Hauts les cœurs

  • Tournoi des Six Nations 2020 - La joie du XV de France après la victoire contre l'Angleterre
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Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Il est des victoires qui valent tout l’or du monde. Celle des Bleus, fiers vainqueurs de l’Angleterre dans un Stade de France rugissant à nouveau de plaisir, n’assure en rien d’un Grand Chelem, au mois de mars prochain, au soir d’une dernière levée face à l’Irlande. Entre temps, les gosses de Fabien Galthié auront goûté aux plaisirs des voyages au pays de Galles et en Écosse, où tant d’autres ambitieux se sont pris les pieds dans le tapis rouge que l’on avait bien voulu précipitamment dérouler sous leurs pieds. Un tel programme incite à la prudence.

La route est encore longue et la fin de match, vécue la trouille au ventre, nous prouve que l’équipe de Fabien Galthié a encore une sacrée marge de progression. Ces dernières minutes ont fait planer l’image des fantômes gallois ou sud-africains qui, dans un passé récent, avaient cloué le bec à des Bleus partis trop vite pour ne jamais arriver.

Cette fois, applaudissez l’exploit, la victoire est au bout. Face aux vice-champions du monde encore groggys, et qui n’ont pas été capables d’assumer l’assurance  d’un enfer vendue par Eddie Jones. Sorry, Eddie. Et chapeau les Bleus. Parce que vous n’êtes pas étrangers aux approximations anglaises.

Les hommes de Charles Ollivon ont tenu leurs promesses en restant accrochés à la foi de Fabien Galthié, ce sélectionneur dont le rugby français espère monts et merveilles mais qui s’en est jusqu’ici tenu à un discours de la méthode basé, sur une extrême rigueur dans l’engagement et une défense sans faille.

Pour le reste, nous verrons plus tard... Dans quelques matchs... Quand cette équipe de bleus aura pris de la bouteille et qu’elle s’appuiera sur une plus grande maîtrise de sa conquête, pour ne plus dépendre des seuls exploits individuels de Thomas, Dupont, Rattez ou Ollivon. Ceux-là, imprévisibles, qui ont encore donné du corps au French Flair.

Pour le reste, hauts les cœurs. Ce XV de France n’a pas raté son départ. Par delà le symbole d’un succès face à l’Angleterre -notre sommet chaque saison- c’est désormais une nouvelle page qui s’ouvre pour les Bleus sur le chemin de la Coupe du monde 2023. Une nouvelle ère, aussi, autour de cette équipe généreuse en diable, derrière laquelle nous avons envie de pousser. Un groupe qui, d’emblée, a chassé les démons de toutes ces défaites accumulées, quand l’indifférence suintait des tribunes et, pire, renvoyait une bien triste image de notre vitrine. De notre sport.

Au vrai, ce « crunch » 2020 restera dans l’histoire comme la confirmation d’une aventure qui doit s’écrire dans les pas d’une génération prometteuse, riche de talents et qui semble enfin calibrée pour répondre aux exigences du haut niveau international. Cette génération à qui Guilhem Guirado, dans son dernier discours de capitaine le 20 octobre dernier à Oita, promettait la réussite pour peu qu’elle se persuade de ses forces et qu’elle relève son niveau d’exigence. Ce dimanche, nous avons entendu la réponse de la bleusaille d’Ollivon... Garçons, la suite ! 

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