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Versailles : le plus grand club amateur

Par Guillaume CYPRIEN
  • Les moins de 16 ans de Versailles sont plus de soixante. Et c’est la seule section du club dont le nombre de joueurs a un peu baissé.
    Les moins de 16 ans de Versailles sont plus de soixante. Et c’est la seule section du club dont le nombre de joueurs a un peu baissé. - Pascal Breton
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L’augmentation de son nombre licenciés a propulsé le club des Yvelines à la première place des plus grands clubs amateurs de l’Hexagone.

À la faveur de ses 573 pratiquants actifs - hors dirigeants - Versailles est devenu le club amateur le plus important de France. Derrière les grosses structures professionnelles du Stade français, du Lou et de Montpellier, à la quatrième place du classement national, le club des Yvelines a dépassé celui d’Illkirch-Graffenstaaden, l’ancien leader du "monde libre", en augmentant régulièrement ses effectifs depuis trois ans, malgré la récession nationale. Quatre-vingt sept juniors, plus de soixante cadets et cent soixante-trois seniors forment une avant-garde solide devant une école de rugby "maous". Et à considérer la faible proportion de ses féminines - seulement vingt-trois, réparties dans toutes les catégories - sa courbe de croissance tend mécaniquement vers l’expansion. Cette structure centenaire, qui est un phare en Ile-de-France - créé en 1893, Versailles est le dixième plus vieux de l’Hexagone - traverse une période de régénération remarquable. Et il est assez symptomatique dans la biosphère du rugby actuel, dans laquelle les dirigeants sont confrontés au défi permanent d’aller chercher avec les dents les partenaires financiers et les joueurs de demain, que ce soit un chef d’entreprise extérieur au sérail, qui ait amorcé ce mouvement. Quatre ans plus tôt, Versailles offrait un autre visage.

Un nouveau projet d’accession

La relégation en Honneur et la vitalité un peu en berne avaient provoqué chez certains sympathisants le réflexe de se tourner vers Éric Tournier, le beau-frère de deux joueurs, qui n’avait jamais joué au rugby. En bâtissant sa société de conseil informatique, ce Versaillais d’adoption avait créé un assez vaste réseau de chef d’entreprises et d’amitiés politiques. "Moi, qui occupait la présidence, et mon fils, qui était à mes côtés à la trésorerie, nous avons accueilli à bras ouverts la proposition d’ouvrir le club à son savoir-faire", relate Olivier Neyreneuf, l’âme de ce club, son plus vieux licenciés, qui se trouvait alors confronté à la difficulté de le nourrir. Avec un budget de 220 000 €, 4 000 € de dettes cumulées et une petite société très limitée de quatre partenaires financiers, l’horizon s’était obscurcit. Quatre années plus tard, soixante partenaires le soutienne, le budget est monté à 450 000 € et le nombre de licenciés s’est envolé.

Le plus remarquable, c’est que Versailles n’est pas situé dans un désert rugbystique. Les clubs voisins du Chesnay (220 licenciés) ou de Vélizy (200 licenciés) ne sont pas souffreteux. Et sans aller chasser sur leur terre, cultivant un peu mieux son sillon dans son propre périmètre, le club a profité de l’énergie associative locale et du rapport éducatif volontaire très forts des parents avec les sport collectifs. Versailles est une ville où le football rassemble 1 200 personnes et le club de basket, avec 700 licenciés, est le troisième national.

La porosité entre le monde des scouts, très développé dans l’ancienne cité royale, et celui des clubs de sport, est à la base de ce dynamisme. Le prosélytisme a fait le reste. "Nous avons beaucoup développé notre action dans le monde scolaire et nous avons encore beaucoup de marge de progression, explique Éric Tournier. Il y a toujours une réserve à disposition, même si nous ne pourrons pas accueillir tout le monde. Nos installations ne sont pas extensibles. Mais nous allons encore continuer à solidifier notre socle. Nous avons un objectif. Le club vient de remonter en Fédérale 3 et nous sommes repartis sur un projet de trois années. Le centre d’entraînement pour les juniors ou la création d’une section rugby au lycée Jules-Ferry sont déjà bien avancés. Je crois sincèrement que ce club pourrait avoir les moyens de monter en Fédérale 2 avec une équipe constituée à 60 % de Versaillais. En restant nous mêmes, sans avoir à sortir des budgets déments, sans nous mettre en danger, nous pouvons envisager une nouvelle réussite. Je ne sais pas si nous l’aurons mais nous avons créé des conditions favorables."

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