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Chat fauché, Marchand au tableau

  • XV de France - Julien Marchand.
    XV de France - Julien Marchand. Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Face au forfait du Racingman, qui devait être titularisé pour contrer la puissance du pack anglais, le capitaine du Stade toulousain se voit présenter un défi à la taille de son caractère.

La nouvelle est tombée lundi après-midi : "Camille Chat (24 ans, 26 sélections, Racing 92) déclare forfait aujourd’hui pour une blessure au mollet et est remplacé par Teddy Baubigny (21 ans, 0 sélection, Racing 92) dans le groupe France." Sentence aussi froide sur le papier que glaçante sur le terrain. Chat devrait même rater la deuxième journée du Tournoi contre l’Italie. Une vraie épine dans le pied du staff tricolore. La première grosse, les précédents forfaits ne concernant pas des hommes de base du dispositif de Fabien Galthié. Le Racingman était pourtant promis à ce rôle. Pourquoi ? D’abord parce qu’il sortait d’une Coupe du monde réussie, au cours de laquelle il avait fait plus que rivaliser avec Guilhem Guirado et où, sans le statut de capitaine de celui-ci, il aurait été propulsé numéro un des talonneurs par Jacques Brunel et son adjoint pas comme les autres. "J’ai senti que le vent commençait à tourner par rapport aux quatre dernières années où j’étais assigné au rôle de remplaçant, confiait-il voilà quelques jours. J’en étais ravi et c’est toujours motivant de sentir que l’on a la confiance des coachs." La voie était libre, charge à lui de l’emprunter… "Je ne suis plus en concurrence avec le capitaine, c’est un gros changement, disait-il. Une place s’est libérée." Mais il fut donc fauché en début de semaine avant même son envol. Le problème ? C’est que Chat, au vu de sa forme affichée ces récentes semaines, était taillé pour défier le pack anglais. Ses entraîneurs comptaient ardemment sur sa puissance pour contrer la densité des Vunipola, Sinckler, Itoje et consorts. Il n’en sera rien.

Le Toulousain, un an plus tard…

Puisqu’une chute entraîne souvent une renaissance, celle de Julien Marchand pourrait être définitive dimanche. C’est en tout cas le pari lancé au Toulousain. Lui aussi fut stoppé en pleine ascension. C’était déjà lors de l’ouverture du Tournoi des 6 Nations, en février 2019, contre le pays de Galles. Gravement touché au genou gauche, il avait dû dire adieu à sa fin de saison et au Mondial japonais. Terrible quand on sait combien le joueur était alors impressionnant et combien certains l’imaginaient caresser le fauteuil de Guirado avant la fin de la compétition. Sa blessure avait laissé un boulevard à Camille Chat, celui avec qui il formait le duo de talonneurs dans les équipes de France jeunes et lors de la Coupe du monde moins de 20 ans en 2015. Imaginez à quel point l’histoire serait belle pour Marchand de le voir retrouver le rang qui lui était promis un an plus tard. D’autant plus que l’épreuve traversée, à seulement 24 ans, n’a fait que renforcer le caractère de ce garçon aussi humble en façade que bouillant à l’intérieur. Le genre d’équilibre salvateur qui a convaincu le staff toulousain de lui confier le capitanat durant l’été 2018. Qu’il le veuille ou non, il est le symbole et le porte-drapeau du renouveau rouge et noir. L’ambassadeur de cette génération dorée, laquelle nourrit en partie la sélection aujourd’hui. Assez pour, malgré son peu d’expérience internationale, le citer parmi les prétendants au brassard avant que le choix ne se porte sur Charles Ollivon. "C’est toujours flatteur mais je n’ai fait que deux matchs, dont un durant lequel je me suis blessé, avait-il réagi à l’époque. C’est beaucoup trop tôt, je ne suis pas légitime." Nul doute que, s’il répond au défi physique imposé par le terrifiant paquet du XV de la Rose, son leadership s’imposera aussi naturellement à l’échelle nationale.

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