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Vincent : « On ne se cherche aucune excuse »

  • Scotland's Scott Cummings tackles France's Arthur Vincent during the Guinness Six Nations match at BT Murrayfield Stadium, Edinburgh. 

Photo by Icon Sport - Hampden Park - Glasgow (Ecosse) Scotland's Scott Cummings tackles France's Arthur Vincent during the Guinness Six Nations match at BT Murrayfield Stadium, Edinburgh. 

Photo by Icon Sport - Hampden Park - Glasgow (Ecosse)
    Scotland's Scott Cummings tackles France's Arthur Vincent during the Guinness Six Nations match at BT Murrayfield Stadium, Edinburgh. Photo by Icon Sport - Hampden Park - Glasgow (Ecosse) PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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S’il a du mal à comprendre comment les Bleus ont pu autant déjouer à Murrayfield, Arthur Vincent, trois-quarts centre  est le premier à reconnaître qu’ils auront besoin d’échanger dans les jours à venir pour identifier les problèmes et les mettre à profit dans la construction de ce groupe jeune.

Vous répétiez tous que la première défaite devait arriver. Mais comment l’accueillez-vous ?

Nous sommes forcément frustrés, et même très déçus. L’équipe a déjoué.

Pourquoi ? Charles Ollivon disait : "On s’est mal sentis entre nous." Êtes-vous d’accord ?

Je pense qu’il va falloir prendre le temps d’en parler entre nous, de revenir dessus, de creuser pour connaître les sensations de chacun avant ou pendant le match. Il faut éclairer tout ça, et le comprendre. Charles a peut-être raison. Il s’est sûrement passé un truc entre nous. Ou, plutôt, il ne s’est pas passé un truc. Je ne saurais pas l’expliquer… Maintenant, on lève la tête et on passe à autre chose, même s’il faut s’en servir pour continuer à grandir. On doit identifier le négatif et retenir le positif. Car, si ces situations se présentent de nouveau, il sera capital de mieux les gérer.

Fabien Galthié a également parlé d’un problème de gestion des émotions…

Peut-être aussi. Il n’a sûrement pas tort non plus. Voilà pourquoi il sera primordial de débriefer collectivement et individuellement. Parce que, si c’est vrai, on doit savoir le détecter à l’avenir pour mieux l’affronter.

Personnellement, avez-vous été débordé par vos émotions ?

Honnêtement, dans le chaud, j’aurai du mal à le dire. J’ai besoin de prendre du recul car j’ai toujours des difficultés à verbaliser ce que je ressens.

Mais avez-vous justement senti avant le match que quelque chose n’allait pas ?

Non, nous avions bien préparé cette rencontre, avec beaucoup de concentration. On savait qu’elle était très importante. Il y a peut-être eu un faux rythme et on n’a pas su imposer notre jeu. On a manqué de continuité, on a fait trop de fautes et on a perdu trop de ballons dans les moments clés du match.

La pression n’était-elle pas plus forte ?

Je ne pense pas. Est-ce qu’on a eu du mal à se libérer ? Je ne sais pas, mais il faudra prendre le temps de répondre à cette question. Avec du recul, on devra savoir pourquoi l’équipe a été si peu à l’aise et travailler sur les leviers qui n’ont pas fonctionné.

Le costume de favori était-il trop grand, ou trop prématuré ?

On nous a collés cette étiquette, et ce n’est pas nous qui l’avons réclamé. Il faut faire avec et apprendre. Ce groupe est encore jeune, il est en construction et je suis persuadé que cette expérience sera capitale dans notre processus, pour les matchs mais aussi pour les années à venir.

Le grand chelem pouvait aussi être au bout. Vous êtes-vous emballés ?

Non, pas du tout. On nous parlait effectivement de grand chelem mais on répétait que c’était trop tôt et qu’il était prétentieux de l’évoquer deux matchs avant la fin du Tournoi. Forcément, nous sommes tous des compétiteurs et on l’avait dans un coin de la tête. Mais on avait conscience que c’était loin et que l’essentiel était de se concentrer sur ce match en écosse.

Mais, à 20 ans, n’est-ce pas dur de faire le deuil d’un rêve de grand chelem ?

C’est vrai, on a tous des rêves mais je ne veux pas risquer de me mettre en-dehors du collectif. Je suis déçu mais d’abord pour l’équipe dans son ensemble. Individuellement, c’est dur mais parler d’un rêve envolé maintenant, je n’en ai même pas envie. Ce qui me touche le plus, c’est qu’on a proposé sur le terrain.

L’objectif est-il toujours de gagner le Tournoi ?

Il faut rebondir et garder la tête haute. Il y a un nouveau rendez-vous dans six jours et on doit retrouver la même intensité et le plaisir qui nous ont permis de remporter nos premiers matchs. On ne se cherche aucune excuse. Le mot d’ordre, c’est d’assumer.

Étaient-ce les mots du staff à la fin ?

C’est surtout et d’abord ce que l’on s’est dit entre nous. Ce sont les paroles de nos leaders et nous sommes tous d’accord avec ça. On verra ensuite le débriefing des coachs.

Entre la blessure de Chat, le carton de Cros et la commotion de Ntamack, avez-vous eu l’impression que tout s’enchaînait contre vous ?

Oui, peut-être. Mais tous les matchs ne sont parfaits et on va forcément se tromper quelque part. Il y a toujours de l’imprévu et une part d’inconnu. À nous de mieux réagir face à ces événements. Je crois d’ailleurs que cela n’a pas affecté l’équipe plus que ça. Après le forfait de Camille, Peato (Mauvaka) est entré dans le groupe et cela a aussi apporté de la motivation. Mais, quand il y a une telle accumulation, on doit faire basculer les choses de notre côté. Nous n’y sommes pas parvenus.

Que s’est-il passé sur le carton rouge infligé à Mohamed Haouas ?

Vous avez vu les images comme tout le monde… C’était un moment de grande tension et c’est une faute collective. Nous n’avons pas su être froids à cet instant et c’est "Momo" qui en paie les frais. Ce sont des choses à gommer.

C’est le premier échec de ce nouveau mandat. Est-ce là qu’on va voir les ressources du groupe ?

Oui, et c’est la raison pour laquelle on a vite cherché à basculer après le coup de sifflet final. À partir de lundi, on va de nouveau être à 42 joueurs et cela va faire du bien. Il faut redoubler d’efforts pour repartir de l’avant.

Avez-vous peur que la dynamique se casse et que l’euphorie retombe ?

Peur ? Je ne vois pas pourquoi. Ces histoires d’euphorie, elles sont extérieures au groupe et on essaye de les minimiser. Ce qui nous intéresse, c’est le terrain, que ce soit durant la semaine ou le week-end.

Est-ce qu’on arrive à apprécier son premier Murrayfield après une défaite ?

C’est trop tôt pour moi. Je prendrai le temps avec ma famille, d’ici quelques semaines, d’atterrir, de réaliser tout ce qui m’est arrivé récemment. Pour l’heure, je me dois de rester focalisé sur les échéances qui nous attendent. Il faut rester dans le noyau dur du groupe et ne pas s’éparpiller. Je veux garder les pieds sur terre pour l’instant.

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