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Trop cruel pour être vrai

  • Noa Nakaitaci (Lyon) contre Bordeaux-Bègles
    Noa Nakaitaci (Lyon) contre Bordeaux-Bègles Icon Sport - Baptiste Fernandez
Publié le Mis à jour
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Disons le tout net, le Lou ne méritait pas de subir une défaite aussi lourde. Ses offensives brillantes ont donné rendez-vous pour le printemps.

À quoi tient donc une défaite dans un match au sommet ? Si l’on devait trouver un tournant à ce Bordeaux-Bègles — Lyon, on parlerait quand même de cet essai encaissé par les Lyonnais à la 41e, après un petit coup de pied derrière le premier rideau défensif de Sam Hidalgo-Clyne (41e). Derrière une touche prise par Goujon avec Sobela au relais, le truc aurait très bien pu réussir, il s’en est fallu de quelques centimètres, de quelques centièmes de seconde sans doute.

Mais c‘est le Bordelais Buros qui prit le ballon in extremis pour passer entre Ngatai et Wulf lancer Lamerat puis Radradra à contresens de la montée des trois quarts et des soutiens lyonnais. Sur ce contre assassin, le Lou se retrouva mené 17-10, un avantage sur lequel l’UBB allait savoir capitaliser. "C’est un choix que j’assume complètement. Si le ballon nous tombe dans les bras, ça peut faire "quine" pour nous. Malheureusement, des petits détails n’ont pas marché sur le mouvement annoncé. On a trouvé la porte un peu trop haut, le coup de pied était un poil trop profond. Mais l’option était bonne et c’est moi qui ai dit de faire ça. Alors, oui, cet essai nous a fait très mal. Mais malgré tout, nous sommes revenus", analysait Pierre Mignoni.

On imagine la frustration du coach dont la combinaison savamment mise en place se retourne contre lui. Mais si l’on veut absolument parler de psychologie et de moral (la tarte à la crème des conversations d’après-match), on se rend compte que ce coup de théâtre a plus galvanisé les Girondins qu’il a démoralisé les Lyonnais. Ceux-ci étaient encore largement dans le coup à la 72e, ils s’étaient même mis à dominer en mêlée. Et parmi les 33 000 spectateurs, ceux qui se régalent de jeu déployé et d’offensives au large, avaient eu largement l’occasion d’admirer cette escouade offensive que l’UBB pourrait très bien retrouver en phase finale. Voir les Ngatai, Naikataci, Arnold, Mignot et consorts balayer le terrain laissa craindre le pire pour les Girondins. "Oui, nous avons fait des lancements intéressants, mais près des lignes, on a manqué de patience. On a manqué de calme pour concrétiser ce que vous avez vu…". La mémoire est parfois traîtresse, car le seul essai du Lou fut aplati par Mickael Ivaldi sur un ballon porté des familles après une "pénaltouche". Mais sur la phase précédente, Lyon avait manqué d’un cheveu un essai de très longue portée, Cordero avait juste sorti le bon plaquage au bon moment sur Patrick Sobela.

Couilloud, une sortie trop précoce

Le coach adverse l’a reconnu, en rugby pur, Lyon s’est montré le meilleur. Mais il avait aussi pronostiqué que ce genre de duels de gros bras se jouerait sur celui qui ferait le moins de fautes. L’avenir lui a donné raison. Lyon a fait quelques maladresses par-ci par-là qui lui ont coûté cher face à un adversaire d’un tel calibre. Et Pierre Mignoni est allé plus loin dans l’analyse. Un club de rugby professionnel, c’est une mécanique de précision, un système bien huilé qui a besoin d’un délai pour se mettre en place : "N’oubliez pas, c’était un match de reprise. On savait qu’il nous manquerait un peu de rythme et de pétillant par moments. De précision aussi. Mais je le reconnais, en faisant un "6-2" sur le banc, je pensais mieux finir que ça… Mais je dis bravo à Bordeaux. Rien à dire sur cette victoire."

Le Lou ne méritait pas de flirter avec les quarante points encaissés, avec un rythme classique hebdomadaire dans les jambes le résultat aurait peut-être été tout autre. Le coach de Bordeaux avait utilisé le même argument dans la semaine. Visiblement, personne n’aime vivre les retours de vacances dans le rugby professionnel. Personne n’aime davantage perdre son demi de mêlée international dès la 10e minute. C’est ce qu’a subi le Lou avec la sortie de Baptiste Couilloud sur une gastro-entérite. Une épreuve que Pierre Mignoni n’évoqua pas spontanément… J. P.

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