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L'Irlande avec des tripes et de la veine

  • Les Irlandais de Peter O’Mahony et de Bundee Aki, sans paraître géniaux, ont disposé d’un XV du Chardon volontaire mais trop imprécis à ce niveau.
    Les Irlandais de Peter O’Mahony et de Bundee Aki, sans paraître géniaux, ont disposé d’un XV du Chardon volontaire mais trop imprécis à ce niveau. Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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L’Irlande s’est imposée de justesse, avec de la réussite et un sens de l’efficacité devenu proverbial.Andy Farrell commence donc par une victoire. Il remerciera les écossais pour leur générosité.

Petite énigme pour ceux qui s’intéressent au rugby sans être des techniciens pointus. Comment l’Irlande a-t-elle fait pour gagner ce match ? Quels ressorts a bien pu actionner cette équipe souvent décrite comme ennuyeuse et largement secouée par de fringants Écossais pour garder son avantage à 19-12 ?

La chance, déjà, avec la bourde invraisemblable de Stuart Hogg ou les plaquages hauts d’Adam Hastings. Autant de cadeaux offerts par l’adversaire. Mais on ne peut pas accabler cette irlande-là non plus. Si elle a su s’imposer sans panache, elle a aussi su "tuer" les initiatives adverses avec une efficacité redoutable. Quatre fois à notre pointage, les Écossais sont venus près de la ligne adverse avec de jolies constructions. Quatre fois, les Irlandais sont sortis vainqueurs du bras de fer et ont su gratter ces ballons cruciaux avec, souvent, dans ce rôle de soutier, le terrible CJ Stander (mais aussi O’Mahony). L’Irlande lui doit une fière chandelle, c’est incontestable. Au moins autant qu’à Jonny Sexton, auteur des 19 points.

Dans la balance de l’efficacité, il n’y a pas eu photo. Les Verts ont donné une vraie leçon avec cet essai de Sexton, donc, sur une séquence près de la ligne et un dernier renversement petit côté (passe pivot de Healy pour Murray qui lance Sexton dans l’intervalle). À revoir l’action depuis sa genèse, on est impressionné par la maîtrise irlandaise : une touche, un ballon-porté qui avance, quatre ou cinq "petites" charges des avants sans prétention et cette conclusion sur un timbre-poste, comme un bijou réservé aux initiés. Healy, Murray et ce leurre de Larmour qui anesthésie les chiens de garde de la défense écossaise... Aussi étonnant que ça puisse paraître, au regard du rythme pendant 80 minutes, ce fut le seul essai du match.

Dix-neuf points de Sexton

Sous l’ère Farrell comme sous l’ère Schmidt, l’Irlande reste la même. Peu de prise de risque, peu de passes après contact, mais le souci du geste juste.

L’opposition de style était manifeste avec l’Écosse, reine des attaques généreuses mais un peu désordonnées. Un grand gaspillage qui aura ravi les âmes romantiques et les spectateurs ainsi qu’Andy Farrell, qui entame donc son mandat de sélectionneur par une victoire, laborieuse, mais finalement rassurante sur les bases de ce jeu irlandais, solide comme un coffre-fort à défaut d’être primesautier. Après tout, les Stander, Furlong, Henderson ne sont pas des poètes, mais des hommes de devoir qui ont fait le boulot, au grattage et sur les touches défensives (Henderson en piqua deux très importantes).

"Oui, ce fut difficile. On a gagné avec les tripes. Mais c’était un vrai test-match, très exigeant et nous nous sentons heureux de nous en sortir par une victoire," confia Andy Farrell en jouant peut-être sur le double sens du mot "heureux" (chanceux ?). "Notre capitaine Jonny Sexton n’avait pas joué depuis longtemps et il a été capable de sortir une performance énorme. Je peux vous dire qu’il était très fier de commander l’équipe nationale pour la première fois, c’était très important pour lui."

C’est sûr, à 34 ans, l’ouvreur du Leinster a encore prouvé qu’il était sans indispensable à son poste avec un cinq sur six au pied et des lancements impeccables. Farrell n’avait pas de raison de regretter sa première grande décision, celle d’offrir le capitanat à cette forte personnalité, pas toujours tendre, mais exemplaire dans ses actes, ça c’est incontestable.

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