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Brive : les faiseurs de miracles

  • Les Brivistes sont revenus de loin et ont pu exulter ! Ils se sont imposés au terme d’un match complètement fou.
    Les Brivistes sont revenus de loin et ont pu exulter ! Ils se sont imposés au terme d’un match complètement fou. DC
Publié le Mis à jour
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Jusqu’à la 75e, Brive était mené de sept points. Six minutes plus tard, les Corréziens inscrivaient l’essai de la victoire, privant même la Section du bonus. Retour sur une soirée pas comme les autres.

Il arrive des soirs où rien ne se passe comme prévu : samedi, dans un Stadium surchauffé et paré de 10 000 écharpes, Brive a progressivement vu la grande fête prendre des allures de défaite, à coups d’errements défensifs, de maladresses en série, de touches perdues et d’initiatives infructueuses. "L’équipe a réalisé soixante-cinq très mauvaises minutes, reconnaît Guillaume Namy. C’était brouillon, nous n’étions pas bien connectés. Sincèrement, c’était un mauvais match." Il arrive aussi des soirs où tout bascule sans prévenir. Avec un coup de pouce ou du sort. Ou les deux. Samedi, deux ballons égarés au cœur de la défense béarnaise ont permis à Thomas Laranjeira et à ses partenaires d’inscrire quatorze points en cinq minutes et d’inverser le cours des événements. Un petit miracle arithmétique : "Tout le monde se souviendra longtemps de ce dénouement, apprécie l’ailier. Des scénarios comme ça, il n’y en a pas beaucoup : être à moins treize au tableau d’affichage et finir par l’emporter sur la dernière action… J’ai connu tellement d’années où la roue tournait systématiquement contre nous. Ça fait plaisir de voir enfin les ballons aller dans notre sens. Mais ce n’est pas que de la chance."

Comment les Corréziens sont-ils passés de leur prestation la moins aboutie de la saison à la maison à leur plus grande émotion ? "Ça a beaucoup gueulé à la mi-temps, pose Simon-Pierre Chauvac. Marc (Dal Maso) nous a poussés sur la conquête, c’était trop juste à ce niveau. L’équipe n’avait pas montré assez de caractère. Elle a su se resserrer." À défaut de maîtrise, les Brivistes ont au moins affiché une remarquable abnégation. Jusqu’au bout du bout, défiant le temps et le tableau d’affichage. Cette envie, couplée à l’apport du banc, à une mêlée dominatrice et à une fébrilité adverse grandissante, a fini par provoquer la réussite : "Nous n’avons rien lâché en défense et c’est en pressant fort que l’on a pu avoir des rebonds favorables", appuie Thomas Laranjeira. Jeremy Davidson, en apôtre de l’ouvrage collectif, apprécie la résilience générale : "C’est bon pour la confiance de gagner dans la difficulté. Ça va nous aider à avancer. Les garçons ont été exemplaires dans l’état d’esprit."

Abondance de facteurs X

Si le caractère du collectif mérite d’être noté, le salut n’en est pas moins venu d’une individualité, encore une fois : Thomas Laranjeira, en l’occurrence. "Cette dernière action est folle, commente l’auteur de vingt-huit points. C’est pratiquement un copié-collé de mon premier essai. Comme si l’on avait appuyé sur le bouton pour revenir en arrière." Le hasard ne saurait tout expliquer : à deux reprises, l’arrière s’est trouvé au bon endroit au bon moment pour inscrire ces deux essais cruciaux. La marque des bons joueurs, assurément. Cette saison, Brive peut ainsi compter sur des éléments capables de débloquer des situations en sa faveur. Une bénédiction pour un promu amené à batailler pour sa survie : dans un passé plus ou moins récent, Julien Blanc, Axel Muller, Stuart Olding ou So’otala Fa’aso’o avaient assumé ce rôle de facteurs X. Le buteur a endossé à son tour le costume de sauveur. Ironie de l’histoire, il aurait dû être le héros des siens à Castres, en novembre, mais une fin de match déjà rocambolesque avait privé sa formation de la victoire. La roue de la fortune a tourné. Les trois points envolés dans le Tarn ont été récupérés samedi soir.

Un pécule précieux dans la lutte pour le maintien. Dans son championnat à six, Brive, fort de vingt-neuf unités, garde la main avec neuf longueurs d’avance sur le treizième quand la Section reste sous la menace du Stade français et d’Agen. Thomas Laranjeira mesure tout le bénéfice de l’opération du soir : "Ce résultat est très bon pour notre objectif. Pau est un concurrent direct et repart avec zéro point. Ce genre de défaites fait mal à la tête. Mais avant, on regardait un peu trop les autres. Il faut se concentrer sur nous. La prochaine réception, c’est Agen. Ça promet encore un match tendu." Simon-Pierre Chauvac prévient : "Il y aura intérêt à réaliser une tout autre entame." Le petit miracle ne se reproduira pas à chaque fois.

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