dans tout ça ? premiers bilans.

C’est une révolution qui devait arriver. Les accidents, trop nombreux, commençaient à nuire à notre sport. Avec les blessures graves à répétition et les retraités en mauvaise forme, le rugby se devait d’évoluer pour surmonter cette mauvaise image. La FFR a donc décidé d’expérimenter pour cette saison 2019-2020 une nouvelle façon de jouer. Fini le plaquage à l’épaule, il faut désormais se baisser au minimum à la ligne du bassin. Terminé l’impact en double lame, le plaquage simultané à deux est interdit. Idem pour le pick and go, autorisé seulement dans les 5 mètres adverses et si un essai ou une pénalité est obtenu.

Les résultats de cette expérimentation, qui s’étend de la Fédérale 2 à la Quatrième Série partout en France, montrent à mi-chemin d’excellents résultats. Philippe Marguin est l’un des principaux protagonistes de cette réforme. Après avoir envoyé un questionnaire général de ressenti aux 1 300 clubs concernés, le responsable de formation à la Direction Nationale d’Arbitrage commence à récolter les retours. "80 % des clubs interrogés sont satisfaits malgré une réticence au départ, commente-t-il. Les joueurs se sentent plus en sécurité, surtout le porteur du ballon car il ne peut être attaqué qu’à une seule partie du corps à la fois, et pas au buste." Les statistiques médicales ne sont pas encore remontées mais on observe une prise de conscience générale. "D’autres domaines que la règle en elle-même interviennent, précise Bernard Vaur, élu en charge de la commission médicale de la Ligue Occitanie. Avec la modification de la loi, nous avons énormément informé tous les acteurs et en retour, depuis septembre, beaucoup plus de suspicions de commotions cérébrales nous sont signalées."

30 % de temps de jeu en plus, 10 points de plus par match

Le risque de chocs tête contre tête est diminué, tout comme celui de voir des genoux et des têtes entrer en collision, grâce à la quasi-prohibition du pick and go. Sur le jeu, forcément, l’impact est considérable. Si les premiers mois de réforme ont accouché de parties saccadées, bien trop ponctuées de coups de sifflet, on a assisté ces dernières semaines à une nette amélioration due à l’assimilation des règles par les acteurs. "La continuité du jeu est exponentielle, poursuit Philippe Marguin. Le temps de jeu a augmenté de 30 %, 10 points de plus sont marqués par match, c’est très positif !" Le revers de cette belle médaille, c’est la diminution des ballons portés spontanés ou des arrachages, difficilement différenciables d’un impact haut par les arbitres. Mais c’est surtout le grand retour du jeu debout et souvent des matchs très spectaculaires. "On voulait avoir un effet d’abord sur la sécurité, et aussi sur la qualité du jeu, rappelle Philippe Marguin. World Rugby est en attente de nos résultats car cela pourrait être étendu de façon internationale."

L’instance dirigeante du rugby international, qui a approuvé l’expérimentation, suit de près le rugby amateur français. Un rendez-vous entre l’institution et la commission française aura lieu en mars pour une première présentation "avec de nombreuses vidéos de matchs amateurs pour dévoiler la nouvelle façon de jouer au rugby". Alors que les Fédérations argentine, géorgienne et fidjienne ont emboîté le pas de la FFR, d’autres pourraient se calquer, bientôt, sur les traits d’un nouveau rugby pensé à la fois pour le joueur et pour le spectateur. Une transformation de fond en cours, inévitable, mais salutaire.

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