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David est Goliath

  • Tout en puissance, Yann David, qui plaque ici Mathieu Lamoulie, a dominé les débats au centre du terrain.
    Tout en puissance, Yann David, qui plaque ici Mathieu Lamoulie, a dominé les débats au centre du terrain. DDM - Jean-Michel Mazet
Publié le Mis à jour
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À 31 ans, l’inusable Yann David a martyrisé la défense agenaise, faisant exploser au contact les plaqueurs qui se présentaient à lui. Il est un acteur majeur du succès castrais.

Il a beau évoluer au plus haut niveau depuis des lustres (saison 2006-2007 où Bourgoin jouait feu la H-Cup, c’est dire !), on ne sait toujours pas comment défendre sur Yann David. Samedi, sur un pré d’Armandie baigné d’un soleil printanier, le Wallisien de 31 ans, trois-quarts centre du Castres olympique depuis l’été 2018, a causé mille tourments au rideau agenais. Dans un match jusqu’alors très tactique et cadenassé, c’est de lui qu’est venue la lumière autour de la demi-heure de jeu : "Benjamin (Urdapilleta, N.D.L.R.) me donne un ballon dans le bon tempo… J’arrive à résister à un plaquage et à faire vivre le ballon en passant les bras. Anthony Jelonch lit bien ma course et se porte à hauteur pour aller conclure. Cet essai nous fait du bien car il nous permet de creuser un premier écart au score et de faire mal aux têtes agenaises à un moment où le match était très serré." Plus que sur cette action d’éclat, c’est dans les taches obscures que le joueur double champion de France avec le Stade toulousain (2011, 2012) s’est particulièrement illustré, dans un registre qui n’appartient qu’à lui. Dynamiteur de défense, véritable perce-muraille, Yann David a passé son dimanche après-midi à exploser les plaquages de ses adversaires, contribuant grandement à l’impression de supériorité physique des Castrais. Il a aussi brillé en défense, plaquant à tour de bras. Le plus bel éloge ? Il émanait sans doute de la bouche de Christophe Laussucq, le manager Agenais : "On savait bien que les Castrais disposent de deux ou trois individualités sur lesquelles il est très difficile de bien défendre. C’est le cas de Yann David qui nous a fait du mal au centre du terrain. Voilà, nous, des Yann David, on n’en a pas."

Le numéro 13 castrais, lui, se contentera de parler de la production du "collectif", ce qu’il juge bien plus important que sa propre performance. "Je suis bien entendu heureux d’avoir aidé l’équipe. C’est un peu l’idée dans les sports collectifs : chacun doit amener une plus-value à l’équipe. La satisfaction, c’est que le groupe tout entier a livré une grosse partie, explique David. On savait où on allait. Agen avait les dents longues après leur bonne sortie à Bayonne. Ils nous ont mis en danger." Une allusion à peine masquée à l’incroyable trou d’air qui a permis aux Lot-et-Garonnais de revenir à cinq points de Castres peu après l’heure de jeu alors que les Tarnais menaient 23-6 à la mi-temps. "Je ne sais pas trop expliquer ce qu’il s’est passé dans nos têtes à ce moment-là, reprend le trois-quarts centre. Agen a su scorer dès le retour du vestiaire et cela nous a un peu mis la tête sous l’eau. Heureusement, l’équipe a fait preuve de solidarité. Nous avons su faire le dos rond et repartir de l’avant."

Rester humbles et concentrés

Castres a enfin vaincu ses démons. Avant ce match, le CO était la seule équipe du Top 14 à ne pas avoir marqué le moindre point à l’extérieur. Le compteur est désormais débloqué et de belle manière, avec un bonus offensif qui permet aux Tarnais de grimper à la dixième place du classement. Le plus dur ? Il reste sans doute à venir. Dès samedi prochain, Castres affrontera un autre de ses concurrents directs : Pau, à Pierre-Fabre et il ne faudra surtout pas se reposer sur des lauriers qu’il serait trop facile de tresser après ce succès à Armandie. Tout l’enjeu de la semaine de travail à venir sera de rester "focus" et de ne pas se griser. Yann David reprend : "Ce match gagné à Agen n’est qu’une étape. La saison est encore longue et de très belles échéances restent devant nous. Il va falloir se reconcentrer très vite." Et profiter un peu, quand même ? " Oui, les victoires sont trop difficiles à obtenir pour ne pas les savourer à leur juste valeur. On profite de chaque moment mais il faudra basculer très vite sur la venue de Pau." Outre les traditionnelles félicitations de rigueur, le leitmotiv "rester humbles et concentrés" était d’ailleurs le sujet du discours d’après-match du manager castrais Mauricio Reggiardo, qui a particulièrement bien réussi son retour à Agen…

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