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Écosse - Angleterre : trop, c’est trop !

  • Dans un contexte délétère, l’Angleterre d’Owen Farrell reprend la Calcutta Cup, sous les yeux de la princesse Anne. le rugby n’a rien à gagner à une telle violence symbolique
    Dans un contexte délétère, l’Angleterre d’Owen Farrell reprend la Calcutta Cup, sous les yeux de la princesse Anne. le rugby n’a rien à gagner à une telle violence symbolique PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le match écosse - Angleterre est un vrai "classique" du rugby international, la première affiche jamais programmée. C’était en 1871. Mais cette rivalité a pris un tour vraiment malsain cette année.

 Tout le monde en a trop fait en paroles et en actes. Samedi, un adjoint d’Eddie Jones, Neil Craig, a reçu une bouteille en plastique sur la tête à la descente du bus entouré par une foule hostile. "Faut être courageux pour lancer une bouteille de loin, n’est-ce pas ? ironisait le sélectionneur du XV de la Rose. C’est ça la façon dont l’écosse respecte ses visiteurs maintenant ?" Sur le terrain, l’ambiance fut électrique avec quelques chicanes. Fait symbolique, le buteur anglais fut sifflé, chose très rare dans le Tournoi outre-Manche. Même Dylan Hartley, ancien talonneur anglais très bouillant, a appelé au calme.

Peter Brown : la voix de la sagesse

La semaine avait été le théâtre d’un crescendo de déclarations et de rappels historiques en tous genres, pour célébrer la rivalité entre les deux nations. Évidemment, le contexte du Brexit, des référendums possibles d’indépendance de l’écosse n’ont pas arrangé les choses. Eddie Jones et les Anglais n’avaient pas digéré le fameux incident de 2018 (George Ford menacé verbalement dans le couloir par le numéro 8 écossais, Ryan Wilson, qui ne jouait pas samedi et début d’échauffourées dans la foulée). Eddie Jones en a fait des tonnes, c’est vrai, en rappelant qu’historiquement, les écossais étaient coutumiers des perturbations d’avant match plus ou moins mesquines. Lewis Ludlam, le troisième ligne anglais, en a rajouté une couche : "Ils nous haïssent et on les hait. Ça va être la guerre. Nous serons brutaux…"

Bref, l’atmosphère de ce rendez-vous 2020 fut détestable et, avec un peu de recul, il faut vraiment le regretter. On ne peut pas parler à tout bout de champ des "valeurs du rugby" et de la "différence" que cultive notre sport et se satisfaire de ces débordements. Les passions nationalistes ne doivent pas venir ternir une aussi belle épreuve que le Tournoi. Peter Brown, ancien capitaine de l’écosse dans les années 70, fut le premier à tirer le signal d’alarme : "La haine, c’est pour les terroristes, pas pour les joueurs de rugby. Je suis fier d’avoir battu quatre fois l’Angleterre entre 1970 et 1972 mais je suis fier d’être devenus amis avec certains opposants."

Eddie Jones s’est justifié de ses déclarations sur la BBC après des questions pressantes : "Je dis des choses comme ça car je plante le théâtre d’un match." Mais le coach australien et sa verve ne sont pas les seuls coupables, bien sûr. Les écossais donnent aussi l’impression de souffler directement ou indirectement sur les braises. Pour mieux faire oublier leurs carences sportives ?

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