L’Europe ne fait pas de sentiments
Pour les parieurs amateurs de risques et de grosses cotes, avides d’adrénaline et de gros gains, la Champions Cup ressemble à un drôle d’enfer.
Il y a deux mois, quand la Coupe du monde finissait de sacrer les Springboks et laissait la chose continentale reprendre sa place, on aurait sans mal établi les hiérarchies suivantes, en Champions Cup : Leinster et Exeter en vaisseaux amiraux de nos adversaires étrangers ; Toulouse, Clermont et le Racing 92 comme nos plus belles chances françaises et l’Ulster, le Munster ou Glasgow en jolis outsiders. Seuls les Saracens, finalement, entretenaient une forme de doute : pris dans leurs joutes de bureaux et le débouché que l’on sait, les Londoniens allaient-ils jeter leurs plus belles armes dans la bataille ? Voilà une incertitude. C’était finalement la seule.
Northampton, rare nouveauté
Si la Coupe d’Europe est la plus exigeante des compétitions de clubs au monde, c’est bien sûr qu’elle oppose ce qui se fait de mieux dans l’hémisphère Nord. C’est surtout dû à son format exigeant, hypercompact, qui ne laisse aucune place à l’à peu près. À ce jeu, la force des collectifs et des habitudes surpasse tout le reste. Et les hiérarchies annoncées ont été respectées à la lettre : Leinster et Exeter terminent premier et deuxième de la phase de poule ; Toulouse, Clermont et le Racing 92 suivent, à la file ; l’Ulster suit et les Saracens, entre deux eaux, arrachent un ticket sans forcément briller.
Pour les surprises relatives, on se contentera donc de Northampton, équipé en conséquence (Dan Biggar, Cobus Reinach, Owen Franks, Courtney Lawes…) mais rarement à la fête depuis une dizaine d’années. Sans forcément impressionner, les Saints anglais profitent de la poule la plus faible pour arracher un billet en quarts de finale. Voilà pour la (rare) nouveauté.
Six qualifiés, une fierté
En attendant de savoir qui, parmi ces huit favoris désormais qualifiés, décrochera le sacre européen en mai prochain, un constat cocardier : avec trois équipes qualifiées pour les quarts de finale dont deux à domicile, les Français renouent avec un destin européen qui leur tournait le dos, depuis quelques années. Cinq ans, pour tout dire, qu’on n‘avait plus vu une telle présence des clubs du Top 14 à ce stade de la compétition. Seulement voilà : à l’époque, ces mêmes écuries françaises présentaient une piteuse absence des quarts de finale de Challenge Cup. Cette fois-ci, ils seront trois autres clubs français à se présenter sur les pelouses, début avril, pour des quarts de finale de Challenge Cup. Félicitations donc à Bordeaux-Bègles, Castres et Toulon, qui ont ignoré une vieille (et mauvaise) tradition française pour jouer le jeu du Challenge à fond. On associera Pau, éliminé avec les honneurs. Le rugby français ne s’en porte que mieux.
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