Nevers renverse la montagne

Par Sébastien Chabard
  • Xavier Pemeja
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Publié le
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L’Uson Nevers Rugby s’est imposée face au leader grenoblois (27-18) en s’appuyant sur sa botte plus si secrète, un pack dominateur en mêlée et en touche, et sur une défense agressive. Ce cinquième succès en six matchs la replace parmi les qualifiables. Pour le FCG, désormais troisième, la claque est rude.

 

A la mi-temps, il fallait se pincer l’avant-bras ou se frotter les yeux pour regarder le tableau d’affichage. 18-3 pour Nevers : le score était pourtant le juste reflet de quarante premières minutes idéalement maîtrisées par la bande à Hugues Bastide face à un leader grenoblois méconnaissable. Bousculés en mêlée (sept pénalités), bégayant leurs touches, les Isérois ont subi les assauts d’une Uson poussée par le vent et surtout l’envie de retourner dans le carré VIP des qualifiables. Une première mêlée convertie en pénaltouche puis en groupé pénétrant met les Neversois en tête dès la 4e minute.

Leur défense teigneuse et leur jeu au pied efficace cantonnent l’adversaire dans son camp, et dans ses 22 m essentiellement. Bolakoro, Bradshaw et Fraser font gronder d’aise le Pré-Fleuri en distribuant les « timbres », Cazenave et Henry ont les coudées franches pour donner du volume à un jeu redevenu ambitieux. A multiplier les pénaltouches, Nevers flirte avec la ligne d’en-but adverse jusqu’à trouver l’ouverture une seconde fois grâce à une pénalité prestement jouée par Cazenave (12-3, 20e). Henry étoffe le score avant la pause (18-3).

La suite est plus délicate, face au vent et au regain de fierté grenoblois, dont les remplaçants apportent un supplément d’envie. L’Uson souffre sous les enchaînements de visiteurs réveillés, qui remettent de la vitesse dans leur jeu. Le centre Rasolea réduit le score (21-13, 59e) entre deux nouvelles pénalités de l’ouvreur nivernais, l’ailer Dupont ramène son équipe à portée d’un bonus défensif (24-18, 74e). Le Pré-Fleuri ne sait plus s’il doit s’époumoner ou retenir son souffle ; une dernière mêlée, dans les 22 m grenoblois, procure une ultime pénalité pour ses joueurs et libère le stade (27-18).

Le tournant

La 20e minute de jeu approche, les Neversois enchaînent les mêlées renversantes et les pénaltouches pour marquer un deuxième essai qui leur offrirait un peu d’oxygène au score (5-3). La défense grenobloise plie, couine, se met à la faute, encore et encore, mais sans rompre. Le troisième-ligne Blanc-Mappaz est envoyé prendre le frais pendant 10 minutes, une énième pénaltouche se profile. Le demi de mêlée neversois Cazenave saisit l’aubaine d’un bref relâchement de la concentration adverse pour jouer à la main, percuter son vis-à-vis et s’affaler dans l’en-but.

L’action

La fin de match est tendue pour les Neversois, qui voient Grenoble s’agiter dans le rétroviseur grâce à l’essai en coin de son ailier Dupont (24-18). Portés par un public survolté, que n’en finissent pas de solliciter Ceyte et Fraser à grands moulinets vers les tribunes, les joueurs de Xavier Péméja remettent la main sur le ballon, réinvestissent le camp des Isérois. Sur une énième faute de main, ceux-ci concèdent une mêlée à une vingtaine de mètres de leur en-but, dans l’axe des poteaux. Les spectateurs poussent au « cul » d’un pack qui arrache sa septième pénalité de l’après-midi dans ce domaine aussi obscur que primordial. La sirène de paquebot annonce la fin du match, l’ouvreur Henry passe sa cinquième pénalité de l’après-midi et enterre les espoirs de hold-up grenoblois.

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