Le pacte des Bleus
Le XV de France a réussi une performance majuscule samedi à Cardiff en dominant le pays de Galles (23-27). Un succès qui a pris racine dans la semaine, avec une préparation méticuleuse du staff qui a transmis la foi et les clefs d’un succès. Cette victoire ouvre de très belles perspectives d’avenir. Les Bleus vont jouer la victoire finale dans le Tournoi, une première depuis 2010.
La génération des finalistes 1987 avait eu sa victoire retentissante face aux Blacks (16-3) à Nantes en 1986, celle de la finale 1999 était ressortie de Wembley en 1998 en vainqueurs romains avec un 51-0 déjà face aux Gallois. Celle de 2023 a-t-elle connu son acte fondateur ce samedi ? Le succès de la bande à Galthié va faire date. Rester dans les mémoires. Peut-être pas au niveau du score (23-27) mais dans la générosité, l’engagement et l’impression dégagée. Conscient de l’instant, le président de la FFR, Bernard Laporte a tenu à renouer avec une vieille tradition en recevant dans sa chambre d’hôtel tous les joueurs et le staff pour un pot de l’amitié qui a lancé la troisième mi-temps. Dans l’intimité, à l’abri des regards (et des téléphones portables), à la demande du sélectionneur pour qui ce "match fera date", Laporte s’est adressé à eux. "Bravo mais continuez à construire votre patrimoine. Si l’on veut être champion du monde en 2023, il ne faut pas commencer à gagner des matchs six mois avant la Coupe du monde."
Le leitmotiv du patron de la FFR est partagé par le duo qu’il a placé aux commandes des Bleus, Galthié-Ibanez, qui réalise un début de mandat tonitruant. Dimanche matin, le sélectionneur Galthié évoquait ainsi le chemin à parcourir jusqu’en septembre 2023. "Tous les joueurs qui participent à cette aventure, à ces trois succès, font partie de la base de la flèche du temps. Elle nous amène sur quatre ans. J’ai plutôt l’impression que nous avons décidé que l’histoire serait indulgente car nous avons décidé de l’écrire. Nous avons voulu nous prendre en charge, écrire, assumer et être responsables de ce que nous vivons", analysait-il. Ibanez ne voulait pas parler de renaissance. "Non, car c’est péjoratif. Le match contre le pays de Galles a effacé dix années de frustration collective à travers toutes les générations."
Pourtant, le bébé paraît bien né. Galthié et Ibanez, mais aussi l’ensemble du staff "car je tiens à souligner le travail de Karim sur la touche, de William sur la mêlée", dixit Galthié, ont préparé méticuleusement leur début de mission, conscient qu’il fallait casser la spirale de la "négativité" dans laquelle le XV de France s’était installé depuis de nombreuses années. "On s’est réconcilié avec les gens qui aiment le rugby", glissait encore, dimanche matin, Bernard Laporte. Et d’ajouter : "Maintenant, on peut commencer à rêver pour 2023". Sans aller jusque-là, les Bleus vont se présenter en Ecosse et, si tout va bien, ensuite face à l’Irlande pour le dernier match au Stade de France, en position de remporter le Tournoi des 6 Nations. Il faut remonter à 2010 -et donc le dernier Grand Chelem- pour trouver trace d’une si belle position comptable (3 matchs, 3 victoires).
"Il faut se concentrer sur l’Ecosse, pour jouer une espèce de finale sur le dernier match à Paris", clamait samedi soir Romain Ntamack dans les entrailles du Principality Stadium de Cardiff. Quand dimanche midi les Bleus ont fendu la foule de leurs supporters à l’aéroport de la capitale galloise, ils ont eu le droit à une haie d’honneur et des acclamations. Et aussi à un message scandé : "On veut le Grand Chelem". Cette jeune équipe a rendu de nouveau possible l’impossible d’il y a peu. L’aventure ne fait que commencer.
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