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Et "Garba" osa...

  • L’arrière, qui évoluait encore à Vannes en Pro D2 la saison passée, fera, à 27 ans, ses débuts internationaux dimanche. Photo M. O. - D. P.
    L’arrière, qui évoluait encore à Vannes en Pro D2 la saison passée, fera, à 27 ans, ses débuts internationaux dimanche. Photo M. O. - D. P. Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Si la liste des joueurs suivis par Galthié est passée de 75 à 90, c’est d’abord parce que son nom fut soufflé par garbajosa... six mois après avoir découvert l’élite, Bouthier va débuter face aux anglais.

Le 16 janvier, au Late Rugby Club, Fabien Galthié avouait qu’il ne surveillait initialement pas Anthony Bouthier, arrivé à Montpellier en provenance de Pro D2 en juillet. Mais devant l’insistance du manager du MHR Xavier Garbajosa, le sélectionneur a élargi son vivier... Résultat : il est le premier arrière titulaire de son mandat. "J’ai simplement prononcé son nom, se remémore "Garba". Personne ne le connaissait et on peut se poser des questions sur un garçon de 27 ans qui arrive de Vannes... Là, on parle de très haut niveau. Je comprends que Fabien n’ait pas eu l’idée de le suivre. Il aurait pu me rire au nez ! Le staff est venu discuter de joueurs déjà confirmés comme Willemse ou Camara, et on a parlé de mecs qui me donnaient satisfaction, pour qui je pressentais des accointances pour le niveau international et qui y sont aujourd’hui (Ngandebe, Reilhac, Haouas, Martin). Sauf Anthony pour lequel j’ai été un peu insistant. Je connais Fabien, avec qui j’ai joué, ses convictions et ses idées. J’étais persuadé qu’Anthony pouvait correspondre à son projet de jeu. Mais il s’est offert cette chance. J’ai juste été un facilitateur, comme en soirée quand un pote a du mal à draguer (rires). Il ne me doit rien." Le technicien a accepté de revenir sur cette ascension express.

La rencontre

"Je ne peux pas dire que ce fut une découverte l’été dernier car je le suivais à Vannes et je voulais le faire venir à La Rochelle. C’est un garçon qui a quelque chose de plus que ses congénères. En Pro D2, il était à l’aise et, athlétiquement, il est dominant. De là à penser, quand il est arrivé à Montpellier, qu’il serait international six mois après, je n’aurais peut-être pas misé beaucoup (rires). Mais, lorsque je vois jour après jour l’investissement qu’il met à chaque entraînement et à chaque match, il y a une logique."

Le profil

"Le bagage technique, il l’avait à Vannes. Il jouait 10 ou arrière, avait les deux pieds, la capacité à lire le jeu et à faire les bons choix. On dit que le Top 14 est plus dur et va plus vite. Mais quand des trois-quarts, comme Gabriel Lacroix ou Vincent Rattez auparavant, sont aussi performants en Pro D2, ce n’est pas une surprise de voir leur ascension en Top 14. Ils se retrouvent avec des garçons de haut niveau autour, qui permettent de mettre naturellement en lumière leurs qualités. Anthony pige le rugby, a de bons appuis et une vraie accélération. Il est complet. Il est passé plusieurs fois en 10 et a changé le cours des matchs. Il y a aussi commencé et a été très bon. Il bute, a la faculté à bien faire jouer. Si je dois le mettre à l’aile pour dépanner, il reste important dans mon système."

La maturité

"Il fait de son âge un point fort. Il a connu des moments où il lui fallait avoir un double emploi du temps pour subvenir à ses besoins et pratiquer sa passion. Il a conscience que le rugby n’est pas la seule source pour gagner sa vie. C’est une motivation supplémentaire. à 27 ans, il arrive en pleine possession de ses moyens, sans grande blessure, sans être fatigué par sept ou huit saisons harassantes de Top 14 et par la pression médiatique. Vu son histoire, lui qui jouait en Fédérale 1 il y a peu (jusqu’en 2016, N.D.L.R.), il sait d’où il vient. Il n’a pas 18 ans et n’est pas le joueur protée dont on a fait une star. Il a débarqué affuté à Montpellier en se disant : "J’ai l’opportunité de jouer dans un grand club." Il s’est donné les moyens de continuer sa progression et y est parfaitement parvenu."

L’homme

"Chacun a des qualités à ce niveau mais, pour les appliquer, mieux vaut être une bonne personne. C’est un bon mec. L’audace et les initiatives, c’est le bagage du joueur et de l’homme. Ses partenaires l’ont vite mis dans de bonnes conditions et l’ont rapidement accepté. Ils lui ont ouvert les portes de l’équipe et lui ont fait confiance. être copain avec lui, c’est facile. Cela a accéléré son acclimatation. Il est le premier protagoniste de sa réussite."

L’avenir

"C’est bien d’y être mais l’important est d’y rester. Je suis convaincu qu’il a les moyens de passer cette étape supplémentaire. Quand tu fais preuve d’autant de spontanéité et de régularité, tu n’es plus une simple révélation. Maintenant, il faut tout mettre en œuvre, entre le club et l’équipe nationale, pour que ça continue. Anthony a beaucoup joué en début de saison et il faudra le protéger. Tout ira encore plus vite et sera encore plus dur. Il aura vécu une année hallucinante et il prend ça en pleine gueule. Mon défi sera aussi de le gérer pour l’aider à récupérer physiquement et mentalement."

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