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Lartot : «Si on joue le grand chelem contre l’Irlande, on fera un pic à 10 millions de téléspectateurs»

  • Mathieu Lartot - Commentateur France Télévisions et Raphael Ibanez.
    Mathieu Lartot - Commentateur France Télévisions et Raphael Ibanez. Jean Paul Thomas / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Témoin privilégié du renouveau qui souffle sur le XV de France, l’ancien partenaire de jeu de Galthié et Ibanez sur Francé télévisions analyse les raisons des audiences exceptionnelles réalisées sur les deux premiers matchs.

Comment percevez-vous l’enthousiasme naissant autour du XV de France ?

Pour nous, le premier instrument de mesure, c’est l’audience. Et pour le coup, c’est spectaculaire. 5,7 millions de téléspectateurs pour le crunch, c’était déjà très bien. Mais le plus incroyable, c’est l’audience sur le match face à l’Italie : 5,8 millions de téléspectateurs, c’est du jamais vu. C’est la meilleure audience de tous les temps depuis que l’Italie est entrée dans le Tournoi. La rencontre face à l’Angleterre a eu un pic à 7 millions, mais nous avons aussi eu un pic à 6,8 millions pour le match face aux Italiens.

Quelles étaient les audiences l’an passé ?

En moyenne sur les cinq matchs, nous étions à 4 millions de téléspectateurs sur l’ensemble du Tournoi. Aujourd’hui, en deux matchs dont celui contre l’Italie qui est habituellement celui qui suscite le moins d’engouement, nous sommes déjà à un peu plus 5,7 millions de moyenne. Pour retrouver ces audiences, il faut remonter dix ans en arrière et le dernier grand chelem français en 2010.

Comment expliquez-vous ce regain d’intérêt pour le XV de France ?

Évidemment, il y a eu un phénomène de curiosité sur le premier match. Et ce premier match, c’était le "crunch" avec une victoire au rendez-vous. Ce succès a enclenché une dynamique chez les supporters. C’est un cercle vertueux. La victoire attire les téléspectateurs. Je suis sûr que nous allons exploser ces deux premiers scores sur le prochain match face aux Gallois. L’horaire de la rencontre nous sera favorable. Un samedi à 17 h 45, c’est parfait pour nous. Mécaniquement, il y a toujours plus de gens devant leur télévision à cet horaire-là. On devrait donc franchir la barre des six millions de téléspectateurs.

Depuis quand n’est-ce pas arrivé ?

Je pense qu’il faut remonter au début des années 2000. Dans ma mémoire, le seul match qui a fait plus dans un passé récent, c’est le France - Irlande de 2012 qui a été reporté. Durant un quart d’heure, nous avions gardé l’antenne pour expliquer la situation et nous avions, de mémoire, fait 7,5 millions de téléspectateurs, que nous tenions en haleine avec toute la dramaturgie de l’instant.

Pensez-vous que la nouvelle communication orchestrée par le nouveau staff des Bleus sur le rajeunissement, sur l’importance de l’identité a une incidence ?

Non, ça n’a pas d’incidence. La génération des moins de 20 ans championne du monde, ça ne parle pas au grand public. Quand on fait plus de 5 millions de téléspectateurs, on ne touche pas que des gens qui suivent régulièrement le rugby. Pour moi, c’est lié avant tout à l’incarnation du XV de France par Fabien Galthié et Raphaël Ibanez. Ce sont deux personnages forts, emblématiques, charismatique du rugby français. Ils ont été tous les deux des grands capitaines. Pour le très grand public, ça parle aux gens. Et, évidemment, toute la communication positive réalisée depuis leur prise de fonction n’est pas étrangère non plus à cet enthousiasme. Quand ils répètent à longueur d’interview qu’ils veulent gagner les matchs, redevenir une nation majeure de ce sport, les gens écoutent et entendent.

L’arrivée d’une nouvelle génération n’a-t-elle pas eu un impact sur cet enthousiasme autour des Bleus ?

Les téléspectateurs sont curieux. Lors du dernier Mondial, des personnages comme Dupont, Penaud, Ntamack ont commencé à émerger. Ces deux derniers, ça renvoie aux souvenirs des pères, qui étaient des grands noms du rugby. Je suis convaincu que ça joue sur l’effet positif du moment. Avoir des têtes de gondoles, c’est important. Le capitanat de Charles Ollivon est très positif. Il est souriant, disponible et s’exprime très bien. Les gens apprécient. Fabien (Galthié, N.D.L.R.) et Raphaël (Ibanez) ont su mettre les joueurs dans de bonnes dispositions. Leur statut de consultant pendant des années leur a permis d’observer ce qui minait les joueurs et les précédents staffs. Après, on peut dire ce qu’on veut, ce qui impacte le plus, ce sont les victoires. Une équipe qui gagne, ça attire forcément plus de monde dans les stades, plus de monde devant sa télévision et plus de gamins dans les clubs.

Qu’est ce qui manque aujourd’hui à cette équipe de France pour attirer encore plus de monde ?

Des victoires, des victoires et encore des victoires. Plus on va se rapprocher du but finale, à savoir une victoire finale dans le Tournoi des 6 Nations, plus il y a aura de monde devant la télévision. Imaginez un peu que le XV de France affronte l’Irlande lors du dernier match en "prime time" pour le gain du grand chelem, je pense que l’on peut faire huit millions de téléspectateurs, avec peut-être un pic à 10 millions. Ce qui serait, en raison des audiences globales toutes chaînes confondues qui s’érodent, un chiffre colossal.

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