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Le plan anti Hogg

Par Nicolas ZANARDI
  • Stuart Hogg
    Stuart Hogg PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
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Bien guidés depuis le début du tournoi par leur nouvel entraîneur du jeu au pied, Vlok Cilliers, les tricolores se heurteront dimanche à une référence mondiale, Stuart Hogg. un beau challenge à relever pour les Bleus, puisque piéger l’arrière adverse reviendrait à priver l’Ecosse de son principal atout.

À tout seigneur, tout honneur. à l’heure où le rugby français semble redécouvrir qu’une des manières de gagner consiste à concéder moins de points que l’adversaire, il est logique que les lauriers en retombent sur les solides épaules de Shaun Edwards, nouveau maître d’œuvre de la défense tricolore. Toutefois, il serait réducteur de ramener au seul Edwards tous les mérites de cette solidité retrouvée. Si les joueurs tricolores parviennent de nouveau à défendre efficacement leur ligne et à imposer une pression constante à l’adversaire, c’est parce qu’ils se retrouvent en bonne(s) condition(s) pour le faire…

Physique, d’abord, et grâce doit autant en être rendue à Thibault Giroud qu’aux nouveaux accords entre la LNR et la FFR, qui offrent au XV de France le luxe de travailler comme bon lui semble, avec un effectif de 42 joueurs. Mais stratégique, surtout… Et là, il faut bien évoquer le nouvel entraîneur du jeu au pied, Vlok Cilliers, étrangement oublié dans le concert de louanges actuellement adressé au staff des Bleus mais dont les mérites ne sont pas les moindres. "Ces dernières saisons, le jeu au pied du XV de France était catastrophique, nous rappelait l’ancien entraîneur irlandais de Grenoble Bernard Jackman. Il n’y avait pas d’organisation, pas de stratégie. Dès que les Bleus jouaient au pied, cela fragilisait leur défense. Ils ont beaucoup évolué à ce sujet pendant la Coupe du monde et plus encore depuis le début de ce Tournoi." Au point d’avoir vu le XV de France dominer dans ce secteur les maîtres gallois, ainsi qu’en témoigne l’essai inscrit en début de match par Anthony Bouthier…

"Vlok Cilliers a offert à nos buteurs de vraies structures, confirmait à ce sujet Shaun Edwards. Vous remarquerez que les grandes équipes ne jouent jamais dans leur propre territoire. Pour attaquer balle en mains, il vaut mieux être dans la moitié de terrain adverse, et pour cela, il faut gagner la bataille de l’occupation. Et à ce jeu, plus tu tapes, plus tu gagnes. Quel que soit l’adversaire."

Examen de passage pour la charnière

Quel qu’il soit ? Cela s’est en tout cas avéré face à l’Angleterre, l’Italie et le pays de Galles. Trois adversaires qui ont au moins un point commun : celui d’avoir vu leur arrière livrer une prestation catastrophique face au XV de France, qu’il s’agisse du pauvre Furbank pour le XV de la Rose, du sinistre Jayden Hayward avec l’Italie ou du crépusculaire Leigh Halfpenny chez les Gallois, à des années-lumière de son meilleur niveau. Un constat qui pousse à s’interroger : les Bleus ont-ils tout simplement eu de la chance, ou ont-ils directement contribué à rendre mauvais leurs adversaires, de par la qualité de leur jeu au pied ? Pour tout dire, on en aura la réponse dimanche…

Pourquoi ? Parce que Stuart Hogg, le capitaine écossais, demeure l’unique joueur de classe mondiale de sa sélection. Et comme il n’y a aucune raison de voir les Tricolores renoncer aux plans de jeu qui leur ont si bien souri depuis le début du Tournoi, la charnière Dupont-Ntamack passera un sacré examen de passage à Murrayfield, puisqu’il s’agira de promener et d’imposer de la pression à une référence. Le plan ? Il consistera, en bref, à coincer l’arrière adverse sur son mauvais pied, le gauche (d’autant plus facile que les Bleus ne disposent que de botteurs droitiers), pour le forcer à commettre des erreurs et le coincer dans son propre camp.

S’ils y parviennent ? Il va sans dire que les Bleus se dirigeraient vers une victoire facile, une fois cadenassé le principal danger adverse. Mais en cas d’approximation ? Hogg ne se privera pas de punir le XV de France, en le renvoyant dans son camp par son jeu au pied longue distance ou, pire, en le cinglant d’une contre-attaque dont lui seul a le secret. À double tranchant, vous dites ? Il y a de ça. Mais l’enjeu d’un grand chelem en vaut probablement la chandelle. Ou même plusieurs, pour tout dire…

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